Des bidonnages et du déjà vu de FR3 sur le Roi

« Imposture »,  « Contrevérité » sont bien évidemment des termes qui sonnent fort, choquent et révulsent. Mais les aurait-on inventés si cet état de choses n’existait pas? Bien sûr que non ! A contrario et paradoxalement, le journalisme qui est en principe, un métier de foi, une religion même, celle de l’honnêteté, de la véracité, de l’impartialité, de la vérification et du recoupement, de l’éthique et de l’honneur professionnel est, de plus en plus, pris malheureusement comme couverture justement pour véhiculer un pouvoir malsain : celui de nuire délibérément à des personnes, à des institutions voire à des Etats. Cela porte préjudice aux fondamentaux et aux règles de la déontologie. Ne s’agit-il pas de la valeur morale universelle d’une mission noble dont il faut s’acquitter solennellement ?

Aussi le journaliste est-il tenu de faire honneur à son engagement dans un domaine où le pacte moral est le mot clé. Il ne doit, en aucun cas, oublier qu’il est une courroie de transmission et pour tenir les leviers de commande de la pensée, il faut en être digne. Ceci dit, l’honnêteté étant l’emblème de ce métier, il faut bel et bien se placer du côté de la raison quelles que soient les parties. Mais comme dirait Malraux : « On sent les coups que l’on reçoit, jamais ceux qu’on donne ».

A plus forte raison, on a beau vouloir ne pas céder à la paranoïa et à l’obsession que le Maroc est ciblé par un acharnement extérieur mais les faits sont là, parlants d’eux-mêmes. Des attaques venimeuses et toxiques ciblent le Royaume, depuis quelque temps, et il est donc légitime de se demander à qui profite tous ces complots et coups bas dont la seule visée est de déstabiliser le pays.

France 3 : un parfum de naphtaline

L’émission annoncée de France 3 qui sera diffusée, le 26 mai prochain, à 23h25 (GMT+2), dans le cadre de sa série « Docs interdits », une enquête sur le règne du Roi Mohammed VI,  continue à faire couler beaucoup d’encre, depuis quelques semaines. Alors qu’on prétendait préparer une émission sur l’économie du Maroc, il s’avère que c’est un documentaire consacré à la fortune et aux affaires économiques du Souverain ! D’une durée de 64 minutes, le reportage intitulé « Roi du Maroc, le règne secret », déjà déprogrammé en septembre 2015, sera diffusé dans sa version finale. En effet, un communiqué annonce que « Sous la forme d’une enquête, ce documentaire tourné au Maroc et en France, passe de l’autre côté du miroir des beaux clichés du royaume, pour révéler les zones d’ombre du roi Mohammed VI. Le roi du Maroc a plusieurs visages. C’est un souverain discret, à la fois progressiste, autoritaire et homme d’affaires… ». L’enquête a été réalisée par le « journaliste d’investigation », Jean-Louis Perez. Celui-là même qui devait réaliser une adaptation du livre « Le Roi prédateur » dont la fameuse Catherine Graciet est l’une des co-auteurs.

Drôle de coïncidence !

Si on s’en tient à ces propos, on attendra impatiemment de voir cette émission bien qu’entre les lignes, l’insinuation est flagrante. Buzz oblige, dira-t-on. Mais que l’on écrive que « Ce que l’on sait moins, c’est que Mohammed VI a progressivement investi dans de nombreuses grandes entreprises marocaines, les plus rentables, dans les secteurs de la banque, des assurances ou de l’agriculture. Son rôle est également dominant dans la  grande distribution, les télécoms, l’énergie… », comme le précise la chaîne en ajoutant que le film documentaire permettra de comprendre « le parcours et les ressorts de ce personnage si mystérieux qui n’aime pas les projecteurs et n’accorde presque jamais d’interviews », présage la diatribe. On annoncera aussi que «  le reportage inédit comporte des interviews et témoignages rares de journalistes français et marocains, dont certains aujourd’hui exilés en France ou aux Etats-Unis, ainsi que d’anciens militaires du Royaume. Il contient, également et surtout, des interventions filmées du prince Moulay Hicham, du financier Jean Peyrelevade, qui a conseillé la SNI lors de sa fusion avec l’ONA, et de la tristement célèbre journaliste Catherine Graciet » comme le rapporte 1001 INFOS qui intitule son article « Ça va chauffer : France 3 promet un documentaire choc sur le roi Mohammed VI ».

Illico presto, des volutes commencent à enfumer les airs d’une odeur infecte de mots qui annoncent le scandale tels que « choc », « sensible », « gênant ». C’est dire à quel point, une certaine presse occidentale fait du lynchage médiatique à l’encontre du Maroc son passe-temps favori. Cette presse même qui a toujours taxé le Roi Mohammed VI d’être un chef d’Etat qui « ne communique pas ». Or, le Souverain de par ses décisions fermes et rapides a frappé de stupeur le monde entier et a tapé sur la table, à plusieurs reprises, surtout ces derniers temps. Et c’est ce qui dérange une frange de la planète qui veut que le Maroc vive sous son joug.

Le journaliste est tenu de faire honneur à son engagement dans un domaine où le pacte moral est le mot clé. Il ne doit, en aucun cas, oublier qu’il est une courroie de transmission et pour tenir les leviers de commande de la pensée, il faut en être digne. Ceci dit, l’honnêteté étant l’emblème de ce métier, il faut bel et bien se placer du côté de la raison quelles que soient les parties.

Catherine-Graciet

Propagande anti-monarchie, anti-Maroc et pro-anarchie

D’ailleurs, conscient du complotisme et du conspirationnisme qui se tisse autour du Maroc, le Roi Mohammed VI a été, on ne peut plus clair, dans son discours lors de sa visite à Ryad : « Le mois d’avril, avait-il dit,  qui coïncide avec les réunions du Conseil de Sécurité sur l’affaire du Sahara, est devenu un épouvantail qu’on agite à la face du Maroc et, parfois, un moyen de pression ou d’extorsion ».

D’aucuns diront qu’il ne faudrait pas se hasarder à émettre un avis et d’attendre d’avoir vu le film documentaire pour pouvoir en parler et en juger. D’autres verront qu’on se permet de faire des jugements hâtifs à l’égard d’une « presse libre » de toute contrainte et désigner les coupables avant d’avoir vu le documentaire en question. Mais les antécédents confirment la règle. On annonçait bien un reportage pour France 3 sur l’économie du Maroc. Or on sent bien le parfum de naphtaline quand on dévoile le vrai sujet qui n’est autre que le Roi du Maroc et encore plus à l’annonce des « invités » sollicités pour témoigner et parler du Souverain. A commencer par son cousin le prince Moulay Hicham qui on ne le sait que trop bien n’a jamais porté le Souverain dans son cœur et fait toujours le buzz à chacune de ses déclarations sur le Maroc. N’est-ce pas lui qui avait déclaré lors d’une interview accordée à L’Express que « La sacralité n’est pas compatible avec la démocratie : il faut renoncer au caractère sacré de la personne du roi » ? Cela dénote un univers à forte densité malsaine. Et la mauvaise foi est flagrante à partir du moment où on ne fait intervenir que des personnes qui ont maille à partir avec le système et qui ont toujours critiqué la monarchie. Ceci dit, ce serait vraiment être chauve des neurones ou sous-estimer l’intelligence des Marocains qui ne sont pas dupes et qui se sont levés d’un seul bond pour crier à l’unisson : « Ne touche pas à mon Roi ». Comment donc se taire face à un acharnement pareil  de la part de certains journalistes français allant jusqu’à imbiber leurs articles de hargne et de haine à l’égard du Maroc et de son Roi mis dans le collimateur depuis quelque temps ? Pas besoin donc de jouer aux coupeurs de cheveux en quatre étant donné que les faits sont là et cousus de fil blanc.

Qu’ils fassent une émission sur le Roi Mohammed VI, on en est vraiment peu heurtés. Mais qu’ils fassent de lui une fixation et qu’ils cherchent à distiller leur venin au nom d’une liberté d’expression qui ne respecte aucune éthique, les Marocains s’en voient offusqués. Cela choque la conscience de tout citoyen.

Une émission revancharde

Le 15 février 2015, Jean-Louis Perez et Pierre Chautard réalisaient un documentaire au Maroc pour l’agence de presse audiovisuelle Premières lignes et commandé par France 3 lorsqu’ils ont été arrêtés,  au siège  de l’Association marocaine des droits de l’homme. Paul Moreira, patron et fondateur de Premières Lignes, indique dans un communiqué qu’il s’agit de deux journalistes de l’agence, Jean-Louis Perez et Pierre Chautard, qui réalisaient un documentaire pour France 3 sur l’économie du Maroc. Et on en fait une large propagande médiatique surtout sur les réseaux sociaux.

On crie alors au scandale. Invité par Elisabeth Quin de France Inter, en tant que « journaliste français indésirable au Maroc », à la question «  Qui cela pouvait-il gêner, votre émission sur l’économie du royaume chérifien et la répartition des richesses ? » il répondra prenant l’air d’un demi-dieu: « L’enquête est plus large que ça. Ce qui gêne c’est qu’au Maroc il y a un certain nombre de personnalités  qu’on ne peut pas rencontrer. Qui sont blacklistées  par le régime et dont on ne veut pas entendre la voix. Il y a donc quelqu’un qui les a particulièrement fâchés parce que c’est quelqu’un qu’ils détestent et c’est à partir de là que tout a commencé. » Par la suite, on passe « un petit rappel » comme dirait l’animatrice dont voici le commentaire accompagnant les images: « De quoi la diplomatie est-elle le nom ? Un marché ? Un contrat ? Un échange d’informations ? En France …   la diplomatie est une médaille ! Abdellatif Hammouchi le patron du contre-espionnage marocain sera bientôt décoré du grade d’Officier de la légion d’honneur par Bernard Cazeneuve bien qu’il soit visé, en France, par un certain nombre de plaintes pour tortures. De vilaines accusations sont portées par un militant pour l’autodétermination du Sahara occidental, un producteur de cinéma et un ancien champion de boxe tous passés par Témara, le célèbre centre secret de torture marocain près de Rabat. Ces plaintes avaient participé à une fâcherie franco-marocaine qui aura duré un an mais désormais enterrée grâce à une décoration. Cette amitié franco-marocaine retrouvée est si précieuse, notamment en matière de lutte antiterrorisme, que rien ne doit la contrarier. Dimanche, lors d’une opération pleine de muscles, menée par cinquante policiers en civil, dans les locaux de l’Association des Droits de l’homme à Rabat, deux journalistes français ont été arrêtés et expulsés, leur matériel saisi. Et puisqu’entre potes on ne se fait pas de misère, le ministère des Affaires étrangères françaises ne protestera pas. Son porte-parole a indiqué que « les choses sont en train d’être rétablies sur le plan politique. La coopération policière et judiciaire vient de reprendre. Nous sommes donc tournés vers l’avenir ». De quoi l’avenir est-il le nom ? … C’est l’autruche… ». Et le court reportage se clôture sur l’image de l’oiseau qui s’enfouit la tête dans le sable. Une chute qui veut tout dire, bien évidemment, sur les insinuations à peine dévoilées. Toutefois, le réalisateur avoue ne jamais avoir eu d’autorisation. Tactique d’usage par les services marocains et qui justifient l’expulsion des journalistes hors-la-loi, prétendra Jean-Louis Perez. D’ailleurs, le 360 révélera qu’à leur entrée à l’aéroport Marrakech Menara, Jean-Louis Perez et son collègue Pierre Chautard, se sont présentés en tant que décorateur et réalisateur de spots publicitaires…

Qu’ils fassent une émission sur le Roi Mohammed VI, on en est vraiment peu heurtés. Mais qu’ils fassent de lui une fixation et qu’ils cherchent à distiller leur venin au nom d’une liberté d’expression qui ne respecte aucune éthique, les Marocains s’en voient offusqués. Cela choque la conscience de tout citoyen.

Tous les moyens sont donc bons pour s’infiltrer dans le territoire marocain avec l’intention de semer la zizanie et tirer à boulets rouges. N’est-ce pas là un autre aspect de terrorisme non affiché puisque juste médiatique? Sur le plateau de télévision, la description faite par le journaliste en question, fait du Maroc un motif de raillerie et d’ironie bien affichées. « Le dénouement violent a été une surprise. Mais, on était surveillés dès le début et ça nous faisait rire. Mais quand vous allez au petit-déjeuner de l’hôtel, le matin, alors que c’était vide la veille, et là il y avait des tables de trois, de deux, d’hommes entre 35 et 40 ans qui vous regardent comme ça. C’est juste qu’il n’y avait pas quelqu’un à vous regarder à travers un journal troué… donc on se marrait. Au début, c’était drôle et puis après, ça pose quand même un problème de liberté publique et ça devient inquiétant. Mais pour le pays, vous dites que c’est assez triste. J’ai rien fait et il y a un niveau de surveillance très élevé. C’est assez angoissant et ça en dit beaucoup sur l’état des libertés publiques dans ce pays qui sont nulles au fait…. ». Et d’ajouter :  «  la Famille royale est plus riche que l’Emir du Qatar. Sa fortune a augmenté considérablement ces dernières années. Le père Hassan II était riche. Son fils Mohammed VI est beaucoup plus tourné vers l’économie que son père qui était  politique ». Perez écrirait aussi dans L’OBS Le Plus, qu’il avait l’impression d’être dans « OSS117 : le Caire, nid d’espions ».

« Le Maroc n’est pas le pays que l’on croit. Ce n’est pas un pays démocratique. Je savais la liberté de la presse menacée mais j’ai été très choqué par l’état des droits de l’Homme. Ce que l’on a vécu dimanche, les Marocains qui luttent le vivent tous les jours, même si ce coup-ci, la violence était assez inédite. » Ces propos calomnieux et injurieux dispensent de tout commentaire mais il est clair que loin de la beauté des yeux des Marocains ou des libertés, la finalité du réalisateur était de brosser le pire des tableaux réducteurs du Maroc et de son Roi.

Par ailleurs, faisons semblant de croire au jeu et inversons un peu la donne. Imaginons que ce soient des journalistes marocains qui se hasardent à aller réaliser un film documentaire sur la France sans avoir d’autorisation de filmer. On les aurait certainement décorés de la légion d’honneur ?

Graciet et Laurent sont de ces journalistes qui font du Maroc ou plutôt du Roi du Maroc une fixation et sont prêts à faire sauter la planète pour que tremble le Royaume sur son socle. Or, cette affaire crapuleuse leur apprendra qu’il est inébranlable et que ce n’est pas leur prétendu brûlot qui allait perturber le Maroc. On en a vu bien d’autres.

Imposture et supercherie

Le reportage n’était en quelque sorte, que le prolongement du livre à charge « Le Roi prédateur » de Catherine Graciet et Eric Laurent, paru chez Grasset, en 2012.

L’adaptation audiovisuelle a été entamée en 2014 et confiée à l’agence parisienne Premières lignes.

Sauf que Jean-Louis Perez qui a manifesté sa désolation feinte à l’égard des personnes interviewées pour lesquelles il dit avoir peur, était à mille lieues d’imaginer que ces personnes même allaient dénoncer un « script trompeur ». Notre confrère Le Desk précisera que « lors de son tournage à Casablanca et à Rabat, le projet avait été présenté aux interviewés sous un angle totalement différent, ce qui avait, lorsque son véritable traitement et sa source éditoriale avaient été éventés après l’expulsion de Perez du Maroc, poussé Ali Amar, directeur de la publication du Desk, à exiger le retrait de sa contribution à ce film pour des raisons éthiques que professionnelles ».

Suivront les affirmations de Fouad Abdelmoumni, Najib Akesbi et Karim Tazi qui reviennent sur les conditions de leur participation au documentaire réalisé par Jean-Louis Perez consacré à la fortune de Mohammed VI: « Perez avait expliqué qu’il s’agissait d’une série de reportages sur les économies des trois pays du Maghreb, chacune étant naturellement traitée avec ses caractéristiques communes et particulières. Dans le cas du Maroc, il souhaitait, entre autres thématiques, apporter un éclairage sur le rôle des entreprises appartenant à la famille royale dans l’économie du pays ».

Un air du déjà vu

« Merci à M. Majidi de me rappeler. J’ai des éléments d’une extrême gravité à lui communiquer ». On ne risque pas d’oublier cette phrase qui allait déclencher la scandaleuse affaire du chantage et d’extorsion de fonds à l’encontre du Roi Mohammed VI, en 2015. Eric Laurent avait laissé ce message aux accents inquiétants à une assistante du palais. Seulement Laurent n’était pas seul dans l’affaire, Catherine Graciet faisait partie de la fête et partageait avec lui la névrose du scandale. Par la suite, Eric Laurent aurait dit à Maître Naciri qu’avec sa collègue Catherine Graciet, ils ont signé pour la publication au seuil d’un « Roi prédateur N°2 » et que leurs informations étaient « explosives et que la monarchie ne pouvait pas se permettre le scandale que causerait un tel livre ». Selon les transcriptions auxquelles Le Monde a eu accès, l’avocat résume : « Donc pour vous, l’objectif, en cas d’accord (…), vous prenez l’engagement avec Catherine Graciet d’oublier, d’oublier de façon absolue de parler de tout ce qui peut toucher de près ou de loin [au Maroc] ». « Oui, tout à fait d’accord », répond Laurent. Et comme on ne fait bien que les livres que l’on veut bien vendre peu importe le moyen utilisé, les livres à scandales étaient apparemment la passion partagée des deux journalistes emportés par la fougue d’en faire plus. Graciet et Laurent sont de ces journalistes qui font du Maroc ou plutôt du Roi du Maroc une fixation et sont prêts à faire sauter la planète pour que tremble le Royaume sur son socle. Or, cette affaire crapuleuse leur apprendra qu’il est inébranlable et que ce n’est pas leur prétendu brûlot qui allait perturber le Maroc. On en a vu bien d’autres.

Faisons semblant de croire au jeu et inversons un peu la donne. Imaginons que ce soient des journalistes marocains qui se hasardent à aller réaliser un film documentaire sur la France sans avoir d’autorisation de filmer. On les aurait certainement décorés de la légion d’honneur ?

Oui à la transparence, non à l’ingérence

Dans la « lettre contractuelle manuscrite » rédigée par la journaliste Catherine Graciet, le 27 août 2015, au bar de l’hôtel Raphaël, à Paris et cosignée avec son confrère et complice Eric Laurent, publiée exclusivement par la chaîne de télévision BFM TV, ils s’engageaient à « ne plus rien écrire sur le Maroc, à ne plus s’exprimer publiquement sur ce pays directement ou indirectement ou par personne interposée ni à faire quelque révélation que ce soit sur le sujet et à se taire, définitivement, et à ne partager avec qui que ce soit tout document ou information en leur possession ». Dans la même lettre écrite de sa main, Graciet ajoute : « Nous confirmons avoir reçu, à ce jour, une avance de 80.000 euros ». En plus, dans Le Journal du Dimanche, Catherine Graciet se montrera prête à jeter aux oubliettes cet ouvrage « Une enquête qui finira dans la poubelle de l’Histoire », dira-t-elle. En revanche, elle ne se gênera pas pour justifier l’exigence d’une telle somme et le chantage fait au Roi du Maroc, pour monter un projet d’équitation dont elle avait toujours rêvé.

Le site Barlamane.com citera des extraits de l’enregistrement clandestin auquel il a eu accès. Catherine Graciet aurait chargé plusieurs de ses confrères qui n’ont pas échappé à sa mauvaise grâce. Pour elle, « Jean-Pierre Tuquois est un homme fini qui ne représente plus rien, alors que l’Espagnol Ignacio Cembrero se croit une star mondiale mais n’est en réalité qu’un tonneau vide. Quant à Abou Bakr Jamaï et son père Khalid Jamaï, ils ne sont à ses yeux que de pseudo-opposants ».

De facto, comment pourrait-on accorder une certaine crédibilité à des journalistes qui se font payer pour se taire, des journalistes qui font de leur écrit un outil pour aller monnayer leur silence ailleurs ? Ajoutons à cela que Paul Moreira confie que Catherine Graciet, sonnante et trébucante,  « a été consultante pour ce film. Elle n’a pas participé à l’écriture, mais nous a ouvert son carnet d’adresses et permis d’accéder à de nombreux intervenants » et d’ajouter qu’ « à ce titre, elle a été rémunérée ». Il assure aussi que le documentaire mentionné dans la lettre contractuelle et le documentaire que réalisaient Jean-Louis Perez et Pierre Chautard est bien le même.

Les Marocains ne sont jamais plus solidaires qu’en période de crise

Maintenant que l’honneur est jeté aux chiens et qu’on a atteint le degré zéro d’éthique attentant au plus haut symbole du pays pour secouer la stabilité du pays et noircir l’image du Roi, tous ces journalistes ont affaire à tous les Marocains qui, il est vrai, sont curieux de tout savoir, certes, mais qui gardent en revanche la faculté de prendre du recul et d’analyser l’information après avoir procédé par recoupement sans se laisser atteindre dans leurs convictions.

Des livres et des émissions réalisés dans ce sens? On en a vu et lu sans que cela assouvisse la soif de ceux qui, animés par la haine et semeurs de zizanie, cherchent à nuire à la stabilité du Royaume rêvant de soulever le peuple contre la monarchie. Voilà une appréciation étrangement réductrice des Marocains et surtout généralisatrice.

Des livres et des émissions réalisés dans ce sens? On en a vu et lu sans que cela assouvisse la soif de ceux qui, animés par la haine et semeurs de zizanie, cherchent à nuire à la stabilité du Royaume rêvant de soulever le peuple contre la monarchie. Voilà une appréciation étrangement réductrice des Marocains et surtout généralisatrice. Ce documentaire prétend bien « ouvrir les yeux aux Marocains » et souffler le vent de la révolte en dévoilant la richesse du Roi. Tant s’en faut. Ces sujets sont bien consommés depuis des années par la presse internationale et même nationale.

Désormais, on connaît bien la musique de certains médias français à la solde qu’on dirait n’avoir que le Maroc dans leur viseur. Faire un documentaire sur le Maroc, encore un, on en fait vraiment une fixation ! Si France 3 veut donner un coup et secouer son audimat en ayant une idée ingénieusement malsaine, n’est-il pas plus professionnel au moins d’être neutre et de respecter la déontologie en se limitant à des intervenants aigris dont les rapports n’ont jamais été au beau fixe avec la monarchie ? On imagine mal un Noël Godin encenser un Bernard-Henri Lévy ! Bien que la comparaison ici ne se prête qu’à la situation et pas aux personnes.

Pourquoi présenter un documentaire épinglant soi-disant le Souverain en ce moment précis ? Telle est la question… Ne vaut-il pas mieux bien cultiver son jardin que de s’occuper de celui des autres ?

 

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