Donald Trump, le « spectre du déclin » ou la stratégie du chaos ?

Dossier réalisé par Souad Mekkaoui

    «Nous devons protéger nos frontières des ravages que les autres pays font, en volant nos entreprises et en détruisant nos emplois. La protection mènera à une grande prospérité et à la force. Je vais me battre pour vous avec chaque souffle de mon corps et je ne vous laisserai jamais, jamais tomber.» Ainsi parlait Donald Trump dans son tout premier discours, le 20 janvier 2017, alors qu’il venait d’être investi 45e président des Etats-Unis. Depuis, il a souvent fait la Une des médias internationaux, mérite qu’il doit, incontestablement, à ses bourdes que les journaux et chaînes de télévision répertorient non sans joie.

De facto, en un an de présidence, le Washington Post a recensé plus de 2.000 déclarations fausses ou mensongères annoncées par Trump. Bien évidemment, « fake news ! » rétorque le locataire de la Maison Blanche, chaque fois que l’excès est au rouge.

Le Président américain le plus impopulaire

Chef d’Etat imprévisible, adepte du contre-pied, il a tout de même survécu à sa première année de pouvoir, marquée toutefois, par beaucoup de fracas et de bruit mais avec peu de résultats comme diraient certains. Arrivé au Palais présidentiel sans expérience politique probante, la langue bien pendue, il a multiplié ses dérapages qu’il assume non sans arrogance à tel point que ses perles collectées sur son compte Twitter et ses bourdes répétitives ont provoqué l’apparition du terme «trumpisme».

Une année donc après son investiture, le bilan de l’action du Président américain reste mince, contrasté et chaotique. Si sa base, qu’il entretient avec la même rhétorique incendiaire qu’au cours de sa campagne, reste mobilisée et continue à voir en lui l’homme providentiel qui rendrait à l’Amérique sa grandeur, une grande majorité des Américains le trouvent déplorable –il est le Président le plus impopulaire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Amérique se voit ainsi divisée en deux clans. D’un côté, les sympathisants –un tiers des Américains- qui apprécient que Trump défie le politiquement correct et le supportent, envers et contre tout, considérant son bilan globalement positif . Et de l’autre, les anti-Trump pour qui le Président, «dont la vulgarité et la brutalité abaissent le statut présidentiel », est synonyme de catastrophes et de dégradation flagrante de l’état du pays. 

L’Amérique d’abord »

Lui, qui avait promis des réformes spectaculaires, a fait des déclarations fracassantes et même menacé de guerre, a coupé court avec la bienséance jetée aux orties. Seuls les intérêts américains comptent. Il n’hésite pas, donc, à se retirer d’une série d’accords internationaux, dont l’accord de Paris pour le climat, accusé de nuire aux entreprises américaines. La diplomatie n’est pas une priorité pour lui et la maîtrise de ses rouages lui fait défaut aussi plusieurs décisions lui attirent-elles les foudres de plusieurs Etats surtout concernant la question de la migration. Son jeu du tac au tac avec le dirigeant nord-coréen qu’il a qualifié de « petit homme fusée » exaspèrent la communauté mondiale. Quant à sa menace de faire construire un mur entre le Mexique et les Etats-Unis pour endiguer l’immigration mexicaine, elle relève toujours de la fiction mais les relations entre les deux pays en sont pour autant hypothéquées. Quelques points marqués toutefois en politique intérieure jouent en sa faveur, notamment la réforme de l’impôt des sociétés. En revanche, et bien qu’il se targue de son bilan économique, sa politique commerciale très instable est plutôt contestée et ses promesses annoncées de façon théâtrale sont loin d’être remplies.

 D’ores et déjà, ses décisions imprévisibles, ses attaques horripilantes, ses provocations peu diplomatiques, ses tweets irritants et ses discours parfois incohérents et déroutants ont fait que la santé mentale du Président américain a été mise en question, ces dernières semaines, ce qui a poussé la Maison Blanche à publier un bulletin de santé le concernant.

 C’est dire que le bureau ovale n’a rien changé dans la conduite de cet habitué des propos provocateurs et outranciers.

 C’est à croire que le Président le plus puissant ignore tout du droit international et qu’il risque d’isoler, irrémédiablement, les Etats-Unis.

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