Economiser ou consommer, la majorité des Marocains optent pour le second choix

Face à l’arbitrage de constituer une épargne ou de consommer immédiatement, la majorité des ménages marocains optent pour le second choix afin de pouvoir financer leurs dépenses de court terme.

Ce choix est souvent motivé par la succession d’événements et fêtes (Ramadan, vacances d’été, rentrée scolaire…), auxquels pourraient s’ajouter le surendettement (prêts immobiliers ou/et les crédits à la consommation), ainsi que la hausse des prix. Le résultat: Un mode de vie axé principalement sur la consommation immédiate et une situation financière fébrile.

En effet, une détérioration continue de la situation financière expose les ménages à plusieurs risques et influence négativement leur capacité à épargner, ce qui les pousse à chercher un travail d’appoint à domicile ou lors des week-ends, afin de pouvoir dégager des revenus complémentaires.

Approché par la MAP à l’occasion de la journée mondiale de l’épargne, célébrée le 31 octobre, Touhami, père d’un enfant de 3 ans et employé dans une société, affirme qu’avec le budget familial mensuel (environ 14.000 dirhams), englobant son salaire et celui de son épouse, il arrive à peine à payer les différentes charges.

« L’épargne?, notre situation actuelle ne nous permet pas d’y réfléchir, eu égard à nos différentes charges (crédit auto, loyer, …) qui alourdissent notre budget », soutient ce trentenaire.

De son côté, Mohamed, 60 ans, gérant d’une société de quincaillerie à Casablanca, fait savoir que la constitution d’une épargne sur le long terme était l’une de ses priorités, avant qu’il ne soit contraint d’y renoncer pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille composée de 5 membres.

« Je suis convaincu que l’épargne permet de faire face aux imprévus, mais avec un revenu instable, il est difficile de laisser une grande somme de côté, particulièrement lorsque les enfants atteignent l’âge de scolarisation », dit-il.

Pour sa part, Aziza (23 ans), étudiante en deuxième année master et employée dans un centre d’appel, nous confie que son salaire lui permet de financer ses dépenses quotidiennes (transport, achat d’ouvrages, …) et de réaliser une épargne à la fin de chaque mois.

Globalement, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) indique, dans une note d’information sur les résultats de l’enquête de conjoncture auprès des ménages au titre du troisième trimestre 2017, que 63% des ménages marocains estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 29,8% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 7,2% affirment épargner une partie de leur revenu.

S’agissant de l’évolution de la situation financière de ces ménages au cours des 12 derniers mois, 31,6% contre 17,1% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée.

Selon la même source, 32,1% contre 12,5% des ménages s’attendent à une amélioration de leur situation financière au cours des 12 prochains mois, alors que 22,1% des ménages estiment pouvoir épargner.

Sur le plan macroéconomique, le budget économique exploratoire 2018, élaboré par le HCP, fait ressortir que l’épargne nationale passerait de 28,3% du PIB en 2017 à 28% en 2018, restant ainsi inférieure à l’investissement brut (33,1% du PIB en 2018).

Célébrée depuis 1925, la journée mondiale de l’épargne constitue une occasion de sensibiliser les différents acteurs économiques sur l’importance de cet outil, qui joue un rôle essentiel dans la stimulation de l’économie de tout pays.

Cette journée est marquée par l’organisation dans plusieurs pays à travers le monde, d’ateliers et de conférences qui traitent notamment de l’épargne en tant que ressource financière stable permettant de réaliser des projets d’investissements futurs qui générèrent de nouveaux revenus.

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