«Jeune Afrique » : « Les soutiens du Hirak s’essoufflent et pas de grâce royale…»

Par Hassan Alaoui

Constat amer pour l’extrême gauche marocaine et les islamistes. L’hebdomadaire « Jeune Afrique », édité à Paris, vient de se fendre d’un article consacré à « l’essoufflement des soutiens du Hirak ».

Sans ménagement aucun, il annonce que «  contrairement à ce que certains ont cru annoncer, il n’y aura pas de grâce royale le 30 juillet à l’occasion de la Fête du Trône pour les 53 condamnés du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi en tête ». Comme un couperet, l’information est tombée pour alerter que la rumeur contradictoire n’aurait pas lieu, mettant fin pour ainsi dire aux spéculations nourries ici et là.

Deuxièmement, il semble donc confirmé que « tous les condamnés ont fait appel » du verdict prononcé contre eux. « Jeune Afrique » estime que « le pouvoir est d’autant moins enclin à la mansuétude que la mobilisation en faveur des condamnés ( qui ont tous fait appel) demeure très relative… ». Et d’expliquer que cette mobilisation a été « cantonnée à l’extrême gauche (la Fédération de la gauche démocratique de Nabila Mounib), aux islamistes hors système d’al-Adl wal Ihssane que dirige Mohamed Abbadi et aux familles des militants rifains ».

→Lire aussi: Hirak : Les partis de la majorité pour le respect du verdict et de la justice, et pour le droit d’Appel aux accusés

Il est un troisième élément explicatif de ce significatif désintérêt évoqué dans le même article par « Jeune Afrique » qui est celui du contexte actuel, marqué par des événements exogènes : « …la Coupe du monde de football, la période estivale, le désintérêt manifesté tant par les grands partis politiques que par les capitales européennes ( Paris comme Madrid se refusant à tout commentaire sur le lourd verdict prononcé le 26 juin dernier) et les scènes de violences qui ont entaché l’image du mouvement de contestation fin 2016, début 2017, expliquent que les manifestations de soutien aient attiré peu de monde ». Et l’hebdomadaire de nous rappeler cette cruelle réalité : « La plus importante de ces manifestations le 15 juillet a réuni une dizaine de milliers de personnes ».

Notre confrère parisien a donc mis le doigt sur la plaie, autrement dit l’article tombe à point nommé pour confirmer une tendance lourde, celle du désintérêt progressif clairement manifesté par l’opinion publique, d’une lassitude exprimée de plus en plus à l’égard des militants du Hirak que seuls quelques gauchistes attardés, encore attachés au vieux catéchisme marxiste-léniniste, diaboliquement alliés aux islamistes, continuent de soutenir. Quitte à s’opposer à la Loi et aux institutions…

A Casablanca, Mme Nabila Mounib s’était trouvée la fois dernière avec moins de 1000 personnes à Derb Omar, désolée du peu d’intérêt que son appel a suscité, au milieu de  quelques syndicalistes habitués de la place où siège le CDT.

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