Larache: Le festival « Mata » fait revivre le patrimoine équestre des tribus jbalas

La 8ème édition du festival international d’équitation « Mata » s’est ouverte, vendredi à Zniyed (province de Larache), sous le signe « Mata, patrimoine civilisationnel et enjeu de développement économique », avec la participation de 220 cavaliers des tribus Jbalas de la région.

Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, ce festival, initié par l’Association Alamia Laaroussia pour l’action sociale et culturelle, en partenariat avec le Festival international de la diversité culturelle de l’UNESCO, vise à sauvegarder un patrimoine équestre ancestral de la région du Nord, contribuer au développement économique et touristique, et à promouvoir les produits du terroir et de l’artisanat de la région.

La cérémonie d’ouverture de cette manifestation de trois jours, qui s’est déroulée en présence notamment du gouverneur de la province de Larache, Mustapha Ennouhi, le directeur général de l’Agence pour le développement des provinces du Nord (APDN), Mounir El Bouyoussfi, et du Nakib des chorfas alamiyines, Abdelhadi Baraka, a été marquée par la présentation des équipes équestres qui participent à la compétition du jeu populaire Mata, des shows folkloriques et de l’opération Twiza qui consacre la coopération et l’action commune entre les agriculteurs de la région.

Le festival, dont les activités se déroulent à Tanger, Chefchaouen et à Larache, sera émaillé de conférences scientifiques traitant de plusieurs questions culturelles qui reflètent la diversité des affluents civilisationnels que regorge la région, une exposition photographique, des activités culturelles pour enfants et une exposition des produits de terroir et d’artisanat, outre les la compétition du jeu « Mata », une tradition ancestrale qui se déroule après le criblage des champs de blé, et consiste à ce que les cavaliers représentant différentes tribus de la région se disputent une poupée fabriquée à l’aide de roseaux et de tissus.

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Dans ce cadre, le directeur du festival, Nabil Baraka, a affirmé que les fervents d’équitation et les amateurs de la nature et du patrimoine authentique de la région seront gratifiés par des shows artistiques et sportifs, visant à mettre en avant le patrimoine culturel ancestral, à travers la compétition Mata, notant que le festival ambitionne de faire revivre et de préserver le patrimoine civilisationnel marocain traditionnel et de consacrer les valeurs nationales de solidarité sociale et de coopération, ainsi que de contribuer à la promotion de la dynamique touristique, culturelle et sociale et de soutenir le développement humain dans la région.

Il a ainsi rappelé que les éditions précédentes ont connu une grande affluence des amateurs de l’équitation et de ce jeu populaire venus des quatre coins du monde, relevant que cette édition vise à organiser des activités festives en vue d’attirer un public passionné des traditions authentiques et du patrimoine culturel, artistique et spirituel de la région.

Ce rendez-vous annuel célèbre une culture ancestrale par laquelle s’expriment le sens de l’honneur réhabilité, la foi enracinée, et le patriotisme comme école soufie, spirituelle et valeur universelle, tout l’héritage humaniste légué par le grand Quotb Moulay Abdeslam Ibn Mashich aux chorfas Alamiyines, à la Tarika Mashichiya Shadhiliya et aux habitants de la région.

Tout autour du Jbel Allam, les paysans accueillaient le printemps en pratiquant ce jeu particulièrement original qui fait appel au courage, à l’adresse, à la souplesse, à la délicatesse, à l’intelligence et à la finesse de ceux qui s’y adonnent. C’est un jeu où cheval et cavalier, en parfaite symbiose, célèbrent une complicité légendaire et surtout la culture ancestrale de cette région extraordinaire.

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Aujourd’hui encore, et pratiquement tous les ans, la tradition est jalousement préservée par les tribus de Bni Arous et les règles du jeu scrupuleusement respectées: après le criblage des champs de blé, au village d’Aznid d’abord, puis dans d’autres villages par la suite, jeunes filles et femmes de la tribu à qui on confie cette opération l’accompagnent de leurs chants et de leurs youyous, au son des ghaitas et des tambours spécifiques à la région.

Selon la tradition orale, le vainqueur du jeu « MATA » est celui qui, usant de son adresse et de sa hardiesse, saura arracher la poupée aux autres cavaliers et l’emporter au loin.

Et de rappeler que lors de l’édition précédente, le Festival a drainé environ 150.000 visiteurs venus renouer ou découvrir les traditions et l’héritage ancestral de la région, avec la participation de 220 cavaliers de différentes tribus. Il a également rassemblé 50 coopératives et proposé une programmation musicale riche et diversifiée. 

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