De jeunes artistes marocains enflamment la scène musicale à Séville

Trois jours durant, la musique marocaine était à l’honneur à Séville. Dans le cadre de la programmation culturelle de la Ve édition du Congrès mondial des Etudes sur le Moyen-Orient (WOCMES), la Fondation Trois Cultures de la Méditerranée a concocté un riche programme musical au profit des participants à cette manifestation et de la communauté marocaine résidant dans la capitale andalouse.

Le programme mis en place a fait la part belle aux jeunes artistes marocains, icônes de cette nouvelle scène musicale nationale. Des concerts entièrement gratuits grâce à la collaboration du ministère de la Culture et de la Communication au grand bonheur des mélomanes. C’est l’artiste gnawi Mehdi Nassouli qui a ouvert le bal, jeudi, avec sa musique métissée et lancinante qui a fait vibrer le public sévillan. Dans les jardins andalous du pavillon Hassan II, siège de la Fondation Trois Cultures de la Méditerranée, l’assistance s’est laissée envoûter par cette mixture de musique populaire et rythmes spirituelles qu’est le Gnawa. Durant sa performance, Mehdi Nassouli a réinventé le chaabi et le malhoun, des sources d’inspiration de ce musicien, qui n’hésite pas à revisiter certains classiques du répertoire musical marocain en y introduisant les mélodies gnawies.

L’artiste originaire de Taroudant fait partie de cette nouvelle génération de musiciens gnwa qui a repris le flambeau des grands Maâlems de ce style musical, pour faire émerger un nouveau style où plusieurs influences se mélangent harmonieusement. “C’est la première fois que nous nous produisons devant un public andalou.Nous avons eu l’occasion d’aller à la rencontre du public espagnol dans d’autres villes mais ce concert a un goût spécial”, a souligné Mehdi Nassouli dans une déclaration à la MAP.

Nous sommes fiers de présenter notre musique qui est une partie de notre identité et le fait d’être invité par la Fondation nous honorent. Cet organisme est un trait d’union entre les cultures de la Méditerranée et les valeurs qu’il véhicule sont à l’image de notre musique et notre culture marocaine en général”, a-t-il ajouté. Plusieurs familles marocaines ont répondu présentes à l’appel entêtant de la musique gnawie. Certains mélomanes marocains n’ont pas hésité à investir les devants de la scène pour partager quelques pas de danse avec le public espagnol, envoûté par ces rythmes séculaires.

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Un grand moment festif et de partage et un pari réussi pour les organisateurs de cet événement. “Nous sommes contents de pouvoir venir apprécier ces moments de joie et de bonne humeur avec nos enfants et leur faire découvrir notre riche patrimoine musical”, affirme cette mère de famille marocaine résidente à Séville. Vendredi soir, c’était au tour du jeune groupe originaire de Casablanca, Rock-But de faire vibrer les spectateurs aux rythmes de sa musique engagée, transmise dans un dialecte marocain non dénudé d’humour. Un savoureux mélange de rock et de Chabbi, interférés de sons de guitare électrique.

Le jeune groupe formé en 2013 fusionne différents courants musicaux, tels que le reggae, le funk, le chaabi ou le rock, pour donner naissance à un style unique en son genre qui forge l’identité de cette jeune formation musicale.
Samedi soir, la voix prenante de l’artiste marocaine Khansa Batma a clôturé la programmation musicale sur des notes où mélodies rock et percussions orientales résonnaient en harmonie. Pour le directeur de la Fondation, José Manuel Cervera, “nous avons voulu que les trois concerts qui clôturent les travaux du WOCMES soient des performances d’artistes marocains.Ce choix s’explique par la nature de notre organisme, qui est une institution hispano-marocaine, et il était somme toute logique, que nous faisions appel à des artistes marocains pour venir se produire sur cette scène espagnole. Cependant, le principal motif serait notre volonté de transmettre un message en Espagne : celui de la nouvelle réalité du Maroc, reflétée à travers sa jeunesse”, a-t-il soutenu dans une déclaration à la MAP.

Selon le directeur de la Fondation, l’objectif principal que s’est fixé l’organisation était de jeter la lumière sur cette nouvelle facette du royaume, riche de sa jeunesse créative, et qui part à la conquête du monde sans aucune gêne ni complexe. Pour Cervera, il est temps que les Andalous et les Espagnols en général découvrent ce nouveau Maroc, dynamique, en mouvement, et débordant de créativité et de talents. “Cela n’aurait pas pu être possible sans le concours du ministère de la Culture et de la Communication qui s’est engagé pleinement pour que ce projet voit le jour”, conclut-il

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