La diplomatie de SM le Roi se caractérise par l’autonomie dans la décision et l’enracinement dans des principes et des valeurs fortes

La diplomatie de SM le Roi Mohammed VI sa caractérise par l’autonomie dans la décision et l’enracinement dans des principes et des valeurs fortes, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Nasser Bourita.

« L’une des caractéristiques de la diplomatie de Sa Majesté Mohammed VI, c’est l’autonomie dans la décision, la clarté dans la déclinaison et l’enracinement dans des principes et des valeurs fortes », a-t-il dit dans un entretien à l’hebdomadaire international Jeune Afrique à paraître dimanche, faisant observer que « ce sont là les clés pour déchiffrer beaucoup des positions du Royaume qui semblent parfois surprendre même certains de nos proches alliés ».

Le ministre a dans ce sens mis en exergue la politique africaine menée par SM le Roi Mohammed VI, notant que l’offre marocaine dans ce continent est unique, de par son caractère multidimensionnel: elle est économique, sécuritaire, religieuse et technique. Mais elle est aussi, et surtout, humaine et sincère, a-t-il ajouté, soulignant que le dernier exemple de l’implication royale dans ce continent est le succès du récent sommet de Brazzaville le 19 avril, lequel a pris une dimension politique et continentale grâce à l’intervention personnelle du Souverain, alors qu’il devait être une simple réunion technique régionale.

Le ministre a en outre rappelé la politique africaine menée par SM le Roi, qui en plus de sa dimension bilatérale, se devait d’avoir un pilier multilatéral, à travers le retour à l’Union africaine, ainsi que le renforcement de la présence en Afrique de l’Est et en Afrique australe, faisant observer que la position du Maroc par rapport à ce sujet a déjà été exprimée dans les discours royaux, notamment ceux de Kigali et d’Addis-Abeba.

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Abordant le retour du Royaume à l’UA, le ministre a affirmé que le Maroc, sur un certain nombre de sujets, se place également en porte-parole de l’Afrique, et ce rôle ne peut pas s’exprimer pleinement en dehors de l’institution panafricaine.

« Enfin, nous allons défendre nos intérêts sur le Sahara marocain en neutralisant les hostilités résiduelles au sein des instances panafricaines, avant de corriger cette aberration en mettant en adéquation la position de l’UA avec celle de la plus grande majorité de ses membres », a-t-il dit, se demandant : Comment une entité peut-elle siéger au sein d’une structure où les deux tiers des membres ne la reconnaissent pas?

C’est une absurdité que personne ne comprend, a insisté le ministre, s’interrogeant : « Comment une entité virtuelle peut-elle trouver sa place dans une organisation panafricaine qui aspire à mener des projets ambitieux et concrets en faveur de l’Afrique, comme la Zlec, la zone de libre-échange continentale, l’open sky africain, la lutte contre le changement climatique ou encore la gestion des flux migratoires? »

Evoquant le processus d’adhésion du Maroc à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le ministre a indiqué que l’étude d’impact a été finalisée et devrait donc être soumise à l’examen du groupe des cinq chefs d’État désignés (Côte d’Ivoire, Togo, Ghana, Guinée, Nigeria), faisant savoir que le Maroc a choisi une option géopolitique, pas un marché.

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« C’est un choix d’appartenance à une région, avec ses problèmes, ses défaillances et ses crises, mais également son potentiel », a poursuivi le ministre, ajoutant que l’intégration économique devient une affaire de tout le continent et transcende les ensembles régionaux et ne se limite pas à eux.

Le Maroc n’est pas engagé dans une course avec les grandes puissances pour la conquête des marchés africains, a-t-il assuré, expliquant que « tout le monde sait que l’approche du Maroc est différente. Il faut donner du temps au temps et du temps à l’Afrique ».

Il a aussi rappelé l’attachement de Sa Majesté le Roi à ce continent. « Aujourd’hui encore, Sa Majesté le Roi transcende l’officiel, pour adopter une démarche à caractère humain, » a-t-il souligné, relevant que le Souverain prend le temps d’être à l’écoute, de nouer des contacts et de connaître les pays.

Abordant les relations avec l’UE, M. Bourita a indiqué que le Maroc n’est plus disposé à un « partenariat à la carte », guidé par les intérêts exclusifs de l’Europe, faisant observer que lorsqu’il s’agit de migration ou de terrorisme, le Royaume fournit un effort considérable et démontre qu’il est un partenaire fiable et loyal.

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Alors, il est en droit, lorsqu’il s’agit de ses intérêts stratégiques, de ne plus vouloir être traité comme un simple point à l’ordre du jour des réunions, a-t-il insisté, soulignant qu’à travers les accords en cours de négociation, le Maroc est dans une interpellation géostratégique de l’UE.

« Nous ne faisons pas partie de l’Europe, ni institutionnellement ni géographiquement. Mais nous faisons partie, avec l’Europe, de la même aire géostratégique. Et l’Europe serait myope géopolitiquement si elle considérait que ses frontières s’arrêtent en Espagne », a-t-il constaté, estimant qu’aujourd’hui, ces frontières ont été repoussées à la zone sahélo-saharienne.

« Le Maroc est un allié précieux sur le plan de la lutte contre le terrorisme. Sa réputation n’est plus à faire », a poursuivi le ministre, rappelant qu’il y a aujourd’hui une conscience que la stabilisation du Sahel passe par un rôle plus constructif des pays directement impliqués, qui ne peuvent plus considérer cette zone comme une arrière-cour manipulable à souhait, ni comme un espace pour évacuer leurs tensions internes.

En ce qui concerne la Libye, tous les protagonistes souhaitent l’implication du Maroc et continuent de la demander ardemment, en raison de sa neutralité constructive, a-t-il fait savoir.
Revenant sur la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, le ministre a assuré que cette décision est à la mesure de la gravité des actes du Hezbollah, épaulé par ce pays et menaçant la sécurité du Royaume, notant que le Maroc, qui dispose de preuves irréfutables, n’aurait pas pris la peine de présenter un dossier à Téhéran si celui-ci n’était pas solide.

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« Le dossier a été minutieusement préparé, pendant des semaines, sur la base d’informations collectées et recoupées sur plusieurs mois. Il récapitule des faits avérés et précis: dates de visites de hauts cadres du Hezbollah en Algérie; dates et lieux de réunions qu’ils ont tenues avec des responsables du Polisario ; liste de noms des agents engagés dans ces contacts », a-t-il expliqué, ajoutant que le Maroc n’a pris sa décision que lorsque tous les éléments ont été étudiés, vérifiés et confirmés.

Le ministre a en outre relevé qu’outre sa bénédiction, l’Algérie a apporté couverture, soutien et appui opérationnel, précisant que certaines réunions entre le Polisario et le Hezbollah se sont tenues dans une « planque » algéroise bien connue des services algériens, concédée en location à une certaine « D. B. », Algérienne mariée à un cadre du Hezbollah, et convertie en agent de liaison du Hezbollah, notamment avec le Polisario.

« Il s’agit donc d’une décision souveraine, prise en toute indépendance, après notre évaluation propre et pour des raisons exclusivement bilatérales », a insisté M. Bourita.

Interrogé sur la dernière résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’Onu concernant la question du Sahara marocain, le ministre a affirmé qu’elle est un pas dans la bonne direction, soulignant qu’elle a apporté des réponses nécessaires et des clarifications utiles à des questions qui ne supportaient plus de rester en suspens.

Ces questions, qui étaient au cœur des démarches menées sur Très Hautes Instructions royales dans différentes capitales, concernent les conditions du respect de cessez-le-feu, la finalité du processus politique, le rôle de l’Algérie dans ce processus et l’inutilité des polémiques stériles sur des questions périphériques comme les droits de l’Homme ou les ressources naturelles, a expliqué M. Bourita.

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« Notre dossier est solide, nos arguments sont forts et notre cause juste est de plus en plus entendue par la communauté internationale », a-t-il insisté, soutenant que l’Algérie et le Polisario sont acculés devant la légalité internationale et la dernière résolution du Conseil de sécurité.

« Tels que nous les connaissons, ils vont certainement créer d’autres problèmes dans la région et au-delà », a estimé M. Bourita, rappelant qu’Alger, comme à son habitude, s’emploie à induire en erreur l’opinion publique algérienne et internationale, en martelant dans les médias que la résolution lui est favorable, alors qu’elle est on ne peut plus claire.

Il a aussi relevé qu’aucun être sensé ne peut croire que la question du Sahara marocain peut être réglée sans l’Algérie, notant que le discours de l’Alger sur cette question a un côté autiste et obtus.

« Aujourd’hui, le discours de l’Algérie sur la question du Sahara marocain a un côté autiste et obtus : reniement de la réalité extérieure et compulsion obsessionnelle à dire que le conflit du Sahara ne concerne que le Maroc et le Polisario », a-t-il dit.

Le ministre a en outre affirmé que le régime algérien, qui est confronté à une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale, n’a survécu jusque-là que grâce aux problèmes et tensions qu’il a lui-même générés ou qu’il a l’intention de créer, afin de détourner l’attention des Algériens de leurs véritables préoccupations.

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