Bilan 2017: Un gouvernement sur tous les fronts

Neuf mois après sa formation au terme d’un long feuilleton politique, le gouvernement de Saad Eddine El Othmani présente un bilan caractérisé par une panoplie de réformes et de promesses malgré une conjoncture difficile.

De l’économie, à l’emploi et à l’éducation en passant par la justice, la santé, le gouvernement d’El Othmani soutenu par la majorité a multiplié les interventions et les mesures concrètes de nature à donner une forte impulsion à son action face à des contraintes qui ne lui laissent pas de répit.

Dans un document détaillant le bilan de l’action de son cabinet, fin septembre, M. El Othmani a précisé que ces contraintes ont porté principalement sur le retard pris dans l’adoption de la loi de finances 2017 et les défis relatifs à la gestion des événements d’Al Hoceima.

Malgré cette situation, M. El Othmani a défendu un bilan « positif« , énumérant les dispositions et les mesures « concrètes » mises en œuvre en toute conformité avec la déclaration gouvernementale.

Selon lui, ce bilan fait ressortir un progrès notable dans la mise en œuvre de ce programme et reflète la volonté politique du gouvernement à honorer ses engagements, à renforcer la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes, à permettre au citoyen d’évaluer le rendement du gouvernement durant les premiers mois de son travail, et le degré de son interaction avec ses attentes, ainsi que le respect des programmes adoptés par le parlement.

Le bilan ne recense pas l’ensemble des réalisations du gouvernement dans tous les domaines et secteurs, mais se contente de présenter un échantillon des réalisations les plus importantes qui ont un impact direct sur les citoyens et les acteurs économiques et sociaux.

Evoquant les chantiers futurs du gouvernement portant sur la poursuite des réformes institutionnelles et de l’Administration, le gouvernement se vante d’avoir adopté, durant ces derniers mois, plus de neuf projets de loi, dont certains sont liés à la mise en œuvre des dispositions prévues dans la nouvelle Constitution. Il s’agit par exemple du projet de loi portant réorganisation du Conseil national des droits de l’Homme, d’un autre relatif à l’Institution du médiateur ou encore les nouveaux statuts de Bank Al-Maghrib.

Dans sa présentation, M. El Othmani a expliqué que d’autres projets de loi du même type devraient être traités en Conseil du gouvernement.

On retiendra aussi l’adoption de plus de 60 décrets relatifs aux collectivités locales, à la réforme de l’Administration et à la lutte contre la corruption; notamment.

Pour M. El Othmani, c’est là « une preuve de l’efficacité » du gouvernement, d’autant que l’arsenal des lois et des décrets organiques est désormais bouclé.

Le deuxième volet sur lequel s’est attardé l’exécutif concerne l’encouragement de l’investissement et le soutien aux petites et moyennes entreprises, à travers l’exonération pendant 5 ans des entreprises nouvellement créées. Une disposition que les pouvoirs publics voient comme « un moyen de renforcer les entreprises » pour créer davantage d’emplois et de mieux contribuer au développement de l’économie nationale.

Pour ce qui est de la Loi de finances au titre de l’année 2018, le gouvernement s’est engagé à en faire un levier pour le soutien des entreprises et l’investissement, tout en renforçant la convergence entre les différentes stratégies sectorielles, au moment où le retard des précipitations ont suscité des inquiétudes qui trouvent leur fondement dans le fait que les premières pluies sont déterminantes pour les rendements agricoles.

Le chef du gouvernement a affiché également sa volonté de s’attaquer à l’épineux dossier de l’éducation et de la formation, en lançant un programme national intégré pour équiper et moderniser les écoles, outre une vaste campagne de recrutement des enseignants contractuels pour résoudre la problématique de l’encombrement des classes.

Le gouvernement a annoncé également l’élargissement de la catégorie des étudiants et des élèves éligibles aux bourses d’études, en y intégrant pour la première fois les stagiaires des centres de formation professionnelle qui bénéficient désormais des mêmes conditions que les étudiants universitaires.

Dans le secteur de la santé, un nouveau plan d’action couvrant la période 2017-2021 a été lancé avec l’inauguration de six nouveaux hôpitaux. Le gouvernement a également annoncé que son équipe s’apprête à mettre en place un nouveau cadre réglementaire permettant d’assurer au secteur les ressources humaines dont il a besoin.

Pour stimuler l’emploi, force est de rappeler l’adoption récente par une commission interministérielle du programme national de promotion de l’emploi. Le chef du gouvernement a annoncé la mise en place de programmes et de contrats régionaux pour renforcer le rôle des régions dans ce cadre, privilégiant ainsi une approche participative pour tenter de résoudre le problème du chômage.

En matière de protection sociale et de lutte contre les disparités territoriales, un programme spécialement dédié à ce volet est en cours d’élaboration et devrait, en outre, toucher au développement social dans le monde rural. Ceci devrait coïncider avec la généralisation de la couverture sociale, qui a déjà été entamée avec l’adoption par le Parlement de la loi étendant la couverture aux non-salariés et aux indépendants.

Dans l’optique de parachever le chantier visant le renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire, le gouvernement a adopté le projet de loi 17.37 relatif au transfert des attributions de l’Autorité gouvernementale chargée de la Justice au Procureur général du Roi près la Cour de cassation, en sa qualité de président du Parquet, ainsi qu’aux statuts de la présidence de ce Parquet, outre les mesures nécessaires à sa mise en œuvre.

A ces chantiers s’ajoutent les engagements de renforcement de la démocratie participative et de la politique de proximité, le soutien à la société civile, à travers l’adoption du décret no 2.16.773 fixant la composition de la commission des pétitions.

L’opinion publique retiendra également de l’année 2017 la décision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de mettre fin aux fonctions de plusieurs responsables ministériels en leur qualité de membres de l’ancien gouvernement en raison du retard injustifié dans l’exécution du projet « Al Hoceïma : Manarat Al Moutawassit ». 

Le Souverain a notifié à d’autres responsables dans le gouvernement précédent également concernés par ces dysfonctionnements, Sa non-satisfaction, pour n’avoir pas été à la hauteur de la confiance placée en eux par le Souverain, affirmant qu’aucune fonction officielle ne leur sera confiée à l’avenir.

Abdellatif Touzani

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