Attaque chimique présumée en Syrie: l’OIAC doit enquêter sur le terrain

La Russie a critiqué vendredi l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour son incapacité à enquêter sur le terrain en Syrie après l’attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun, souhaitant que des experts américains et russes se joignent à l’enquête.

« Il est inacceptable que (l’OIAC) analyse ce qui s’est passé à distance », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse à Moscou avec ses homologues iranien et syrien.

M. Lavrov a par ailleurs estimé qu’une enquête « transparente » de l’OIAC nécessite l’apport « d’experts indépendants, de groupes supplémentaires d’experts qui représenteront les pays de la région, la Russie, les Etats-Unis et l’Europe ».

Selon le ministre russe, les équipes de l’OIAC « ne se rendent jamais sur les lieux des incidents qui se produisent sur les territoires contrôlés par l’opposition armée, au prétexte qu’ils n’y seront pas en sécurité ».

Dans le cas de l’attaque chimique présumée sur le fief rebelle de Khan Cheikhoun, qui a causé la mort de 87 civils, des factions rebelles se seraient dit prêtes à garantir la sécurité des inspecteurs de l’OIAC, selon M. Lavrov.

« Ils ne peuvent pas avancer d’arguments convaincants », a-t-il poursuivi au sujet du refus de l’OIAC de se rendre sur le terrain.

Dans un communiqué, l’OIAC avait dit jeudi avoir analysé les informations disponibles et dressé des « évaluations préliminaires » selon lesquelles la réalité de l’attaque chimique est « une allégation crédible ».

Mercredi, Moscou a présenté son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité demandant une enquête internationale sur cette attaque.

Les déclarations de M. Lavrov intervenaient à l’occasion d’une rencontre à trois avec Mohammad Javad Zarif et Walid Mouallem, ses homologues iranien et syrien.

Alors que Moscou et Téhéran sont les plus fidèles alliés de Bachar al-Assad, les trois ministres ont à nouveau condamné la frappe américaine contre une base aérienne syrienne, la semaine dernière, ordonnée en réponse aux événements de Khan Cheikhoun.

Selon M. Lavrov, Washington est à la recherche « d’une excuse pour un changement de régime » en Syrie, assurant que « ces tentatives ne réussiront pas ».

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