Gouvernement : les premiers pas d’El Othmani

Au 6ème jour après la désignation par Sa Majesté le Roi du nouveau chef de gouvernement ayant pour mission de constituer la nouvelle équipe, on est enclin à une sorte d’état grâce !  Il est synonyme de décrispation. Ainsi donc les visages fermés et ronchonneurs jusqu’à la semaine dernière semblent-ils subitement éclater aujourd’hui et nous rappeler que même la politique sait échapper à ses démons.

La journée de mardi 21 mars a vu se déployer un véritable marathon de consultations préliminaires menées par un Saad Eddine El Othmani amballé avec les partis politiques au nombre de 8 qui, avec le PJD, constituent l’échiquier national représenté au Parlement.

Sans solennité particulière mais la conviction chevillée au corps, le nouveau chef de gouvernement a conduit sa mission exploratoire sans jamais se départir de son calme et de sa propre éthique : n’exclure aucune formation des échanges, écouter chaque protagoniste aussi bien de la majorité précédente que de l’opposition, afficher une volonté d’aller de l’avant.

Aussi bien est-il d’emblée apparu comme l’antithétique modèle de Abdelilah Benkirane qui n’avait pas de mots assez forts pour récuser la présence de l’USFP au sein de la majorité qu’il était censé former !

Salué à l’unanimité après sa désignation par le Roi, voilà El Othmani qui porte l’estocade à Benkirane en réussissant le tour de force  de consulter avec un relatif succès tous les partis , y compris et surtout les adversaires déclarés du PJD et de son secrétaire général : à savoir le PAM, l’USFP et dans une moindre mesure l’Istiqlal …

On conviendra que pour ce premier round de tractations supposées être difficiles, Saad Eddine El Othmani s’en est bien sorti et réussit là où Benkirane a échoué !

Il bénéficie du soutien du Roi Mohammed VI qui l’a investi, comme aussi de ses pairs au sein du parti. Enfin, l’opinion publique lui manifeste une empathie certaine et le crédite d’un de sérieux et de perspicacité  !

L’îlot des benkiranistes récalcitrants, campés dans leur nostalgie, se résoudra forcément à la nouvelle équation que le Maroc doit avancer et que l’époque a changé !  Tous les dirigeants des partis rencontrés expriment à l’unanimité leur enchantement et certains même, comme l’Istiqlal et l’USFP, se disent prêts à participer au gouvernement prochain. Le PAM a d’ores et déjà annoncé par la bouche d’Elias El Omary qu’il ne changeait pas de position et qu’il n’a reçu aucune proposition de Othmani , autrement dit il campe sur les résultats du 7 octobre dernier et du communiqué publié alors par le PAM ! Certains y voient comme une volonté affichée de rester dans l’opposition!

Les prochains jours, et les consultations prévues nous diront avec exactitude comment se situent les positions des uns et des autres et déclineront pour nous le contenu des discussions et le fond des propositions concernant le nombre de partis choisis, la répartition des ministères pour former le nouveau gouvernement !

La question est donc de savoir encore quel délai prendra ce marathon de négociations ? Et si El Othmani pourra en définitive être maitre de ses choix,  par rapport notamment à l’USFP et au PAM pour les imposer à la direction du PJD qui devrait les entériner. Autant cette première phase de contacts nous a ouvert de grands espoirs en termes d’approche et de méthode, autant nos regards sont rivés à la suite des événements !  El Othmani a procédé à un balisage du long chemin de négociations. En cela, il nous paraît comme un novateur. Il est au seuil du deuxième round, on attend la suite du feuilleton qui devient passionnant.

 

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