Erdogan: l’état d’urgence en Turquie sera levé après les élections

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré que l’état d’urgence en vigueur depuis le putsch manqué de juillet 2016 serait levé immédiatement s’il venait à être réélu lors du scrutin du 24 juin.

« La première chose que l’on fera, si Dieu le veut, ce sera de lever l’état d’urgence », a déclaré le chef de l’Etat turc lors d’une interview télévisée diffusée tard mercredi.

Jusqu’à il y a peu, M. Erdogan affirmait que ce régime d’exception, critiqué par l’opposition et les organisations de défense des droits de l’Homme, ne serait levé qu’une fois la « menace terroriste » entièrement éliminée en Turquie.

Mais la semaine dernière déjà, sur fond de campagne électorale qui semble plus difficile que prévu, il avait affirmé qu’il « pourrait être question » de lever l’état d’urgence après le scrutin.

M. Erdogan briguera le 24 juin un nouveau mandat avec des pouvoirs largement renforcés adoptés par référendum en avril 2017.

La levée de l’état d’urgence est régulièrement évoquée par les principaux partis d’opposition, et c’est l’un des principaux thèmes de la campagne du Parti républicain du peuple (CHP), dont le candidat à la présidence, Muharrem Ince, connaît un succès qui pourrait mettre en difficulté M. Erdogan.

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« Immédiatement après les élections, après avoir prêté serment et pris mes fonctions, nous lèverons l’état d’urgence », a ainsi tweeté jeudi M. Ince.

Le président Erdogan a toutefois tempéré ses propos mercredi soir: « Lever d’état d’urgence ne signifie pas l’éliminer complètement ou ne pas retourner en arrière », a-t-il précisé. « Si nous voyons du terrorisme, nous prendrons à nouveau les mesures les plus strictes ».

L’état d’urgence a été instauré en Turquie le 20 juillet 2016, quelques jours après une tentative de coup d’Etat imputée par les autorités au prédicateur Fethullah Gülen et ses partisans.

M. Gülen, installé aux Etats-Unis, dément vivement toute implication.

Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues dans le cadre des purges menées sous l’état d’urgence, renouvelé tous les trois mois depuis son instauration, dont la dernière fois en avril.

L’opposition accuse M. Erdogan de se servir de ces purges pour faire taire toute voix critique, notamment dans un contexte électoral.

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