Diabète et Ramadan : un traitement sain pour éviter de graves complications

-Par Abdellatif Jaafari-

Le mois du Ramadan constitue pour les personnes atteintes de diabète une épreuve majeure nécessitant d’adopter de bonnes pratiques sanitaires et un traitement sain afin d’éviter de graves complications. Bien que certains patients pratiquent le jeûne volontairement et sous contrôle médicale, les médecins et experts estiment que la gestion de la période du jeûne à travers l’analyse de chaque cas constitue le meilleurs moyen pour prévenir d’éventuelles complications pouvant altérer leur santé.

Dans ce cadre, l’endocrinologue Mohamed Belgana a souligné l’importance d’une alimentation saine et équilibrée pour les personnes diabétiques qui représentent une large frange de la population et dont le nombre ne cesse d’augmenter chaque année avec le changement des modes de vie et des habitudes alimentaires.

Dr Belgana qui vient de publier un ouvrage sur « Le diabète et le Ramadan » a mis l’accent sur les conséquences dues au jeûne des personnes souffrant de diabète, soulignant que les patients peuvent jeûner si leur état de santé est stable à condition de respecter scrupuleusement les heures de prises des médicaments et de consulter régulièrement un spécialiste.

Après l’abstinence dans la journée, l’alimentation nocturne est beaucoup plus riche qu’habituellement en sucre et en graisses, et pauvre en fibres, ce qui expliquent les fréquentes hyperglycémies qui peuvent aboutir à un état d’acidocétose, complication grave du diabète, a-t-il déclaré à la MAP.

Pour cela, il faut sensibiliser les patients à ne pas trop manger les sucreries lors du repas de l’Iftar (vu nos habitudes culinaires) et manger normalement : salade contenant des légumes, plat contenant des protéines, féculents et un fruit sans oublier le produit laitier, de même pour le Souhour, a-t-il dit, notant que les patients peuvent se contenter d’un fruit ou d’un produit laitier pour le dîner.

Il est donc important de bien organiser les repas pendant ce court laps de temps (Ftour et Sehour) pour pouvoir tenir toute la journée et ne pas choquer le système digestif qui était au repos, a expliqué Dr Belgana, relevant qu’il faut éviter les repas trop copieux et hyper-caloriques qui finissent par fermenter dans le ventre et dont le corps n’a pas le temps d’extraire les nutriments dont il a besoin.

Pour l’endocrinologue, les personnes atteintes du diabète de type 1 ou diabète insulinodépendant (DID) ne sont pas tenus de jeûner car ils doivent s’injecter de l’insuline deux à trois fois par jour. Le jeûne des patients atteint du DID les exposent à des complications notamment l’insuffisance rénale, le coma diabétique et l’augmentation du taux de glycémie accompagné de l’acétone, a-t-il indiqué.

Toutefois, a-t-il relevé, les diabétiques qui prennent de l’insuline une fois par jour sont autorisés à jeûner à condition de contrôler le taux de glycémie dans le sang. Par contre, les patients atteints du diabète de type 2, qui ne prennent pas d’insuline et suivent un régime alimentaire approprié, peuvent jeûner sans abuser des sucreries et des aliments gras, a-t-il conclu.

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