Fès: Plaidoyer pour l’enseignement des langues et des textes sacrés afin de conjurer les risques de manipulation

Les participants à la deuxième Conférence internationale sur le dialogue des cultures et des religions, qui a pris fin mercredi à Fès, ont souligné la nécessité d’élaborer des programmes d’enseignement des langues et des textes sacrés, afin de conjurer les risques de manipulation des textes religieux et des consciences.

Ils ont recommandé également d’intensifier la formation des traducteurs et mettre en place un fonds destiné à la traduction des textes sacrés et des écrits sur la religion pour favoriser les échanges interculturels et interreligieux, mettant en relief l’impératif de mettre en place des programmes d’éducation à la paix en faveur des jeunes, en tant que vecteurs de stabilité et de cohésion.

Les participants, dont des experts, des universitaires et des chercheurs ont en outre mis l’accent sur la mise à niveau des écoles d’enseignement religieux et la formation des responsables gouvernementaux du culte, et sur la responsabilité des Etats en tant que garants de la cohésion socio-économique et politique dans la mise en place de mécanisme de veille et de prévention et la sensibilisation des acteurs économiques.

Il a été question lors de cette conférence, placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, de l’impérieuse nécessité d’élaborer des contenus de formation et de sensibilisation à la culture du dialogue et l’acceptation mutuelle et d’inviter les Etats à renforcer l’autorité et les moyens d’action des organes de régulation des médias et à coopérer en matière de lutte contre le discours de haine.

La conférence de Fès est revenue ‘’avec insistance’’ sur la proposition de créer un observatoire des cultures et des religions au sein de l’espace francophone et a recommandé que l’Observatoire des dynamiques culturelles et linguistiques, déjà mis sur place par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), soit conforté et ses missions élargies.

Intervenant lors de la cérémonie de clôture de cette conférence de trois jours, Adama Ouane, administrateur de l’OIF s’est félicité du ‘’succès éclatant’’ de la conférence de Fès sur les plans organisationnel, des résultats et de la participation, saluant par la même occasion le soutien permanent de SM le Roi Mohammed VI à la question du dialogue des cultures et des religions.

M. Ouane a indiqué que les recommandations élaborées à l’issue de cette conférence seront présentées au sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie, prévu en octobre prochain à Erevan en Arménie.

La deuxième édition de la Conférence internationale sur le dialogue des cultures et des religions a été organisée par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

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La séance d’ouverture de cette conférence, placée sous le thème ‘’Altérité en questions’’, a été marquée par un message adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants.

Dans ce message, le Souverain a souligné que ‘’le modèle marocain affirme une singularité qui lui vient de sa Constitution, de ses réalités culturelles, de son histoire millénaire’’.

‘’Il se caractérise par une coexistence profondément enracinée, notamment entre Musulmans et Juifs, et atteste d’une ouverture du pays sur les autres confessions », a dit SM le Roi, relevant que ‘’ce modèle unique est le produit de réformes profondes visant à prémunir la société marocaine contre les risques liés à l’instrumentalisation idéologique de la religion et contre les courants subversifs’’.

Le Souverain a fait observer que la tenue de cette conférence au Royaume du Maroc constitue une ‘’reconnaissance, par la communauté internationale, de l’engagement constant de notre pays en faveur du dialogue des cultures et des religions ainsi que de la promotion des valeurs portées par ce dialogue’’.

‘’C’est également une confirmation du rôle de précurseur que notre pays a joué en tant que membre fondateur de l’Alliance des civilisations, organisme chargé de mobiliser les acteurs nationaux et internationaux autour de la paix et de porter ses valeurs’’, a affirmé SM le Roi.

Cette deuxième Conférence internationale sur le dialogue des cultures et des religions a été initiée notamment avec le concours de l’Université Euromed de Fès et le soutien de l’ISESCO et de l’association Fès Saiss, ainsi que des partenaires gouvernementaux, non gouvernementaux et territoriaux. Elle s’inscrit dans la continuité de l’action de la francophonie conformément aux Déclarations des Sommets des Chefs d’État et de gouvernement et résolutions adoptées.

Il convient de rappeler que les appels de la première édition de la Conférence de Fès, tenue en octobre 2013, ont permis d’instaurer un cadre de concertation qui appelle à poursuivre la réflexion autour des enjeux actuels pour définir une stratégie adaptée aux spécificités de l’espace francophone dans ses différentes composantes, afin de contrer notamment l’extrémisme sous toutes ses formes et la radicalisation ainsi que les dérives du repli identitaire et le fondamentalisme.

Cette conférence a connu la participation de ministres, d’experts et d’universitaires pluridisciplinaires, en provenance de diverses régions de la francophonie, des organisations internationales et régionales, des associations de jeunes, des associations de promotion des droits des femmes, des responsables politiques ou des acteurs de la société civile pour échanger sur la problématique du dialogue interculturel et interreligieux, à travers le prisme de l’altérité.

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