Entretiens au sommet franco-turcs à Paris : le président Macron évoque des «intérêts communs et de nombreux défis à relever»

La France et la Turquie ont «des intérêts communs et de nombreux défis à relever», a affirmé vendredi le président français Emmanuel Macron, au terme d’entretiens à l’Elysée avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qui ont porté sur une kyrielle de questions d’ordre bilatéral et ayant trait à l’actualité internationale.

Les deux chefs d’Etat, qui ont tenu une conférence de presse commune à l’issue de ces entretiens, ont abordé en effet un éventail de sujets touchant aux relations bilatérales, particulièrement la coopération établie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme dont l’un et l’autre se sont félicités en exprimant leur détermination à la poursuivre encore à travers des partenariats renforcés.

MM. Macron et Erdogan se sont également penchés sur la coopération économique «à fort potentiel de développement» entre les deux pays et les perspectives qu’elle offre, notamment dans le domaine agricole et celui de l’agroalimentaire. Les présidents français et turc se sont entretenus aussi des crises régionales, évoquant en particulier le dossier syrien, notamment l’épineuse question des trois millions de réfugiés syriens en Turquie, ainsi que le dossier palestinien.

S’agissant de ce dernier volet, le chef de l’Etat français a indiqué avoir rappelé à son homologue turc la position exprimée par la France suite aux déclarations du président Donald Trump par lesquelles il reconnait Jérusalem comme capitale d’Israël. M. Macron a réitéré, à cet égard, son attachement au droit international et à la solution à deux Etats vivant côte à côte en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale de ces deux Etats.

S’agissant de la question de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE), le président Macron a estimé que «les évolutions récentes et les choix» ne permettent aucune avancée du processus, soulignant cependant l’importance de maintenir l’ancrage de la Turquie en Europe et dans la Convention européenne des droits de l’homme. Le chef de l’Etat français a proposé, dans ce cadre, qu’un « dialogue apaisé » et « repensé, reformulé dans un contexte plus contemporain et prenant en compte les réalités d’aujourd’hui », soit ouvert dans les prochains mois.

Le président turc a répliqué que son pays était « fatigué » d’attendre une éventuelle adhésion à l’UE. « Ca fait 54 ans que la Turquie attend dans l’antichambre de l’UE (…) on ne peut pas en permanence implorer une entrée dans l’UE« , a-t-il lancé, en rappelant que 16 chapitres de négociation avaient été « ouverts et jamais clos« , sur 35 au total. Avant le début de la conférence de presse, Paris et Ankara ont signé notamment un contrat d’étude dans la défense aérienne et antimissile.

Le contrat porte sur l’étude de définition du système de défense aérienne et antimissile longue distance portée Loramids (Long-Range Air and Missile Defense System, ndlr) entre les sociétés turques Aselsan et Roketsan et franco-italienne Eurosam et le gouvernement turc. La visite du président turc est la première en France depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la république en mai 2017. Cependant, les deux hommes ont déjà eu l’occasion de se rencontrer à plusieurs reprises lors de sommets internationaux.

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