Arrestations en Belgique et en France en lien avec un gang de motards jihadistes

Cinq personnes ont été interpellées mercredi à Bruxelles et dans le nord de la France dans le cadre d’opérations antiterroristes, soupçonnées d’être liées aux « Kamikaze Riders », un gang de motards belges dont certains appartiennent à la mouvance jihadiste.

Quatre des suspects ont été arrêtés lors d’une série de perquisitions à Anderlecht, commune populaire de l’agglomération bruxelloise, et un cinquième –soupçonné de projeter « une action violente » selon une source proche du dossier– a été interpellé dans la banlieue de Lille.

Deux frères ayant des antécédents judiciaires figurent parmi les quatre suspects arrêtés en Belgique, a affirmé la télévision flamande VRT. Un juge d’instruction spécialisé en matière de terrorisme doit décider dans la journée s’il les maintient en détention, selon le parquet fédéral belge.

Les cinq sont suspectés d’avoir « un lien direct avec des membres des Kamikaze Riders », notamment avec deux hommes dont l’arrestation fin 2015 avait mis en émoi la Belgique et provoqué l’annulation de festivités du Nouvel An par crainte d’un attentat, a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van der Sypt, à l’AFP.

Cette bande de motards a été fondée en 2003 par Saïd Saouti, un homme radicalisé condamné en octobre 2016 pour « participation aux activités d’un groupe terroriste », notamment en recrutant des personnes en vue de commettre des « infractions terroristes ». Le tribunal correctionnel de Bruxelles s’était fondé sur les nombreuses vidéos faisant l’apologie du jihad qu’il avait postées sur internet.

Les six perquisitions à Anderlecht ont permis aux policiers belges de découvrir « plusieurs armes » dans un box de garage, a ajouté M. Van der Sypt. « Au moins deux kalachnikov » figurent parmi l’arsenal retrouvé, selon une source proche du dossier.

La police française a déployé de gros moyens –au moins une trentaine de policiers lourdement armés– pour interpeller le suspect à Wattignies, près de Lille, mercredi au petit matin. « J’ai entendu des bruits très violents vers 3h30 », a raconté un voisin, Jean-Pierre Rabouin, non loin de la petite maison où l’homme vivait avec femme et enfants depuis l’hiver.

La porte avait été défoncée aux explosifs par les policiers, qui ont aussi inspecté les jardins avoisinants, a raconté une autre voisine sous couvert d’anonymat à l’AFP, qui a décrit le suspect comme un homme « très charmant et poli ».

« Ce dossier est totalement distinct » des enquêtes menées en Belgique sur les attentats de Paris du 13 novembre 2015 (130 morts et des centaines de blessés) et sur les attaques qui ont fait 32 morts à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles le 22 mars 2016, a précisé le parquet fédéral.

L’enquête a montré que c’est la seule et même cellule qui avait préparé ces deux attentats revendiqués par l’organisation Etat islamique (EI).

Le parquet fédéral belge précise aussi que ces arrestations n’ont « aucun lien » avec l’attentat avorté à la Gare centrale du Bruxelles, le 21 juin dernier, où un homme soupçonné de vouloir commettre un attentat est mort après l’explosion de sa valise bourrée d’explosifs dans un sous-sol de la gare.

Le fondateur des « Kamikaze Riders », Saïd Saouti, avait été arrêté le 27 décembre 2015 à Anderlecht en même temps qu’un autre membre de la bande, Mohamed Karay. Ils étaient soupçonnés de projeter des attentats similaires à ceux de Paris. Parmi leurs cibles présumées, « plusieurs lieux emblématiques » de la capitale belge, comme la Grand-Place ou le commissariat central.

La Belgique vivait alors depuis six semaines au rythme des opérations antiterroristes pour retrouver Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos de Paris, en cavale, et découvrir les caches des jihadistes. Les festivités du Nouvel An, et notamment le feu d’artifice sur la Grand-Place, avaient été annulés à la suite de ces arrestations.

Mais lors de leur procès, le parquet avait fini par demander un non lieu pour les accusations portant sur la planification d’un attentat, faute d’avoir pu mettre la main sur des armes ou des explosifs pendant l’enquête.

Mohamed Karay, condamné pour « tentative d’appartenance à un groupe terroriste », avait écopé de trois ans de prison, dont une partie avec sursis.

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