Maria Latifi, nous ne t’oublierons jamais!

Par Souad Mekkaoui

Ce matin, le monde de la presse s’est réveillé avec les larmes aux yeux : la Grande Maria Latifi s’est éteinte, emportée par la maladie qui ne lui a pas donné de répit et qui a eu raison de ses forces après presque trois ans de combat malgré les traitements entrepris.
Ecrire et publier, concevoir et produire pour le cinéma et la télévision, tel était le souhait de Maria Latifi depuis qu’elle a eu sa retraite, en décembre 2017. C’est à croire qu’entière dans ses engagements, elle a tenu à mener sa mission au sein de la SNRT à terme avant de nous quitter et de laisser sa famille et ses amis dans le deuil.
Maria Latifi, à qui l’on doit de bonnes émissions qui nous arrachaient de la monotonie voire de la médiocrité d’une grande partie des programmes, nous manque déjà par sa personnalité joyeuse coiffée d’un magnifique rire chaleureux et rassurant et par sa voix timbrée. Brillante et discrète, son écriture était élégante, précise et directe. Elle avait le mot juste tout simplement. Libre, elle l’aura toujours été. Femme de caractère, elle a toujours agi pour les bonnes causes et travaillé sans cesse car l’un des secrets de notre chère Maria Latifi, au-delà d’une culture profonde, de son amour pour l’humain, de sa passion pour la littérature c’est bien le travail. Elle ne craignait pas les excès de cœur, n’aimait pas la petitesse ni l’hypocrisie et fustigeait le snobisme et les fausses valeurs.

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Nous garderons très précieusement nos souvenirs d’elle, de sa présence, son humour subtil, sa générosité de cœur, sa grandeur d’âme et son rire qui se répandait comme un air frais, de suite, en dépit de cette pointe de mélancolie sourde qui ne la quittait pas. Tous ceux qui l’ont connue, côtoyée ou travaillé avec la très regrettée femme de presse soulignent sa sensibilité, son abnégation, son altruisme, ses qualités humaines et ses talents professionnels, elle qui était perfectionniste à en souffrir. Jamais satisfaite, toujours se remettant en question.
Il y a juste une année, précisément le 24 avril 2017, elle m’écrivait « les médecins sont été rassurés et du coup je le suis aussi. Ce sera long et fatiguant mais lhamdoullah. Je commence à sortir la tête de l’eau. Je m’habitue au traitement car je tiens à la vie. Je recommence à revivre et à espérer mettre derrière mon dos cette horrible étape de ma vie». Elle tenait à la vie. Elle a gardé espoir jusqu’à la fin. Elle croyait en la médecine et en ses forces mais le foutu mal a cruellement triomphé.
A ses frères et sœurs qui l’ont assistée durant son combat contre la maladie, à ses amies Narjis Reghaye, Laila Ouachi, Ikram Haddaji, Samira Sitaïl, Nadia Doghmi, Amina Gharib, Hasna Daoudi et Khadija Sansar qui étaient présentes pour atténuer la solitude du mal atroce, nous présentons nos condoléances les plus attristées. Nos pensées vont vers toutes les personnes qui l’ont accompagnée en ces moments douloureux où elles salueront pour une dernière fois la Grande et modeste Maria. Nous prions pour le repos de l’âme de la chère disparue. Que Dieu l’agrée en sa sainte miséricorde.
Par la force des choses, nous apprendrons à parler de toi au passé, mais nous ne t’oublierons jamais Maria Latifi. Désormais, nous sommes doublement orphelins de toi et de Malika Malek que tu as tenu à rejoindre.

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