Appel à Rabat à agir en urgence pour proposer des mécanismes innovants en matière de financement de l’éducation

La présidente en exercice de la Conférence des ministres de l’éducation des Etats et gouvernements de la francophonie (CONFEMEN), ministre de l’Education nationale du Gabon, Nadine Anguile Obame, a appelé mardi à Rabat, à agir en urgence pour proposer des mécanismes innovants en matière de financement de l’éducation. 

« Au regard du contexte actuel tant au niveau national qu’au niveau international, nous admettons tous, que les défis liés au financement de l’éducation sont nombreux et divers, surtout pour les pays francophones du Sud, un constat qui exige la synergie des efforts pour promouvoir l’éducation qui demeure le moyen le plus sûr et le plus pertinent du développement durable et l’un des facteurs de la mobilité sociale », a souligné Mme. Anguile Obame à l’ouverture du séminaire international sur le financement de l’Éducation, qui se tient du 05 au 07 décembre sous le thème « Pour un système de financement innovant et durable de l’éducation ».

« Malgré les efforts financiers considérables déployés pour assurer une éducation de qualité pour tous, nos systèmes éducatifs sont toujours marqués par des taux de redoublements élevés, par des abandons, de l’échec et du décrochage scolaires avec leurs effets dévastateurs sur notre jeunesse », a-t-elle déploré, notant que l’éducation constitue aujourd’hui un facteur notable de transformation de la vie des êtres humains et la voie royale pour induire les changements favorables à un développement socio- économique mondial et durable.

Depuis l’adoption de la Déclaration de Incheon en Corée du Sud et son cadre d’action en mai 2015 par la communauté internationale, une nouvelle vision de l’éducation s’est dessinée, dans le cadre de la réalisation des ODD, intitulée  » Vers une éducation inclusive et équitable de qualité et un apprentissage tout au long de la vie pour tous », ce qui implique incontestablement beaucoup de financements à mobiliser et à gérer avec sérieux et rigueur, a-t-elle soutenu.

Ce séminaire international donnera l’opportunité de circonscrire la problématique du financement de l’éducation, d’en mesurer les enjeux, mais surtout de partager les stratégies les plus probantes, les mécanismes les plus efficaces, d’orienter au mieux le partenariat avec les pays donateurs, avec la société civile nationale et internationale, de dégager des pistes pertinentes pour un financement durable des systèmes éducatifs, a-t-elle noté.

De son côté, le secrétaire général de la CONFEMEN, KI Boureima Jacques a indiqué que l’’éducation a toujours été un thème présent dans la pensée économique. Elle est un investissement qui nécessite des coûts (coûts directs et coûts d’opportunité) et procure des bénéfices (rentabilité monétaire pour l’individu et rentabilité sociale pour la collectivité).

Le développement du capital humain est la véritable richesse d’un pays et le moteur de sa croissance, a-t-il insisté, notant que la scolarisation universelle tant souhaitée par tous les pays exige davantage de ressources, de volonté politique et de savoir-faire sur le plan organisationnel.

Ce séminaire international sur le financement de l’éducation permettra de décrire et d’analyser les différents mécanismes de financement de l’éducation en cours dans les pays et au niveau international, d’établir la situation du financement de l’Éducation en mettant l’accent sur les contraintes, les contextes et les perspectives mondiales et de définir une grille d’appréciation de l’efficacité de la dépense publique en éducation à travers des indicateurs de suivi, tant au niveau des dotations qu’au niveau de l’exécution budgétaire et de sensibiliser les acteurs du secteur de l’éducation et des finances sur les enjeux liés à la mise en œuvre de l’agenda mondial de l’Education 2030, a-t-il expliqué.

La CONFEMEN est un cadre de haut niveau de dialogue politique, de partage d’expériences, un laboratoire d’analyse des politiques éducatives et une force de propositions pour accompagner les pays en vue de rendre plus efficaces, plus pertinents les systèmes éducatifs dans l’espace francophone. Elle a toujours contribué à ajouter de la connaissance à la connaissance en matière de sciences de l’éducation et de la formation, a-t-il ajouté.

Organisé conjointement par la CONFEMEN et le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ce séminaire vise, d’une part, à identifier les voies les plus pertinentes pour renforcer et améliorer les mécanismes de financement de l’éducation, et d’autre part, à analyser et à évaluer l’efficacité de la dépense en éducation, notamment dans les pays francophones.

Il s’agit, de façon plus spécifique, d’analyser les différents mécanismes de financement de l’éducation, de dresser un état des lieux de la situation globale du financement de l’éducation en mettant l’accent sur les contextes nationaux, les contraintes et les perspectives et de définir une grille d’évaluation de l’efficacité de la dépense publique en éducation.

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