Le Forum de Fès met en lumière le rôle des artisans dans la préservation du patrimoine

Le Forum du festival de Fès des musiques sacrées du monde a mis en lumière, dimanche, le rôle des maitres-artisans dans la préservation du patrimoine historique.

‘’Les maâlems-artisans sont des trésors humains qui contribuent à la préservation du patrimoine historique marocain’’, a indiqué Faissal Cherradi, ingénieur- architecte chargé d’études auprès du ministère de la Culture et de la Communication.

M. Cherradi, qui s’exprimait lors de la 2ème rencontre du Forum de Fès axée sur les modes et cadres de vie en société, a souligné la nécessité impérieuse d’intégrer et de protéger le savoir-faire et le génie créatif des artisans, en tant que patrimoine immatériel, pour préserver les techniques ancestrales de restauration des projets et des monuments.

Mettant en valeur l’importance qu’accorde l’UNESCO au patrimoine immatériel, il a aussi fait part des techniques opératoires de restauration, dont les documentations photographiques et graphiques, ainsi que les études préalables. Il a toutefois déploré le manque d’écoles de restauration au Maroc.

De son côté, l’architecte espagnol Javier Galván Guijo, a donné un aperçu sur l’architecture dans la péninsule ibérique, notant que l’architecture andalouse est une source d’inspiration pour l’architecture contemporaine.

Mettant en avant l’architecture andalouse à travers ses multiples composantes, dont les coupoles, les arcs et les minarets, M. Galván Guijo a fait savoir que le génie artisanal et le patrimoine arabe est très présent en Espagne, dont les vestiges existent toujours à Saragosse, Séville et Cordoue.

De son côté, l’architecte Salima Naji a abordé le bâti rural ancien, dont les ksours, les kasbahs et les greniers collectifs, insistant sur la nécessité de valoriser ces ensembles bâtis et le talent des maitres-artisans.

‘’Les espaces oasiens du fait de leur dimension hautement symbolique constituent des lieux de réflexion sur l’héritage, le présent et le futur des sociétés humaines’’, a-t-elle ajouté, précisant qu’’ils démontrent la capacité des hommes à constituer un environnement viable et vivable durant des siècles malgré les contraintes climatiques extrêmes’’.

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Pour Driss Khrouz, directeur général de la fondation Esprit de Fès, structure organisatrice du Festival, le choix de la thématique ‘’savoirs ancestraux’’ est ‘’inspiré par la restructuration vertueuse que vit la médina de Fès dans ses monuments, ses édifices et ses référents culturels’’.

‘’Les savoirs ancestraux se retrouvent sous des formes diverses et multiples dans toutes les sociétés’’, a-t-il précisé, ajoutant qu’ils sont valorisés et réhabilités chez certains, négligés chez d’autres, mais ils sont la source des civilités, des sociabilités, des métiers, des croyances et des créations’’.

Le forum de Fès soumet au débat plusieurs axes, notamment ‘le patrimoine écrit à l’heure des mutations technologiques’’ et ‘’les musiques sacrées du monde : un patrimoine immatériel pour le dialogue des cultures’’.

La programmation musicale du festival rassemblera cette année plus d’une vingtaine de pays : De la solidarité mondiale avec Goran Bregovic et ses lettres à Sarajevo, aux tissages musicaux orchestrés par le maître Jordi Savall avec son spectacle ‘’Ibn Battuta, Voyageur de l’Islam’’, au Gospel de Soweto d’Afrique du Sud, ‘’Au cœur de l’Afrique Soufie’’ avec l’ensemble Mtendeni Maulid de Zanzibar, de l’ensemble de la Haute Egypte et le chant des khadres soufis du Sénégal, le programme musical de la diaspora séfarade à la synagogue Slat Al Fassyine.

Cette édition a l’ambition de perpétuer l’âme de la ville et ce grâce aux ramifications entretenues entre les différentes traditions culturelles creuset de l’Histoire du Maroc mais également artisanales, à l’origine du tissu social qui la compose.

Le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde et son Forum, créés respectivement en 1994 et 2001, s’inscrivent dans la tradition savante, artistique et spirituelle de la ville. Depuis son avènement, ce rendez-vous a connu un succès grandissant. Le Festival fut désigné en 2001 par l’O.N.U. comme l’un des événements marquants contribuant au dialogue des civilisations.

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