Des experts locaux et internationaux débattent à Rabat le rôle de l’éducation religieuse

 

Le rôle de l’éducation religieuse dans la promotion de la paix et la lutte contre la violence a été au centre d’un atelier de travail, organisé mardi à Rabat par l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), en partenariat avec le Forum mondial de lutte contre l’extrémisme (GCTF).

Les intervenants lors de cet atelier ont mis l’accent sur la nécessité de promouvoir la culture de modération et du juste milieu ainsi que le rôle des institutions d’enseignement dans la lutte contre la violence et de faciliter les initiatives de lutte contre l’extrémisme violent.

Dans ce cadre Abdelouahed Bendaoud, du ministère des Habous et des affaires islamiques a affirmé dans une allocution à l’ouverture de cet atelier que le Maroc a entamé, depuis le Discours de SM le Roi Mohammed VI du 30 avril 2004, « la finalisation et la mise en œuvre d’une stratégie intégrée, globale et multidimensionnelle, reposant sur trois fondements, et qui a pour but d’impulser et de renouveler le champ religieux en vue de prémunir le Maroc contre les velléités d’extrémisme et de terrorisme, et de préserver son identité qui porte le sceau de la pondération, la modération et la tolérance ».

Il a noté que le pilier essentiel de cette stratégie veille à « la mise à niveau des écoles de l’enseignement originel, à la protection de ces établissements contre toute exploitation ou déviation portant atteinte à l’identité marocaine », en prévoyant en outre, « des passerelles et des programmes de formation permettant l’intégration des effectifs issus de ces écoles dans le système éducatif national qui, au lieu de former des esprits obtus et sclérosés, favoriseront, au contraire, l’ouverture sur les autres cultures ».

De son côté, le représentant de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) Askar Mussinov, a indiqué que l’organisation aux côtés du GCTF veille à apporter l’expertise nécessaire en matière d’éducation, de politiques et planification des programmes scolaires.

M. Mussinov a ajouté que le partenariat ISESCO, OCI et GCTF ouvre les possibilités de coopération sur les intérêts communs tels que la promotion de la paix, la lutte contre l’extrémisme violent et la mise à niveau des institutions éducatives aux fins d’y créer une meilleure pensée critique.

Pour sa part, Ahmed Said Ould Bah, représentant de l’ISESCO, a fait savoir que les systèmes islamiques d’éducation religieuse, étaient toujours et encore des voies crédibles de formation religieuse et d’établissement des principes éthiques de gouvernance, de même qu’ils constituent une plateforme visant à explorer la foi et la raison.

Pour plusieurs facteurs historiques, y compris la concurrence entre les systèmes éducatifs public et privé, les établissements d’éducation religieuse ont progressivement évolué de manière isolée par rapport au paysage éducatif en général, a-t-il fait savoir, rappelant qu’ils ont été parfois critiqués pour inculcation de l’intolérance religieuse, en politisant la religion, ou en recrutant des enseignants détournant l’interprétation des textes sacrés pour des motifs radicaux, encourageant ainsi une dérive vers l’extrémisme.

le représentant du Ministère des affaires étrangères des Emirats arabes unis Mohamed Al Shamsi a, quant à lui , indiqué que son pays a élaboré dans ce sens, « le mémorandum d’Abu Dhabi sur les bonnes pratiques en matière d’éducation pour lutter contre l’extrémisme violent », qui met en lumière les bonnes pratiques visant à renforcer la résilience et réduire l’embrigadement et la radicalisation menant à l’extrémisme.

Cet atelier de travail de 2 jours qui a rassemblé des érudits, des universitaires des administrateurs éducatifs, ainsi que des représentants des Etats membres de GCTF, a pour but d’examiner la compatibilité des approches contemporaines de l’éducation religieuse avec les tendances plus larges concernant les programmes scolaires et les pédagogies adoptées.

Les travaux de cet atelier se sont répartis en 5 séances, à savoir « la perspective historique sur l’éducation islamique », « les systèmes éducatifs religieux et paysage scolaire », « les approches contemporaines de l’élaboration des programmes d’éducation religieuse », « une discussion sur la formation des instructeurs et des enseignants de l’éducation religieuse », et « l’internet et les réseaux sociaux dans l’éducation et l’instruction religieuses ».

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