Le Maroc, un acteur majeur de la transition énergétique dans le monde

Le Maroc est devenu, grâce à son nouveau modèle énergétique, l’un des acteurs majeurs de la transition énergétique dans le monde, plus particulièrement dans le continent africain et ce, au vu de la place de choix qu’il accorde aux énergies renouvelables, a affirmé, jeudi, à Tirana, le Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Abdelkader Amara.

« La transition énergétique au Maroc connaît, aujourd’hui, un tournant historique grâce à la forte impulsion donnée par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, dans sa déclaration à l’occasion de la réunion des chefs d’Etats à la COP21, à Paris, où le Souverain avait annoncé la ferme volonté du Royaume du Maroc de porter la part des énergies renouvelables de 42 % de puissance installée prévue en 2020, à 52% à l’horizon 2030 », a-t-il souligné dans une intervention devant les participants à la 10ème session de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM) qui se tient les 18 et 19 février dans la capitale albanaise.

Présentant le modèle énergétique marocain ainsi que les efforts déployés par le Maroc pour relever les défis du changement climatique et accélérer le développement durable, le ministre a relevé que cette nouvelle dynamique a permis au Maroc d’avoir, pour la première fois, dans son histoire, un mix électrique où dominent les sources renouvelables et de réduire sa dépendance énergétique qui dépassait les 98% en 2009, à moins de 82% en 2030.

Un challenge atteignable au vu du potentiel considérable en énergie éolienne dont dispose le Maroc qui est estimé à 25.000 MW en on-shore et 250.000 MW en off-shore et également un fort potentiel solaire estimé à 20.000 MW avec un ensoleillement de plus de 3.000 heures par an et une irradiation moyenne de près de 6,5 kwh/m²/jour, a-t-il assuré, avant de noter que le Maroc aura à développer entre 2016 et 2030, une capacité additionnelle de production d’électricité de sources renouvelables d’environ 10.100 MW dont 4.560 MW solaire, 4.200 MW éolienne, et 1.330 MW hydro-électrique.

Résultat: la part de l’éolien et celle du solaire seront portées à 20% chacune d’ici 2030 et celle de l’hydroélectrique sera au moins de 12%. Un vaste chantier qui nécessitera un investissement global de l’ordre de 40 milliards de dollars dont 30 milliards de dollars pour les projets de production électrique de sources renouvelables pendant la période 2016-2030. Ce qui représente, selon lui, de réelles opportunités d’investissement pour le secteur privé.

Tout en relevant que cette montée en puissance des énergies renouvelables est propice pour que le Maroc puisse honorer ses engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre, Abdelkader Amara a fait remarquer que l’aboutissement de ces projets en énergie renouvelable a été favorisé par la mise en œuvre d’une batterie de dispositions aux niveaux législatif, réglementaire et institutionnel.

Un vaste chantier dans le domaine des énergies renouvelables qui illustre l’engagement du Maroc dans l’effort international visant l’adoption de modèles économiques sobres en carbone pour la réduction des émissions de Gaz à effet de serre, et qui a été mondialement salué comme en témoigne l’organisation, en novembre prochain, à Marrakech, de la 22ème session de la conférence des parties de la convention des Nations-Unies sur les changements climatiques COP22, s’est-il félicité, rappelant que le Maroc avait déjà organisé, en 2001, la COP 7.

Un engagement international assumé tout comme l’intérêt accordé par le Maroc à une intégration énergétique méditerranéenne, jouant pleinement son rôle de maillon de liaison entre les deux rives de la Méditerranée, a souligné Amara, notant, à ce titre, les capacités importantes d’interconnexions développées avec l’Espagne (1400 MW) et l’Algérie (1200 MW) ainsi que des capacités additionnelles qui sont prévues avec le Portugal (1000 MW), l’Espagne (700 MW). A cela, il ajoute une interconnexion avec la Mauritanie en cours d’étude.

Parallèlement au renforcement des interconnexions entre les réseaux des pays du nord, d’une part, et entre ceux des pays du sud, d’autre part, le ministre a insisté sur la nécessité d’accorder un intérêt particulier au développement et au renforcement des interconnexions entre les deux rives de la méditerranée, condition sine qua non pour mettre en œuvre des projets d’intérêt commun d’échange d’électricité mutuellement bénéfique.

Pour faire face à des situations énergétiques de plus en plus difficiles, le ministre a estimé que les pays de la Méditerranée sont plus que jamais appelés à mettre en place une coopération ciblée et opérationnelle à même d’assurer la diversification et le renforcement de la sécurité de leur approvisionnement énergétique, un transport adéquat des énergies, le développement et la modernisation des cadres institutionnels, des outils de soutien, des infrastructures et des capacités industrielles.

Une coopération équilibrée et durable qui devrait accélérer le transfert de technologie et le développement d’un partenariat industriel au profit du sud ainsi que la mobilisation des financements requis pour les ouvrages de transport de l’électricité dans le cadre d’une véritable politique de co-développement gagnant-gagnant, a-t-il préconisé.

Cette session à Tirana est marquée par la participation des représentants des 28 pays membres de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée ainsi que leurs partenaires et des organismes internationaux.
Les travaux seront axés sur les nouveaux défis dans la région méditerranéenne. Il s’agit de débattre de questions politiques, économiques et sociales dont les changements climatiques, la migration, le terrorisme et le développement durable.

Présent aux travaux à l’invitation du Président du parlement albanais, Ilir Meta, Abdelkader Amara aura, par ailleurs, des entretiens avec ses homologues des pays participants ainsi que des responsables de l’APM et autres organismes.

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