L’Institut national de formation aux Droits de l’Homme baptisé du nom de feu Driss Benzekri

 L’Institut national de formation aux Droits de l’Homme (INFDH), basé à Rabat, a été baptisé du nom de feu Driss Benzekri, ancien président du Conseil consultatif des Droits de l’Homme (CCDH) et de l’Instance Equité et Réconciliation (IER), en reconnaissance de l’action louable de cette figure emblématique de la défense des droits de l’Homme, qui a marqué de son empreinte l’histoire du Maroc moderne.

La cérémonie de dévoilement de la plaque commémorative a eu lieu, mercredi soir à l’occasion du dixième anniversaire de la disparition de feu Driss Benzekri, en présence notamment du président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss El Yazami, et d’un parterre de personnalités du monde politique, académique et associatif, ainsi que de représentants du corps diplomatique et d’organisations internationales accrédité au Maroc et de proches et amis du défunt.

Cette cérémonie est une occasion de rendre hommage à « grand homme du Maroc moderne » qui, aux côtés de SM le Roi Mohammed VI et des autres membres de l’Instance Equité et Réconciliation, a « tracé une partie de notre avenir », a déclaré M. El Yazami.

L’ancien président de l’IER a aussi tracé les contours du Maroc d’aujourd’hui, « celui de la diversité, de la démocratie et du pluralisme », a-t-il ajouté dans une déclaration à la MAP en marge de cette cérémonie.

« Les droits de l’homme ont besoin pour être effectifs de gens compétents qui croient, portent des valeurs, savent passer les messages et communiquer avec les diverses couches de la population, les parlementaires et les acteurs politiques et les partenaires internationaux au Maroc », a poursuivi M. El Yazami, se disant convaincu que l’INFDH Driss Benzekri contribuera à l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs des droits de l’Homme.

Pour sa part, le président de la Fondation Driss Benzekri pour les droits de l’Homme et la démocratie, Hassan Semlali a rappelé les efforts consentis par feu Benzekri en faveur des questions des droits de l’Homme et de la justice transitionnelle, soulignant que le défunt a mis en avant l’expérience marocaine en matière des droits de l’Homme.

La création de l’INFDH constitue un nouveau pilier pour la mise en place des recommandations de l’IER , particulièrement le volet relatif au « Développement des capacités de la société marocaine sur l’éducation aux droits de l’Homme et à la pratique démocratique », en vue de diffuser la culture des droits de l’Homme, de contribuer à l’édification de l’Etat de droit et des libertés et de mettre fin aux violations des droits de l’Homme.

Partant de ce constat, la fondation Driss Benzekri pour les droits de l’homme et la démocratie a œuvré à la formation d’une nouvelle génération de formateurs aux droits de l’Homme, a relevé M. Semlali, faisant savoir que la Fondation a lancé en 2011 un projet de renforcement des capacités des jeunes dans la région du Maghreb autour des instruments internationaux de protection des droits de l’homme, dont ont bénéficié 100 jeunes défenseurs des droits de l’Homme du Maroc, d’Algérie et de Tunisie.

De son côté, le directeur de l’Institut national de formation aux Droits de l’Homme Driss Benzekri, Younes Ajarrai, a rappelé que l’INFDH a pour mission le renforcement des capacités des publics concernés par la défense, la protection, la promotion et l’application des principes fondamentaux des droits humains et consiste également à construire des cycles et des modules de formation avec les partenaires concernés, pour élaborer des contenus innovants et adaptés aux attentes des acteurs des droits de l’Homme.

Aux côtés de partenaires marocains, plusieurs formations ont été mises en place grâce à des partenariats avec des agences onusiennes, la délégation de l’Union européenne et des fondations et ONG internationales dans le cadre de la coopération bilatérale, a-t-il relevé.

Le directeur-résident de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ), Juergen Jierlmaier a, quant à lui, indiqué que la GIZ s’est engagée à apporter son assistance technique pour la conception, la mise en œuvre et le démarrage de l’INFDH, qui se veut un levier de changement des comportements, nécessaire à l’émergence d’une culture des droits de l’Homme.

Dans ce cadre, le projet du CNDH et de la GIZ « Renforcement des institutions nationales des droits de l’Homme » (RINDH), financé par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), a permis de développer un programme pour le renforcement des institutions nationales dédiées aux droits de l’Homme et la mise en œuvre des dispositions de la Constitution marocaine, a-t-il dit.

Il a rappelé, dans ce sens, que le CNDH s’est engagé dans l’interaction du Royaume avec les mécanismes de l’ONU et le suivi de la mise en œuvre de leurs recommandations, mettant en exergue la politique marocaine de migration et d’asile qui est un modèle pour les pays de la région.

Membre fondateur du Forum marocain pour la vérité et la justice (FMVJ), puis secrétaire général du CCDH, feu Driss Benzekri avait été nommé par SM le Roi Mohammed VI président de l’Instance équité et réconciliation (IER), chargée de faire la lumière sur les violations des droits de l’Homme perpétrées entre 1956 et 1999.

A l’issue des travaux de l’IER, dont le rapport final a été officiellement présenté à SM le Roi en janvier 2006, il a été nommé président du CCDH, auquel a été confié le suivi de la mise en œuvre des recommandations. Il est décédé le 20 mai 2007 et fut inhumé dans son village natal d’Aït Ouahi (province de Khémisset).

Créé par le CNDH en 2015, l’INFDH est né de la prise de conscience des besoins des différents acteurs en matière de renforcement de leurs capacités en droits humains.

Instrument souple, l’institut Driss Benzekeri souhaite accompagner les acteurs des droits de l’Homme dans la valorisation de leurs acquis, l’amélioration de leurs connaissances, la professionnalisation de leurs métiers et la mobilisation de leurs ressources humaines, ainsi que la promotion de la diffusion de la culture et des valeurs universelles des droits de l’Homme et de la citoyenneté.

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