Conférence sur Al Qods: Le transfert de l’ambassade US à Al-Qods, une tentative « inacceptable »

Le transfert de l’ambassade américaine à Al-Qods et sa reconnaissance comme capitale d’Israël constituent une tentative « inacceptable » qui vise à imposer le fait accompli et à retirer la ville sainte de la table des négociations et des questions relatives au statut final entre les Palestiniens et les Israéliens, a affirmé, mardi à Rabat, le représentant de l’Etat de Palestine à la Conférence internationale sur Al-Qods, Mohammad Shtayyeh. 

S’exprimant lors d’une conférence de presse aux côtés du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita et du président du Comité onusien pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (CEIRPP), Fodé Seck, M. Shtayyeh a souligné que cette décision, qui a été largement condamnée à l’international, visait à trancher dans certaines positions avant qu’elles ne soient mises sur la table des négociations, alors que les Palestiniens et les Israéliens avaient convenu que la ville d’Al Qods, les réfugiés, l’eau, les colonies, les frontières et les prisonniers font partie des questions relatives au statut final.

M. Shtayyeh a également indiqué, lors de cette conférence de presse tenue en marge de la 5è conférence internationale sur Al-Qods, que la guerre menée contre l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) à travers la réduction du financement américain constitue une guerre contre la mémoire du peuple palestinien qui souffre depuis 1948.

Dans ce sens, le représentant palestinien a déploré la décision américaine de se retirer du Conseil des droits de l’homme et d’autres organismes onusiens plutôt que de lever le blocus.

M. Shtayyeh a, en outre, loué la « bonne position » exprimée dans le message Royal aux participants à cette conférence internationale, « dans lequel le Souverain affirme clairement que le Maroc, Roi, gouvernement et peuple rejettent la décision américaine de transférer l’ambassade à Al-Qods, ajoutant qu »Al-Qods a été et restera un espace de coexistence et de tolérance et un patrimoine universel, commun aux adeptes des religions révélées ».

Il a également noté que le Royaume, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods, a toujours été un pionnier dans la prise d’initiatives concrètes en faveur du peuple palestinien, rappelant la création de l’Agence Bayt Mal Al Qods, qui a réalisé plusieurs projets dans la ville sainte ainsi que le déploiement, sur hautes instructions Royales, d’un hôpital de campagne à Gaza.

Le représentant palestinien a aussi fait remarquer que l’histoire du peuple palestinien repose principalement sur les positions du Royaume en faveur de la Palestine pour appuyer les droits de son peuple, conformément au droit international.

>>Lire aussi : Texte intégral du message adressé par SM le Roi aux participants à la 5ème Conférence internationale sur Al-Qods

Pour sa part, le Président du Comité onusien pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (CEIRPP), Fodé Seck, a rappelé que Feu SM le Roi Hassan II avait pris l’initiative de convoquer au Maroc une conférence qui a abouti à la création de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), immédiatement après l’incendie criminel provoqué dans la mosquée d’Alqsa en 1969, étant donné « la menace que laissait planer cet acte criminel sur le monde entier ».

M. Seck a par ailleurs souligné que son pays, le Sénégal, a été parmi les premiers à avoir assister à cette conférence et à avoir répondu à l’appel du Souverain, précisant ainsi que le CEIRPP a sollicité le Royaume pour abriter et accompagner cette conférence, initiée depuis cinq ans en coopération avec l’OCI.

Il a également relevé que le Maroc et le Sénégal, deux pays amis et frères, qui s’occupent, à des niveaux différents, de la question palestinienne, réitèrent leur soutien à cette cause à travers la participation et l’organisation de cet événement.

Le président du CEIRPP a, dans ce sens, rappelé que le Sénégal a été le premier pays à avoir accordé à la Palestine occupée le statut d’ambassade à Dakar, faisant savoir que cet « acte souverain, diplomatique et politique » vise à manifester le soutien à l’Etat de Palestine.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a souligné que la tenue de cette conférence internationale sur Al Qods est une confirmation de la place et la crédibilité dont jouit le Royaume, sous la conduite de SM le Roi, président du Comité d’Al-Qods, ainsi que de l’intérêt spécial que le Souverain porte à la cause palestinienne.

Il s’agit aussi d’un autre événement, qui restera gravé dans la mémoire de la ville de Rabat, qui a connu deux événements saillants dans l’histoire de la question palestinienne, à savoir la création de l’OCI en 1969 suite à l’incendie d’Al Qsa en 1969, et la reconnaissance de l’Organisation de libération de la Palestine, comme le seul représentant légal du peuple palestinien lors du sommet arabe, tenu à Rabat en 1974.

Le ministre a également relevé qu' »en abritant cette conférence, le Royaume poursuit la voie tracée par SM le Roi Mohammed VI, président du comité d’Al Qods, pour la mobilisation de la communauté internationale en vue de défendre les droits légitimes du peuple palestinien frère à établir son Etat libre avec Al Qods comme capitale », ajoutant que le Souverain a réaffirmé aujourd’hui cette voie en appelant les participants à cette conférence à « envisager la possibilité que des sessions de cette conférence internationale soient organisées dans des pays situés en dehors du monde arabo-islamique ».

M. Bourita a par ailleurs souligné que cette conférence intervient dans un contexte international particulier, marqué par trois éléments essentiels. Le premier est le fait que la question palestinienne traverse une conjoncture difficile en raison des mesures unilatérales illégales qui portent atteinte à la situation juridique d’Al Qods, sa symbolique historique auprès des adeptes des religions monothéistes, tandis que le deuxième élément est relatif aux craintes d’une détérioration de la situation sécuritaire et de la stabilité au Moyen Orient, si la communauté internationale ne parvient pas à une règlement juste et permanente de la question palestinienne, conformément à la solution à deux Etats et aux résolutions de la légalité internationale.

Le troisième élément concerne, selon le ministre, la souffrance du peuple palestinien, notamment les réfugiés en raison de la détérioration du niveau des prestations offertes par l’UNRWA, dont les « ressources financières » ont été réduites, outre le blocus imposé à Gaza.

Il a également rappelé que « l’approche de SM le Roi Mohammed VI à travers la présidence du comité d’Al Qods est une approche du terrain », expliquant que « la cause palestinienne n’a pas besoin d' »une multitude de conférences et de rencontres autant qu’elle a besoin d’une mobilisation diplomatique et d’une action sur le terrain », estimant que « nos rivaux par rapport à cette question travaillent sur le terrain, à travers la judaïsation et la colonisation, et ne tiennent pas trop de conférences ».

Le ministre a par ailleurs souligné la nécessité de prendre des initiatives et de réaliser des projets concrets, conformément à l’orientation de Bayt Mal AlQods Alsharif, à travers des projets durables, portant notamment sur la construction des écoles, la rénovation des hôpitaux et l’octroi de bourses scolaires, rappelant dans ce sens l’initiative Royale de déployer un hôpital de campagne dans la bande de Gaza pour prodiguer les soins nécessaires aux blessés et victimes civiles des événements survenus récemment.

Le ministre a également émis l’espoir que cette conférence puisse garder la question d’Al Qods au cœur des priorités de l’agenda onusien et permette de mobiliser les références, les compétences internationales, les militants et les personnes éprises de paix dans le monde pour faire face à ces pratiques illégitimes et contribuer à renouveler le contact avec les Palestiniens en vue de les encourager à s’attacher à leur droits et à défendre leur terre et les rassurer du soutien de l’organisation onusienne et de la communauté internationale à la légitimité de leur cause juste.

La cérémonie d’ouverture de cette conférence, qui s’est déroulée en présence notamment du Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, a été marqué par un message Royal dont lecture a été donnée par M. Bourita.

Cette conférence de trois jours est organisée à l’initiative du Comité onusien pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sous le thème « la question d’Al Qods après 50 ans d’occupation et 25 ans après les accords d’Oslo ».

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