6è Africa CEO Forum : Les performances économiques du Maroc parlent d’elles-mêmes depuis Abidjan

Par Othmane Semlali

Ce sont quelques 1400 participants en provenance d’une soixantaine de pays, dont le Maroc qui ont séjourné les 26 et 27 mars à Abidjan (Côte d’Ivoire) pour passer sous la loupe « la transformation du secteur privé africain » et l’émergence de « Champions Africains ».

En fait, évoquer le secteur privé africain, à l’occasion de la 6è édition de l’Africa CEO Forum, sans se référer au modèle fort appréciable du Maroc pour en tirer les meilleures leçons, serait « une aberration », voire même « une insulte à la raison et au bon sens »car, les performances sont déjà là, et parlent éloquemment d’elles- mêmes.

Justement, pour mettre en avant les atouts qu’offre le climat des affaires au Maroc, ainsi que les avantages de son cadre macro-économique, l’ambassadeur du Royaume à Abidjan, Abdelmalek Kettani a été invité à prendre part, au nom du ministre de l’économie et des finances, à une réunion des ministres des finances du G20 et Compact with Africa (CwA).

Réunion si importante de par l’occasion donnée à M. Kettani de rappeler que le Maroc a réalisé des performances remarquables dans l’amélioration du climat des affaires, reflétées par l’amélioration continue du classement en matière de commerce, de compétitivité et de liberté économique.

Les réformes se poursuivront, notamment par le biais des stratégies sectorielles et par le renforcement de la gouvernance et de la transparence, la modernisation de cadre règlementaire du commerce, le renforcement de la dématérialisation et la création de guichets uniques, la simplification des procédures administratives, ainsi que le Programme de convergence réglementaire avec l’UE, explique M. Kettani.

Dans son exposé étoffé, il a relevé que le cadre macroéconomique au Maroc offre une panoplie d’avantages aux investisseurs étrangers, d’autant plus que la stabilité macroéconomique que connait le pays sera davantage renforcée, dans les prochaines années, avec pour objectif majeur de réduire le ratio de la dette publique à 60% du PIB d’ici 2020.
Pour la réalisation de cet objectif, note-t-il sans ambages, le Maroc s’appuie sur la poursuite des réformes fiscales et l’amélioration de l’efficacité des dépenses publiques, tout en élargissant le programme des réformes pour inclure la mise en œuvre de la nouvelle loi organique des finances, le développement des partenariats public-privé dans les infrastructures et la transition progressive vers un régime de taux de change plus souple. Pour ce qui est du système financier marocain, il a connu un développement soutenu au cours des dernières années, avec une augmentation significative de l’intermédiation financière, la diversification des instruments financiers et un important marché des bons du Trésor.

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Le diplomate a laissé constater aussi que les efforts de modernisation du secteur financier continuent d’élargir les marchés des capitaux, y compris les instruments de couverture, la promotion de l’inclusion financière, le renforcement et la diversification des instruments de financement pour les PME, les instruments innovants pour le financement des infrastructures, la promotion des financements pour les start-ups et les entreprises innovantes, la micro-finance.

  1. Kettani a axé sa présentation aussi sur le plan d’accélération industrielle, le qualifiant d’ambitieux dans la mesure où, il ambitionne l’accroissement de la contribution du secteur industriel dans le PIB de 14% à 23% en 2020, la reconfiguration du secteur industriel en écosystèmes intégrés, le ciblage des secteurs avec avantages comparatifs outre l’intensification des exportations et de l’IDE grâce à des plateformes industrielles intégrées.

Dans le domaine de l’investissement, il a relevé que le Royaume offre d’énormes opportunités d’investissements dans des secteurs aussi porteurs que l’industrie, les énergies renouvelables, les infrastructures et la logistique.

Dans le secteur de l’automobile, premier secteur exportateur depuis 2014, environ 177 entreprises sont installées au Maroc qui s’est fixé pour objectifs d’augmenter le taux d’intégration locale à 80% et de produire 600.000 voitures et 200.000 moteurs, a-t-il expliqué.

Pour ce qui est de l’aéronautique, M. Kettani a informé l’auditoire de l’implantation d’environ 115 entreprises, faisant observer que ce secteur assure 4,5% des exportations par rapport à 1% il y a 10 ans et connait 17 pc de croissance annuelle moyenne depuis 2010.
Dans ce domaine, le Maroc nourrit l’ambition d’augmenter le taux d’intégration locale à 35% par rapport à 18 % actuellement. En matière d’industrie du textile, environ 1200 entreprises sont opérationnelles et couvrent 7% de la valeur ajoutée industrielle.

Dans ce dernier secteur, indique M. Kettani, le Maroc projette de réaliser plus de 5 milliards DH de ventes à l’export ainsi que 70 projets d’investissement dans les écosystèmes.

Maroc première destination d’investissement d’Afrique en 2017 :

Toutes ces performances ont été confirmées encore une fois le même jour, avec la publication à Abidjan, du Classement du Quantum Global Research Lab, (groupe de sociétés international actif dans les domaines du capital investissement, de la gestion des investissements, de la recherche macro-économique et de la modélisation économétrique), faisant du Maroc « la première destination d’investissement d’Afrique en 2017 ».

Selon l’indice d’investissement en Afrique « Africa Investment Index 2018 » (AII) de ce groupe, le Maroc est l’économie la plus attractive pour les investissements dirigés vers le Continent.

Le DG du Quantum Global Research Lab, Mthuli Ncube, ajoute, dans ce sens, que le Doing business est unique au Maroc, expliquant que ce qui a propulsé le Royaume à la première position de l’AII c’est surtout, l’envergure de son économie, son climat d’affaires très favorable et la gestion des risques macroéconomiques qu’il a fait sienne.

Il rappelle, dans le même contexte, que les politiques gouvernementales qui offrent de bonnes opportunités d’affaires au Maroc, ont porté leur fruit en termes de drainage d’implantation des investissements.

Selon l’AII, le Maroc se classe premier en raison notamment de sa « croissance économique soutenue, d’un emplacement géographique stratégique, de la hausse de son investissement direct étranger, des niveaux de sa dette extérieure, de facteurs liés à son capital social et d’un environnement d’affaires généralement favorable ».
Le Maroc a attiré des flux de capitaux étrangers avec régularité, en particulier dans les secteurs de la banque, du tourisme et de l’énergie et grâce au développement de son industrie, toujours selon l’AII.
Cet expert a, en outre, loué la vision et le leadership du Maroc qui a « choisi de se tourner vers l’Afrique, avec des sociétés comme Attijariwafa bank, Saham , BMCE Bank, Maroc Telecom , Holmarcom et bien d’autres », mettant en avant l’ouverture du Royaume et son engagement en faveur des énergies renouvelables avec des plans et projets colossaux à l’instar du complexe solaire NOOR.

Se référant aux données récentes de l’Office de changes marocain, l’AII laisse constater que le Royaume a attiré près de 2,57 milliards de dollars d’investissement direct étranger (IDE) en 2017, soit une hausse de 12 % par rapport à 2016.
Le Royaume, ajoute l’indice du Quantum Global Research Lab, « est reconnu comme étant l’un des meilleurs marchés émergents pour l’investissement à l’étranger. Les investisseurs internationaux se tournent vers un large éventail de secteurs, notamment l’énergie, les infrastructures, le tourisme et les TIC, entre autres ».
Dans ce classement, l’Egypte, l’Algérie, le Botswana et la Côte d’Ivoire figurent parmi les cinq premières destinations d’investissement qui ont totalisé ensemble « un IDE net de 12,8 milliards de dollars en 2016 ».
En termes d’amélioration du classement au cours des trois dernières années, des pays comme le Swaziland, l’Angola, le Rwanda, le Tchad, les Comores, les Seychelles, le Soudan du Sud et la Sierra Leone ont enregistré d’importants mouvements de croissance, comme le montrent les classements réguliers de l’AII sur trois ans.
L’AII est élaboré à partir d’indicateurs macroéconomiques et financiers ainsi que sur la base de l’indice de facilité de faire des affaires du Groupe de la Banque mondiale. Cet indice classe les pays en fonction du caractère favorable aux affaires de l’environnement réglementaire.

Une dynamique africaine du Royaume, nettement portée et accompagnée par le secteur bancaire
Les grandes performances économiques, le Maroc les doit aussi à un secteur bancaire développé, dynamique et plus performant, avec une ouverture à l’international et une implantation exemplaire au service du développement du Continent.

Dans cette logique, le groupe bancaire Attijariwafa Bank et la Société Financière Internationale (SFI), du Groupe de la Banque mondiale, viennent de sceller lundi à Abidjan, un partenariat pour soutenir les entreprises en Afrique, et stimuler l’investissement et le commerce transfrontalier dans le Continent.
Paraphé en marge de la 6è édition de l’Africa CEO Forum, Cet accord porte sur l’appui au commerce et à l’investissement entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, avec l’ambition aussi de renforcer les échanges entre les pays africains des deux régions.
En vertu des dispositions de ce document, Attijariwafa Bank et la SFI devront étudier conjointement des projets d’investissements en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne de même que les deux parties s’engagent à « coopérer dans la banque de financement et d’investissement, le financement de projets, ainsi que les instruments de partage de risque ».
Aussi, l’accord prévoit un accompagnement des entreprises au Maroc et en Afrique, notamment les PME, pour leur permettre d’accéder aux services de financement et de formation dont, elles ont besoin pour leur développement.
A travers ce partenariat, le Groupe Attijariwafa Bank et la SFI « partagent une vision commune selon laquelle un secteur privé en bonne santé est essentiel pour créer des emplois et stimuler la croissance économique », explique le DG d’Attijariwafa Bank, Boubker Jai.
« Nous bénéficierons de toute l’expertise de la SFI en Afrique et tirerons parti de notre réseau panafricain et de notre connaissance des marchés sur le continent pour offrir des produits et services innovants à nos clients, tels que la banque en ligne ou encore le financement des chaînes de valeur », s’est-il félicité.
Selon Attijariwafa Bank, ce partenariat fait partie de la stratégie de la SFI visant à soutenir les entreprises marocaines dans leur stratégie d’expansion en Afrique subsaharienne. Grâce à leurs actifs financiers et intellectuels, ces entreprises contribuent à la croissance des pays dans lesquels elles s’installent.
Au cours de ces 10 dernières années, la SFI a soutenu près de 1,4 milliard de dollars d’investissements d’entreprises de la région MENA vers l’Afrique subsaharienne.
In fine, si la dynamique économique du Maroc est « tangible », « crédible »  et « palpable », cela est la résultante directe d’un réel volontarisme politique mis en marche depuis l’accession de SM le Roi Mohammed VI au pouvoir, doublé de la clairvoyance et d’un pragmatisme avéré du Souverain, qui a enclenché un vaste mouvement de réformes au Maroc, en misant très fort sur les moyens les plus appropriés pour atteindre des résultats pour le moindre que l’on puisse dire est qu’ils sont actuellement fort remarquables. Une fierté pour le Maroc, un Royaume en marche vers le progrès et la prospérité.

 

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