Karima Benyaich: la colocalisation ouvre des perspectives prometteuses pour la coopération maroco-portugaise

Bien des secteurs industriels au Maroc comme au Portugal recèlent un potentiel leur permettant d’insuffler de la vigueur à la coopération bilatérale par le biais de la colocalisation, a souligné l’ambassadeur du Royaume à Lisbonne, Karima Benyaich.

« Dans un secteur comme l’Automobile, par exemple, les deux pays réalisent des chiffres d’affaires importants à l’export et les perspectives s’annoncent, dans les dix années à venir, très prometteuses », a relevé Mme Benyaich dans un article d’opinion paru mardi dans le quotidien Publico.

Dans un tel secteur, a-t-elle poursuivi, un pôle de compétitivité regroupant plus d’un pays permettra de profiter de la chaine de valeurs et, par delà, faire face à une rude concurrence, dont l’épine dorsale est, sans nul doute, la variabilité des coûts de production.

A cela s’ajoutent d’autres secteurs aussi importants qui appellent à penser  »colocalisation » entre deux économies proches et complémentaires, a expliqué la diplomate marocaine dans son article intitulé « Maroc-Portugal : La colocalisation est-elle possible? ».

Et de rappeler que le concept de la colocalisation a pour objectif la coproduction entre le Nord et le Sud, ou encore entre le Sud et le Sud, dans une logique d’un meilleur rapport gagnant-gagnant et dans l’esprit de la complémentarité et non l’exploitation.

Les multiples déplacements de SM le Roi Mohammed VI, dans plus de cinquante pays africains au cours des 10 dernières années, et les accords de coopération signés, sont l’illustration éloquente de l’adoption de cette approche par le Maroc de cette approche, a-t-elle souligné.

De l’avis de Mme Benyaich, un taux d’intégration d’une industrie à 100 pc, sur un seul territoire n’est ni profitable ni concurrentielle. « Le Nord a besoin du Sud comme le Sud a besoin du Nord », a-t-elle fait valoir.

« Aussi, la colocalisation trouvera-t-elle toute sa place dans un sens d’équilibre et de partenariat profitable à toutes les parties prenantes, le vieux concept des avantages comparatifs semble continuer à faire ses preuves! », a-t-elle poursuivi.

La diplomate a également tenu à rappeler que le Maroc, premier partenaire du Portugal -hors hydrocarbures- dans la Région MENA, pour un volume d’échange à fin novembre 2016 de 785,3 millions d’euros, s’affirme en tant que plateforme d’une grande capacité d’absorption aussi bien pour les exportations du pays ibérique que pour ses flux d’investissements directs.

Les performances économiques du Royaume et sa stabilité politique font de lui une destination d’investissement aux avantages très compétitifs en termes de mains d’œuvre et d’infrastructures, ainsi qu’un marché ouvert sur un milliard de consommateurs, a-t-elle dit.

Aujourd’hui, le Maroc et le Portugal s’insèrent dans une dynamique économique exemplaire, entre deux pays relevant des rives Nord et Sud de la Méditerranée, a fait observer Mme Benyaich, citant pour preuve leur coopération tous azimuts qui a fait un long chemin grâce à la forte volonté politique des deux Etats et à leur pragmatisme. « Les deux pays deviennent alors un modèle réussi de partenariat à l’échelon régional », a-t-elle insisté.

Elle a de même mis l’accent sir la vision économique du Maroc, basée sur des stratégies sectorielles aux objectifs bien définis et qui donne une forte visibilité et consacre aux douze régions marocaines, selon leurs potentialités, un cadre propice d’investissement avec des structures susceptibles de répondre aux attentes de l’investisseur portugais: zones franches, logistique, infrastructures portuaire et aéroportuaire.

« La décentralisation adoptée dans les deux pays est un autre socle à mettre à profit pour un nouveau mode de coopération régional entre le Maroc et le Portugal, sous la coupole de la coproduction et où les régions, dans les deux sens, seraient le déclencheur », a-t-elle conclu.

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