Les finances publiques et la justice sociale, une question de qualité de la gouvernance publique

Les finances publiques et la justice sociale sont une question étroitement liée à la qualité de l’intervention et de la gouvernance dans la gestion publique, a souligné, samedi à Rabat, le Trésorier général du Royaume, Nourredine Bensouda.

« Les finances publiques et la justice sociale ne sont pas une question quantitative ni d’enveloppe budgétaire, mais plutôt de qualité d’intervention et de gouvernance dans la gestion publique », a déclaré à la presse, M. Bensouda, en marge de la clôture des travaux de la 12è édition du colloque international sur les finances publiques, placée sous le thème « Finances publiques et justice sociale ».

Évoquant les principaux enseignements de ce colloque, M. Bensouda a mis l’accent sur la nécessité d’adopter une politique de ciblage qui donne la priorité aux populations les plus démunies, notamment les personnes à besoins spécifiques et les personnes âgées. Cette politique de ciblage se doit également d’accorder une attention particulière à la création d’emplois pour les jeunes et au soutien des jeunes porteurs de projets, a t-il poursuivi.

Pour sa part, M. Mohamed Tawfik Mouline, directeur général de l’Institut Royal des Études Stratégiques (IRES), a indiqué que la justice sociale est à la fois une égalité de droits, de chances et de situations, soulignant que les pouvoirs publics sont appelés à entreprendre différentes actions pour garantir la justice sociale.

En effet, M. Mouline a affirmé qu’un système d’éducation généralisé et de grande qualité en faveur d’une élite et une population éduquée aux enjeux du futur, est le seul moyen à même de réduire les inégalités de façon efficace sur le long terme. Il s’agit également de développer un système de formation professionnelle de façon à tenir compte des métiers de demain et d’assurer une meilleure gouvernance des systèmes de la santé et de la protection sociale, a-t-il ajouté.

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En outre, M. Mouline a appelé à une réforme de la gouvernance publique en vue d’un État plus décentralisé où il y a plus de transparence au niveau de la prise de décision et de la mise en œuvre des politiques publiques. Laquelle gouvernance qui devrait concerner en priorité les secteurs sociaux, a-t-il poursuivi.

Quant à l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des agents économiques, M. Mouline a évoqué le besoin d’une véritable politique d’industrialisation qui permet de créer des emplois stables et permanents, notant que les pouvoirs publics sont invités aussi à s’engager dans l’économie de partage qui est en plein essor.

Il a par ailleurs appelé à la mise en place d’un certain nombre de mécanismes afin que le système économique national puisse accompagner les mutations au niveau international, à savoir notamment la digitalisation et la robotisation, notant que la réduction des inégalités doit porter sur la mise en place d’une stratégie intégrée en matière de lutte contre les changements climatiques qui affectent les populations pauvres et vulnérables.

Ce colloque de deux jours a été organisé à l’initiative du ministère de l’Economie et des finances, en partenariat avec l’Association pour la Fondation internationale de Finances Publiques (FONDAFIP) et avec le soutien de la Revue française de Finances Publiques (RFFP).

Les débats ont porté sur trois grands axes, à savoir « les enjeux des finances publiques au regard de la justice sociale », « les nouveaux acteurs notamment les collectivités territoriales, les institutions de l’économie sociale et solidaire, les entreprises » et « l’avenir de la justice sociale et les points de vue et stratégies des institutions internationales en termes de renforcement de la justice sociale et d’intégration communautaire des Etats ».

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