Clôture des MEDays 2017: Adoption de la 10è Déclaration de Tanger plaidant pour un partenariat euro-africain d’égal à égal

Le Forum international MEDays 2017 a clôturé, samedi soir à Tanger, ses travaux par l’adoption de la 10è Déclaration de Tanger plaidant pour la réalisation d’un partenariat euro-africain d’égal à égal qui respecte les principes de souveraineté et d’indépendance des États, au terme de quatre jours d’intenses débats sous le thème « De la défiance aux défis: L’ère des grands bouleversements« .

La Déclaration de Tanger souligne que le continent africain, qui a avancé vers la réalisation d’une Afrique pacifique, intégrée, inclusive et prospère, capable de développer la participation et l’implication des citoyens dans les politiques publiques, est désormais prêt à prendre la place qui lui revient sur la scène internationale. « Le chemin engagé doit être consolidé et poursuivi avec l’aide inconditionnelle et le soutien d’une Europe respectueuse d’un partenariat équilibré et rénové« , lit-on dans ce document.

A cet effet, le forum MEDays appelle les organisateurs du sommet Union Européenne-Afrique, prévu les 29 et 30 novembre à Abidjan, à prendre en considération le respect du format du Caire, à savoir la participation des États membres de l’ONU, uniquement, afin d’assurer un principe de cohérence entre ce dialogue multilatéral et les enceintes internationales en charge de la sécurité et du développement.

La Déclaration plaide également pour une réforme de l’Union africaine favorisant la coopération entre les deux institutions multilatérales, dans le prolongement des propositions de la future présidence rwandaise de l’Union africaine (UA) au service d’un cadre d’investissement cohérent et attractif pour les entreprises privées, et capable de générer de nouvelles initiatives institutionnelles particulièrement fortes sur les thématiques de l’éducation et de la santé.

Le document souligne aussi l’importance d’une mise en cohérence des politiques européennes vers l’Afrique, notamment la politique commerciale et la politique de développement favorisant le renforcement des institutions publiques sociales sur le continent africain, des réseaux communautaires en lien avec l’éducation, la santé et la solidarité. Il met, en outre, l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération sécuritaire à même de consolider un retour durable de la paix dans les zones de crises.

« Cette coopération devra aider les différents États à réaliser une paix et une sécurité durables, à poser les jalons d’États solides, à instaurer des institutions responsables et à promouvoir l’autonomisation des femmes et des jeunes« , ajoute le texte. Dans ce cadre, la déclaration finale de Tanger relève l’impératif de garantir la présence d’unités africaines militaires terrestres, aériennes et navales sous l’autorité de l’UA sur le continent, en parallèle à la création de forces de paix dotées de capacités permanentes pour la prévention et la gestion des conflits, mais aussi de s’engager sur une vision commune de la réforme des enceintes internationales notamment la réforme de l’ONU et de la revalorisation du rôle de l’Afrique dans les différentes institutions internationales, principalement le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Par ailleurs, le Forum réaffirme la nécessité d’un développement inclusif axé sur les populations et l’égalité entre les hommes et les femmes, le soutien du principe d’universalité en matière d’éducation de base sur le continent africain et la promotion des programmes de mobilité et de recherche dans l’enseignement supérieur, ainsi que la science, la recherche et l’innovation.

Au volet économique, il s’agit de donner à ce partenariat les moyens de profiter pleinement d’une révolution digitale capable de susciter l’innovation et l’entrepreneuriat au service d’une économie plus solidaire et de services publics plus efficaces à travers des fonds d’amorçage et un cadre réglementaire et fiscal attractifs pour les jeunes entreprises innovantes, ainsi que de promouvoir un pacte sur l’investissement des entreprises multinationales sur le continent africain en faveur d’une redevabilité et une transparence des contributions fiscales par pays.

Sur le plan sanitaire, le document appelle à l’établissement à l’horizon 2030 d’une couverture sanitaire universelle à travers le soutien aux réseaux d’associations et aux coalitions régionales de professionnels de la santé, ainsi qu’un plan continental de formation de personnels de santé et de référents de santé communautaires pour un modèle africain de la santé.

Il plaide aussi pour l’émergence d’une agence africaine du médicament en charge de l’homologation sur l’ensemble du continent des produits pharmaceutiques, la lutte contre la contrefaçon et le développement d’un marché du médicament continental au service de la maîtrise des coûts pour le consommateur, mais aussi le soutien de la trajectoire d’engagement des budgets africains vers 15% du PIB consacré à la santé à travers un partenariat d’ampleur avec les acteurs privés.

Enfin le Forum MEDays souligne la faillite morale et opérationnelle de la gestion des migrations transfrontalières en Afrique ainsi qu’entre l’Europe et l’Afrique et appelle à un engagement fort en faveur de la mobilité des personnes et de la garantie de leurs droits civils et politiques dans les États en réaffirmation des valeurs universelles qui les rassemblent. En ce sens, le Forum appelle l’UE et l’Afrique à combattre fermement tout type de criminalité en rapport avec le trafic d’êtres humains.

Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette édition « anniversaire » du Forum MEDays a associé plus de 150 intervenants et plus de 3.000 participants venus des quatre coins du monde afin de braquer les projecteurs sur le développement en Afrique, autant sur les plans économique et politique que social et environnemental, mais aussi sa place dans le monde et ses relations avec les autres pouvoirs régionaux du Nord et du Sud.

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