Le Maroc avance à pas sûrs vers la transition énergétique

Le Maroc avance à pas sûrs vers la transition énergétique, a indiqué dimanche à Amman, le directeur du département des combustibles au sein du ministère de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, Mohammed Soulaimani.

Intervenant lors du 3è sommet international de l’énergie, qui se tient à Amman, M. Soulaimani a fait savoir que la part de la production énergétique solaire et éolienne est passée de 2 pc en 2009 à 12 pc en 2015.

En effet, le Maroc a pu sortir d’une période énergétique difficile en 2008 et connaitre une situation d’équilibre entre l’offre et la demande, avec un stock électrique de 15 pc, a-t-il dit, notant que la dépendance énergétique a été réduite en passant de 98 pc en 2008 à 93,6 pc en 2015.

Dans ce sens, il a relevé que le Royaume a initié une nouvelle politique énergétique en 2009 basée sur le renforcement des énergies renouvelable en tant que choix stratégique, outre le développement de l’efficacité énergétique et la consolidation de l’intégration régionale.

La transition énergétique lancée au Maroc a connu un tournant historique à la faveur de la forte impulsion donnée par SM le Roi Mohammed VI aux énergies renouvelables, a-t-il souligné, notant que le Souverain avait annoncé lors de Son discours prononcé au Sommet des chefs d’Etat de la COP 21 à Paris que le Maroc envisage de porter à 52 pc la part des énergies renouvelables dans la capacité électrique créée à l’horizon 2030.

SM le Roi avait réaffirmé cet objectif lors de la COP 22 tenue à Marrakech ce qui permettra au Maroc et pour la première fois dans son histoire de se doter d’un package électrique distingué par l’utilisation des énergies renouvelables au lieu des sources fossiles, a ajouté M. Soulaimani.

Afin d’accompagner ce grand chantier qui vise à renforcer l’intégration des énergies renouvelables dans le système national électrique, il sera procédé à la construction d’une nouvelle unité de production de l’électricité à partir de ressources renouvelables avec une capacité de plus de 10 GWT entre 2016 et 2030 (20 pc de l’énergie solaire, 20 pc de l’énergie éolienne et 12 pc de l’énergie hydroélectrique), a-t-il annoncé, relevant que ces programmes permettront de réduire la dépendance énergétique de 98 pc en 2009 à moins de 82 pc en 2030.

Des moyens de production flexibles seront mobilisés pour accompagner le développement croissant des énergies renouvelables, selon M. Soulaimani, qui a noté à cet égard que la mise en œuvre du plan national du développement de l’utilisation du gaz naturel liquéfié est en cours et qu’il sera procédé à la mise en place d’usines pour produire de l’électricité à partir du gaz naturel, ainsi que d’un port gazier et d’une station de gaz naturel liquéfié.

Le Maroc, a-t-il poursuivi, conscient de la problématique des intermittences dans la production d’électricité à partir de sources renouvelables, est l’un des premiers pays de la région euro-méditerranéenne qui ont introduit le transfert de technologies de l’énergie par pompage et ce, à travers la réalisation la station Afourar d’une capacité de 460 MW.

Le Maroc qui dispose d’une côte de 3500 km de longueur, vise à lancer un grand programme pour le développement des stations de transmission de l’énergie par pompage, ce qui rendrait le système électrique national indépendant des installations de réserve de production d’électricité qui fonctionnent à partir des combustibles fossiles, a-t-il souligné.

Et d’ajouter que pour l’activation de ces programmes et projets énergétiques, le Maroc a accordé une importance cruciale à la promotion des investissements dans le domaine des énergies en général, et des énergies renouvelables en particulier, notant que le Royaume poursuit ses efforts à travers l’adoption des mesures appropriées, ainsi que le développement de l’arsenal juridique, organisationnel et institutionnel, dans l’optique de garantir l’environnement adéquat en vue d’encourager les investisseurs privés marocains et étrangers en matière des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

En vue d’accompagner le développement que connait le secteur dans le système énergétique national, le responsable marocain a fait savoir qu’il a été procédé à la création de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité qui veille au bon fonctionnement du marché de l’électricité, la définition des tarifications et des conditions d’accès au réseau électrique et de la liaison électrique.

Il a fait observer, dans ce contexte, que l’effort est concentré actuellement sur la mise en application du nouveau cadre institutionnel des énergies renouvelables pour accompagner la Vision 2030 et ce, en vue de tirer vers le haut le rendement des institutions agissantes dans ce domaine à travers le renforcement de la coordination et la complémentarité entre elles.

Il a indiqué également que le volume des investissements qui seront consacrés au secteur de l’énergie à l’horizon 2030 serait de 40 milliards de dollars, dont 30 milliards de dollars pour les projets de production de l’électricité à partir de ressources renouvelables, ce qui offre de grandes opportunités d’investissements pour le secteur privé national, régional et international.

Compte tenu de son positionnement géographique stratégique et de sa volonté politique, le Royaume, poursuit M. Soulaimani, fait de son intégration dans le système énergétique régional l’une des priorités de sa stratégie énergétique, faisant savoir que le plus important pour le Maroc c’est de jouer un rôle de taille dans la coopération régionale dans le domaine énergétique à travers le développement stratégique de l’infrastructure de raccordement entre les réseaux électrique des pays de la région.

Il a ajouté que pour atteindre cet objectif, le Maroc a développé ses capacités de raccordement avec l’Espagne (1400 Mw) et 1400 Mw avec l’Algérie, notant que des études sont en cours actuellement pour établir des capacités additionnelles avec le Portugal (1000 MW) et l’Espagne 700 MW.

Concernant le raccordement entre le Maroc et la Mauritanie, le responsable marocain a relevé que les deux parties ont déjà lancé les études techniques et de faisabilité pour identifier le choix optimal sur les plans technique et économique en vue du raccordement de la ville mauritanienne de Nouadhibou à la ville de Dakhla, en tenant compte des projets en cours de réalisation dans la région en vue de renforcer le réseau dans la région sud du Maroc.

‘’Cette liaison sera de nature à promouvoir les échanges économiques d’électricité entre les systèmes énergétiques des deux pays’’, a-t-il dit.

Pour ce qui est de l’efficacité énergétique, M. Soulaimani a indiqué que le Maroc est engagé à accélérer son rythme et ce à travers sa vision stratégique ciblant les secteurs les plus consommateurs d’énergie en l’occurrence celui du transport (premier consommateur avec 38 pc), de l’habitat (33 pc), l’industrie (21 pc), l’agriculture et l’administration publique et ce, afin d’atteindre un taux d’économie de 20 pc à l’horizon 2030.

Le responsable marocain a qualifié de ‘’pionnière’’ l’expérience du Royaume dans le domaine énergétique, notant que le Royaume a réussi à instaurer un modèle énergétique à faible taux d’émission de Carbone.

Le 3è Sommet international de l’énergie, qui se tient à Amman, discute des nouveautés du secteur, des opportunités d’investissements disponibles, ainsi que des défis à relever dans le secteur, outre les perspectives de diversification énergétique en moyen orient ainsi que des possibilités de coopération régionale et des opportunités de partenariat entre les secteurs public et privé dans la région.

En marge de ce Sommet de deux jours qui connait la participation d’experts, professionnels et responsables issus de 45 pays, les organisateurs ont programmé un Salon international permettant aux entreprises de mettre en lumière leurs produits, leurs expériences et expertises et surtout, de s’enquérir des dernières nouveautés dans ce domaine.

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