Gouvernement El Othmani : Et maintenant ?

« Si vous ne vous intéressez pas à la politique, la politique s’intéresse à vous » !

Jamais adage n’a été aussi actuel et pertinent qu’aujourd’hui. La politique semble reprendre ses droits, et de quelle manière ! Et les dernières péripéties liées à la formation du gouvernement nous le confirment avec éclat.

Où en sommes-nous des attentes et du pernicieux jeu d’hypothèses ?

Une semaine après sa désignation par le Roi Mohamed VI, à pied d’œuvre dès les premières heures, le chef de gouvernement, Saad Eddine El Othmani, a mis moins d’une semaine pour constituer sa majorité. Contre toute attente, il a fait vite dans cette première manche et c’est le moins que l’on puisse dire.

Là où son prédécesseur, Abdelilah Benkirane a pêché, lui a fait œuvre de pragmatisme et de célérité. En 192 heures, il a réussi le pari audacieux de constituer une liste de partenaires pour sa majorité gouvernementale et parlementaire.

Une coalition d’autant plus homogène qu’elle regroupe 6  partis sur 8 de tous ceux qui sont les plus représentatifs au Parlement. Donc, une sorte d’Union nationale et, en tout cas, contrairement à ce que d’aucuns disent, équilibrée. On y retrouve un large compromis entre diverses composantes nationales : politique, idéologique, technocratique et linguistique.  Tout ce qui constitue, grosso modo, le Maroc dans ses souffles et ses richesses voire ses contrastes.

La semaine qui commence nous ouvrira en principe un champ de réponses à nos questionnements. En termes de choix de postes ministériels, de leur nombre comme de leurs détenteurs. On ne commettra pas l’erreur d’avancer quoi que ce soit à ce niveau avant la publication officielle de la liste. Elle constituera l’étape la plus difficile, parce que chaque parti voudra tirer la couverture à lui, et voudra imposer ses exigences.

Comme on dit, qui précédera l’autre de l’organe et de la fonction ?

Le souci de rigueur démocratique n’impose-t-il une répartition à la fois juste et judicieuse ? Le gouvernement qui sera nommé par S.M. le Roi sous peu, outre sa cohésion impérieuse autour d’un programme et une feuille de route édictée par le Souverain avec à la clé des réformes, devrait refléter l’unité et la solidarité.

La cacophonie caractérisée des cinq dernières années devrait céder le pas à la responsabilité et à un esprit mature. Même s’il s’agit, comme certains le soutiennent, de reconduire plus de 95% de l’ancienne majorité, le nouveau gouvernement est interpellé. Il lui faut procéder par une recomposition à la fois du champ de l’opérationnalité gestionnaire et dans le rétablissement de la confiance et du rapport aux citoyens.

D’ici quelques jours, la liste des ministres choisis devrait être en principe établie. La valse des noms devra donner aux commentateurs du fil à retordre. Sur quel réservoir s’appuieront les choix d’El Othmani ? Quels sont les noms qui seront retenus pour former un Exécutif nouveau, convaincant aux yeux d’une opinion publique de plus en plus attentive au renouvellement de ses hommes et de ses femmes ?

Les  6 partis politiques qui forment la majorité du gouvernement devraient donc d’ici là avoir fixé et figé leur liste de candidats aux postes gouvernementaux et s’inscrire dans la difficile répartition des ministères et de ceux qui les occuperont…En fonction de leur poids et de leurs compétences…

Une bataille qui n’est pas aisée.

 

 

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