Le discours royal dresse un jugement sévère d’une certaine forme de gouvernance publique

Le discours de SM le Roi Mohammed VI à l’occasion de la fête du Trône a dressé un jugement sévère d’une certaine forme de gouvernance publique et constitue même un procès de ses insuffisances actuelles, a relevé le professeur de droit et politologue, Mustapha Sehimi.

L’administration n’est pas jugée performante, ni efficace pas plus qu’elle ne répond toujours aux attentes et aux besoins des citoyens et des administrés, a noté M. Sehimi dans une déclaration samedi soir à la MAP, soulignant que les fonctionnaires ne sont pas davantage épargnés pour une partie d’entre eux en tout cas, ce qui tranche avec le secteur privé qui réunit une bonne gouvernance, l’efficience et la qualité.

Selon M. Sehimi, ce différentiel entre le secteur privé et le secteur public est l’un des facteurs des dysfonctionnements intervenus dans le développement régional marqués par le retard dans certains territoires, précisant qu’il est aussi lié, aux yeux du Souverain, à certaines pratiques politiques négatives et à l’action de partis.

Par ailleurs, le Souverain a tenu à rappeler que la notion de responsabilité était liée à la reddition des comptes, comme l’a consacré la nouvelle Constitution de 2011, a fait remarquer le politologue.

Ainsi, SM le Roi « a appelé de ses vœux une nouvelle étape de l’action politique en précisant son contenu: un changement des mentalités, une administration efficiente, des partis politiques tournant le dos à la course aux postes et à la rente politique et davantage mobilisés pour le service des citoyens et la satisfaction de leurs attentes, de leurs besoins et de leurs aspirations », a relevé M. Sehimi.

Sur le dossier d’Al Hoceima, le professeur a estimé que le Souverain a rejeté une certaine vision « sécuritaire » entretenue en tenant à préciser que le seul principe qui a prévalu c’est l’application de la loi et le respect des institutions.

« Le Souverain a rendu hommage à cet égard à l’action des forces de l’ordre qui, dans des conditions difficiles, ont assumé leur devoir, à savoir la sécurité et la stabilité du pays en garantissant dans le même temps la quiétude des citoyens », a fait observer M. Sehimi, notant que pour SM le Roi, les Marocains ont le droit, et même le devoir, d’être fiers de leur appareil sécuritaire.

Par ailleurs, le politologue a relevé que SM le Roi a contesté pour le regretter l’insuffisante application de la Constitution de 2011. Il a réaffirmé que sa charge constitutionnelle lui commandait d’exercer la plénitude de ses responsabilités, la sécurité et la stabilité du pays, le bon fonctionnement des institutions, les droits et les libertés des citoyens aussi.

Et d’ajouter que le Souverain relève que sur le terrain, l’implémentation des dispositions de la nouvelle loi suprême accuse du retard alors que ce modèle est l’un des plus avancés.

SM le Roi a également souligné que chaque responsable doit « faire son travail » dans ce sens ou bien se démettre le cas échéant, réitérant sa détermination à conforter les acquis démocratiques en excluant « tout retour en arrière » ou toute « entrave au fonctionnement des institutions », a-t-il ajouté.

Selon M. Sehimi, le Souverain a aussi insisté sur l’impulsion concrète d’une « nouvelle marche » tournée vers un développement humain et social solidaire et équitable en faveur de l’ensemble des régions du Royaume.

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