Les Honduriens aux urnes dimanche pour des présidentielles sur fond de crise politique

Les Honduriens sont appelés à voter ce dimanche pour l’élection présidentielle sur fond de crise politique, pour laquelle l’actuel chef de l’Etat, Juan Orlando Hernandez, briguant un nouveau mandat contre la Constitution selon l’opposition.

La Constitution du Honduras, en vigueur depuis 1982, interdit la réélection d’un président. Mais le Parti national (PN, droite) au pouvoir –qui contrôle les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire– soutient qu’une interprétation de la Constitution par la Cour suprême permettrait de passer outre. L’opposition affirme que le pouvoir judiciaire n’a pas cette prérogative.

Arrivé au pouvoir en 2013 après des élections contestées par la gauche, Juan Orlando Hernandez, 49 ans, figure parmi les trois candidats, sur dix, qui ont une chance de l’emporter dimanche, lors de ce scrutin à un seul tour. Salvador Nasralla, 64 ans, un journaliste TV, nouveau en politique, est le candidat de la coalition de partis de gauche Alianza de Oposición contra la Dictadura (Alliance de l’opposition contre la dictature) et Luis Zelaya, 50 ans, du Partido Liberal (PL), l’autre formation de droite du pays, figurent dans le trio de tête, au côté du chef de l’Etat sortant.

Les deux principaux adversaires du président Hernandez accusent le Tribunal suprême électoral (TSE) d’avoir préparé une fraude pour le déclarer vainqueur, ce que l’institution nie. Le président du TSE David Matamoros a assuré à la radio et à la télévision que ces élections étaient « libres et transparentes« , mais aussi « les plus scrutées de l’histoire« , avec la présence de 15.000 observateurs, dont 500 internationaux.

Des délégations de l’Union Européenne (UE), de l’Organisation des Etats américains (OEA), du Centre Carter et de plusieurs pays ont arrivé au Honduras ces derniers jours. Outre le chef de l’Etat, quelque six millions d’Honduriens sont appelés à désigner trois vice-présidents, 128 députés, 20 membres du Parlement centre-américain et les maires de 298 municipalités. L’actuel mandat du président, d’une durée de quatre ans, se termine le 27 janvier 2018, quand le vainqueur de l’élection de dimanche entrera en fonctions.

Ce pays de 9,1 millions d’habitants en 2016 pâtit d’un taux d’homicide parmi les plus forts au monde -hors conflit-, mais en forte baisse selon la Banque mondiale: 63,8 homicides pour 100.000 habitants en 2015, après avoir culminé à 93,2 en 2011. Le gouvernement espère tomber à 45 cette année. C’est aussi l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes (70 morts depuis 2003).

Indépendant depuis 1821, le pays a connu de multiples coups d’Etat, révoltes armées et conflits avec ses voisins (Guatemala en 1880, Salvador lors de la brève « guerre du foot » en 1969).

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