Iran: funérailles des victimes des attentats, arrestations de suspects

 Une foule immense a assisté vendredi à Téhéran aux funérailles des victimes des premiers attentats perpétrés par le groupe Etat islamique (EI) en Iran qui ont été suivis par des dizaines d’arrestations.

Sous une chaleur écrasante, la foule s’est rassemblée derrière un camion transportant les cercueils de 15 des 17 personnes tuées dans ces attentats ayant visé mercredi deux lieux hautement symboliques, le Parlement et le mausolée de l’imam Khomeiny, père fondateur de la République islamique.

Les deux autres personnes décédées ont été enterrées en province.

Depuis le centre de Téhéran, le long cortège a pris le chemin du cimetière Behesht-e Zahra, proche du mausolée de Khomeiny, à une vingtaine de km. « Nous n’avons pas peur » de l’EI, « Mort à l’Amérique » et « Mort aux Saoud » (famille régnante à Ryad), criaient les participants.

Le ministère des Renseignements a annoncé vendredi dans un communiqué des dizaines d’arrestations.

Au total, 41 personnes ont été arrêtées à Téhéran et dans les provinces de Kermanshah, du Kurdistan, d’Azerbaidjan-ouest, toutes situées dans le nord-ouest près des frontières avec l’Irak et la Turquie.

Figurent parmi elles, selon le ministère, « des agents » de l’EI, « des équipes opérationnelles » et « leurs principaux coordinateurs ».

« Des documents et des équipements destinés à commettre des opérations terroristes » ont été saisis, a-t-il ajouté.

Peu avant, le site Mizanonline avait annoncé l’arrestation de neuf personnes « liées » à l’EI: sept jeudi soir dans la province de Fars (sud) et deux autres vendredi dans la province de Kermanshah.

Ces arrestations s’ajoutent à celles de cinq « suspects » arrêtés sur les lieux des attentats de mercredi.

Par ailleurs, une voiture abandonnée dans laquelle se trouvaient au moins 22 pistolets a été découverte dans la province de Kermanshah, selon l’agence de presse Irna.

Mercredi, les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime, avaient accusé Washington et Ryad d’être « impliqués » dans les attentats.

Vendredi, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a adressé un message de condoléances aux familles dans lequel il affirme que les attentats ne feront que « renforcer la haine à l’encontre du gouvernement des Etats-Unis et de ses agents dans la région, tel que le (gouvernement) saoudien ».

Lors d’une cérémonie au Parlement en présence du président Hassan Rohani, le président de l’Assemblée Ali Larijani a également attaqué l’Arabie saoudite en qualifiant ce royaume d' »Etat tribal très éloigné de la démocratie ».

Il a en outre dénoncé les sanctions de Washington contre Téhéran, liées notamment à son programme de missiles balistiques et qui visent entre autres les Gardiens de la révolution.

Les Etats-Unis « savent que les Gardiens de la révolution (l’armée d’élite du régime) et sa force Qods (chargée des opérations extérieures) sont les forces régionales les plus importantes luttant contre les terroristes », a déclaré M. Larijani.

Les attaques de mercredi, qui ont aussi fait une cinquantaine de blessés, ont été commises par cinq hommes armés, dont des kamikazes qui se sont fait exploser. Ils étaient tous Iraniens et membres de l’EI et avaient déjà agi en Syrie et en Irak avant de revenir frapper en Iran, selon un haut responsable iranien.

Téhéran est engagé aux côtés des gouvernements syrien et irakien pour combattre des groupes rebelles et jihadistes, dont l’EI qui avait menacé de s’en prendre à l’Iran.

Bien que Washington combatte aussi l’EI, le président américain Donald Trump a estimé après les attentats de Téhéran que « les Etats qui appuient le terrorisme risquent de devenir les victimes du mal qu’ils soutiennent ».

Une réaction qualifiée de « répugnante » par Téhéran.

Depuis l’entrée en fonction du président Trump en janvier, les relations n’ont cessé d’empirer entre Washington et Téhéran, qui ont rompu tout lien diplomatique après la révolution islamique de 1979.

L’administration américaine a récemment imposé de nouvelles sanctions contre l’Iran pour notamment son soutien supposé à des groupes « terroristes » du Moyen-Orient et ses atteintes aux droits de l’Homme.

Lors d’un récent voyage en Arabie saoudite, grande rivale sunnite de l’Iran chiite, M. Trump avait appelé toutes les nations « à isoler l’Iran ».

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