Mali: l’aéroport de Gao impraticable à la suite d’un attentat jihadiste

L’aéroport de Gao, principale ville du nord du Mali, est impraticable pour une durée indéterminée à la suite de l’attentat jihadiste qui l’a visé mardi soir, provoquant d' »importants dégâts », a annoncé jeudi la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

Par ailleurs, des affrontements entre combattants proches de groupes armés signataires de l’accord de paix ont fait au moins deux morts jeudi au sud de Gao, près de la frontière avec le Niger, a appris l’AFP d’un élu et d’une source de sécurité étrangère dans la région.

« Ils se sont affrontés entre les localités de Tessit et d’Intillit. Il y a au moins deux morts », a déclaré à l’AFP cet élu.

Les protagonistes était « des hommes armés non formellement identifiés. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils sont très proches de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion) ou du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) », selon la même source, évoquant un possible différend lié au trafic de drogue.

La source de sécurité étrangère a confirmé les affrontements, estimant que « les hommes armés sont probablement issus des mouvements qui sont dans le processus de paix » et faisant état d’une dizaine de blessés, outre les tués.

Selon les premières informations recueillies mardi soir par l’AFP de sources au sein de la Minusma et de l’armée malienne, l’attentat suicide à la voiture piégée visant l’aéroport de Gao s’est soldé par la mort de son auteur.

Mais la Minusma a précisé jeudi dans un communiqué que deux véhicules au total avaient été impliqués dans l’attaque.

L’un de ces véhicules, « chargé d’explosifs », a détruit les installations en préfabriqués qui « abritaient nos services d’aviation », a indiqué la force de l’ONU.

« Les importants dégâts matériels (installations, débris sur la piste) rendent pour l’instant l’aéroport impraticable, il est temporairement fermé. Le nettoyage débutera une fois tout danger écarté », selon le texte.

Le deuxième véhicule « a été abandonné sur place, il contenait 500 kg d’explosifs et de nombreux obus qui doivent être neutralisés aujourd’hui » (jeudi), a précisé la Minusma.

L’attentat a été revendiqué dans un communiqué le soir même par le groupe du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, soulignant que l’aéroport de Gao est l’un des sites les plus importants pour les forces étrangères au Mali.

Belmokhtar, un des jihadistes les plus redoutés du Sahel, rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) depuis un an, donné pour mort à de multiples reprises, aurait péri dans une frappe aérienne française en Libye en novembre, avec le concours des services de renseignement américains, a affirmé lundi un responsable américain.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

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