Comment et pourquoi lire «Maroc diplomatique»!

Voici un nouveau journal ! Un de plus, diriez-vous ! Sa mission, si tant est que l’on puisse se réclamer des valeurs de ce fichu métier d’informer, est d’apporter une autre manière de voir. Nous sommes dans un échiquier biseauté, pour ne pas mesurer assez le péril des en- jeux consubstantiels qui sont désormais liés à tout projet rédactionnel. Ces enjeux sont essentiellement économiques, sociaux et culturels avant d’être politiques ou autres !

« Maroc  diplomatique  » apportera  un  autre éclairage, il offrira à ses lecteurs une autre grille de lecture des événements. Aussi prosaïque et simple que cela puisse paraître. Notre volonté affichée d’emblée, est de nous inscrire dans l’exigence des temps modernes, en termes non pas de contenu, mais des technologies qui nous dictent et limitent forcément notre champ d’action.

Nous n’avons ni la prétention de bouleverser l’information, ni la possibilité d’aller  au-delà de nos moyens – dérisoires pour ainsi dire ! Comme nous le redoutions depuis quelques années, la révolution numérique a précipité une tragique involution des journaux de la presse écrite ! Aux yeux de certains, elle s’apparente à leur mort lente. Elle les a enclins au mieux à modifier profondément leur statut, à se reconvertir souvent malgré et parfois contre eux- mêmes, au pire, tout simplement à disparaître.

Nous sommes dans un monde qui, chaque jour, devient complexe,  transforme et bouscule nos habitudes et nos comportements. Et s’il est demandé aux journalistes de réagir vite, au motif urgent qu’il faut décrypter l’actualité et déchiffrer sa complexité, nous avons quant à nous choisi le contraire : aller plus loin, prendre le recul nécessaire et le temps pour décrypter et mettre en perspective l’actualité ! Notre démarche n’est ni de coller à l’instantané, fût- il la « religion » de certains, ni non plus d’en être l’otage ou l’esclave…Mais de nous distinguer par l’impératif du recul et de l’éclairage qui ne sacrifie pas à l’urgence et au sensationnalisme.

Est-ce à dire que le numérique fait litière de la presse écrite ?

Au niveau mondial, l’écrit et la valeur du papier demeurent enracinés dans la tradition de lecture. La presse écrite continue à séduire plus de 50% de lecteurs que la presse numérique. Il est prouvé que les titres de la presse écrite qui se sont, soit dans la douleur, soit par choix délibéré, convertis au numérique ont disparu.

Un autre argument qui plaide en faveur de l’écrit : les annonceurs et les publicitaires préfèrent les supports écrits que ceux du numérique, car ils sont noyés dans une fugacité qui leur coûte cher. De même que la radio n’a pas enterré le journal papier, la télévision n’a pas tué le cinéma, le numérique ne fera pas disparaître la presse papier. « L’écran sauvera l’écrit », car le numérique a besoin de journalistes qui écrivent et publient. Ecrire reste l’acte suprême et l’écran, dans sa froideur surtout, n’en est que le moyen technique. Il n’y a pas de texte et de production de texte sans la main du journaliste. Nous n’en sommes pas là ! Notre projet rédactionnel entend simplement réaliser une heureuse synthèse entre l’une et l’autre exigence. Les journaux numériques possèdent cette vertu que la presse écrite, depuis la nuit des temps, n’a jamais pu avoir : la rapidité et l’instantané ! D’aucuns préfèrent lui donner le nom de « scoop », qui nous renvoie évidemment à l’âpre concurrence entre journaux lancés dans la course de qui sera le premier à publier l’information et lui collera le qualificatif magique « d’exclusif » !

Nous serons en effet présents sur le Net, même si nous réprouvons le traitement consacré à l’information qui est sacrée, au détriment du commentaire qui est libre. Nous voulons asseoir la crédibilité de notre journal sur un contrat moral avec nos lecteurs, car la crédibilité n’est jamais conquise ou acquise durablement, elle nous défie chaque jour. Nos valeurs consiste irrévocablement en le respect scrupuleux du lecteur ; l’humilité de notre exercice ; une liberté assumée mais qui est précédée du devoir de vérité ; la conscience d’être au service du lecteur et au service de l’information.

Nous irons à la recherche du lecteur, pour lui offrir les éléments comparatifs, les clés de compréhension pédagogique des événements. Le pluralisme restera notre credo, autrement dit, toutes les voix ont droit à l’expression, à ce sacré droit de savoir et de s’exprimer. La pluralité suppose le respect de l’opinion de l’autre ! Notre journal ouvrira ses colonnes à toutes et tous ceux qui ressentent le besoin de s’exprimer sur un sujet donné, à condition que le respect de l’autre soit observé et que la diffamation ou l’amalgame soient exclus.

Le traitement de certains sujets de société sera sans appel dès lors qu’il s’agit de paramètres qui s’inscrivent dans l’évolution sociétale. Une place privilégiée sera consacrée à la femme et à ses droits, aux problèmes de société en général, à la culture, disons aux cultures puisque notre vocation est d’abord une ouverture aux autres civilisations, à la démocratie pluraliste, à l’affirmation du principe universel de démocratie et de droit à l’information. Dans ce contexte, nous donnerons la parole aux « sans voix », aux marginaux et délaissés de la société, exclus même du processus d’intégration sociale. La contribution de « signatures » comme on dit, autrement dit de personnalités à différents niveaux, scientifiques, culturels, écologiques, humains tout simplement, sera sollicitée.

Nous n’avons  pas la prétention  de refaire le monde ! Mais simplement d’offrir une visibilité sur le présent ! Conscients en effet que l’information est sujette à la subjectivité – du journaliste en premier lieu – nous ferons face à ce dilemme, à cette « forme brute du changement appelée l’actualité » qui est la caractéristique du journalisme, en repre- nant la formule de François Furet, l’un des fondateurs de l’historiographie française qui disait que « sans pensée sur le présent , il n’y a pas de concept explicatif du passé » !

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