A Drâa-Tafilalet, le stress hydrique un frein au développement, le transfert d’eau interbassin une panacée

Le déficit hydrique constitue un frein au développement de Drâa Tafilalt, une région dont l’économie est fortement tributaire de l’agriculture.

Ce phénomène dû aux dérèglements climatiques nécessite une solution urgente qui tient compte du contexte local pour fortifier les bases de la croissance et sédentariser les populations.

En effet, la problématique posée par le stress hydrique devient une source d’inquiétude. Malgré les efforts soutenus déployés par l’Etat ces dernières années en matière de construction des barrages, les besoins se font de plus en plus pressants et la situation alarmante à telle enseigne que les habitants préfèrent émigrer à cause du manque d’eau.

Le déficit pluviométrique enregistré dans la région durant l’année hydrologique 2016-17 et le premier trimestre de l’année en cours a atteint 50 pc par rapport à la moyenne annuelle et 80 pc par rapport à l’année précédente, selon l’Agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris.

Aussi, les apports d’eau de surface enregistrés à Drâa-Tafilalet en 2016-2017 ont accusé un déficit de 44 pc par rapport à la moyenne annuelle et de 20 pc comparativement à l’année précédente. Les nappes surtout quaternaires, qui constituent la principale source d’approvisionnement de la population en eau, ont également subi « une baisse conséquente » allant de 0,5 à 1,5 mètre, indique la même source.

Pour les spécialistes, la situation pourrait s’aggraver à l’avenir à cause des variations climatiques surtout dans ce territoire affecté par des phénomènes extrêmes comme la sécheresse. Certes, le retard de la pluie a pesé sans exception sur toutes les régions du Royaume mais à des degrés différents. A Drâa –Tafilalet par exemple, la situation est devenue « très préoccupante », la pénurie des ressources hydriques est ressentie doublement par les habitants pour satisfaire les besoins d’irrigation agricole et répondre à la demande croissante en eau potable.

Une description objective du phénomène de la sècheresse dans les zones oasiennes et de montagne ne peut occulter ces indicateurs très significatifs comme l’assèchement de plusieurs oueds de la région, le tarissement des khettaras ou encore la baisse des niveaux piézométriques à divers points d’eau.

Face à ce constat, des voix appellent à concevoir des solutions novatrices durables et à mettre en œuvre des projets participatifs colosses dans la perspective d’atténuer les effets des dérèglements climatiques.

Les spécialistes des questions climatiques et environnementales estiment qu’il s’agit d’abord de mobiliser les moyens nécessaires pour des solutions viables à même de préserver ces écosystèmes et éviter leur disparition.

Dans un contexte marqué par la désertification, les experts jugent également nécessaire de tenir compte des spécificités locales pour faire le choix des projets à réaliser dans la région et appropriés par la population, le but étant d’assurer une gestion intégrée et un dosage équilibré entre les types des cultures agricoles et les spécificités régionales.

Aussi, les ingénieurs hydrauliciens en quête de solutions radicales préconisent comme panacée infaillible la solidarité entre les bassins via le transfert d’eau, une alternative à la portée, disent-ils, puisque la région compte cinq grands bassins à savoir Ziz, Rhéris, Guir, Maider et Drâa. Les spécialistes insistent, en outre, sur « l’impératif de soutenir des projets durables, viables et peu couteux ».

Même son de cloche chez la société civile qui plaide pour des solutions judicieuses à travers la construction de nouveaux barrages, le transfert d’eau à partir des bassins excédentaires vers d’autres bassins déficitaires et le soutien des programmes d’accompagnement des acteurs locaux pour la préservation, la protection et la valorisation des ressources hydriques.

Tout compte fait, l’essentiel est de focaliser l’attention sur les attentes des populations et de satisfaire leurs besoins en cette denrée vitale.

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