Le Maroc, rempart et modèle de l’antiterrorisme

Depuis quelques temps, la montée du terrorisme oblige, on ne tarit pas d’éloges sur l’efficience du modèle sécuritaire du Royaume du Maroc qui s’impose à une communauté internationale inquiète et démantibulée. Le Maroc s’érige en effet comme l’exemple obligé, requis et sollicité. Il reste que l’hommage unanime rendu à notre pays est méritoire à double titre : il rend écho à une vision royale marquée au sceau de l’efficacité et de l’impératif de stabilité ; il met en évidence ensuite une nouvelle conception de la sécurité avec des enjeux inédits en termes de réflexion, de stratégie, de renouvellement des équipes dirigeantes, des hommes nouveaux et, ce qui n’est pas le moindre élément, les technologies idoines.

Hormis les agressions commises par des jeunes franco-algériens venus en touristes en août 1994 contre l’hôtel Atlas Asni, qui a conduit à une rupture de relations avec le gouvernement algérien, le Maroc a été confronté au terrorisme depuis 2003. Il en a payé le prix fort. Deux ans seulement après les attentats du 11 Septembre 2001 de New York, il a subi des attaques violentes et meurtrières à Casablanca qui avaient fait plus de 43 morts. Le modus operandi de ces actes terroristes n’a pas varié depuis, des jeunes bardés de ceintures explosives, transformés en kamikazes et jetés sur la scène publique ! Une année plus tard, un carnage d’une autre dimension avait fait des dizaines de morts à la gare principale de Madrid avec, on le prouvera plus tard, une même filiation idéologique au groupe al-Qaïda !

Le Maroc s’était doté d’une législation sur le champ, sans doute hâtive voire incomplète en son temps, mais nécessaire. La loi existait, certes, mais les technologies et les hommes pour assurer leur mise en œuvre s’y employaient avec plus ou moins de succès. Autant dire qu’ils étaient débordés voire hors du champ d’intervention face à un terrorisme qui prenait pied, au niveau national et international, se développait comme l’Hydre de Lerne et frappait sans distinction.

Entre les attentats de mai 2003 et celui du Café Argana à Marrakech, survenu en avril 2011 et qui a fait 17 morts, le Maroc a connu une première phase d’un terrorisme rampant qui, cahin caha, s’est efforcé de s’implanter dans le quotidien collectif. Au niveau de sa ferme prise en charge par les autorités, outre une détermination politique, il manquait une conception dans la gestion de ce dossier devenu complexe par l’extension des réseaux islamistes et qui nécessitait une riposte appropriée. L’arrivée à la tête de la DGST de Abdellatif Hammouchi, le 15 décembre 2005, avait pour objectif de structurer à la fois la réflexion et la méthode de lutte contre le terrorisme. Universitaire, formé au métier et fin connaisseur des mouvements islamistes, rompu à l’analyse de leurs comportements et de leur ascension, il incarnera la nouvelle doctrine de lutte antiterroriste. Quand en 2015, le Roi Mohammed VI lui confie la charge en plus de directeur général de la Sureté nationale, c’est une sorte de consécration, en hommage à ses qualités.

A partir de ces entrefaites, le Maroc prend en main, plus gravement si l’on peut dire, l’affaire du terrorisme dans sa dimension pratique. Il se transforme en sanctuaire de lutte déterminée, avec une organisation administrative, des effectifs renforcés, la création du GIGR, commando rapide d’intervention, et surtout le BCIJ (Bureau central d’investigations judiciaires), dénommé le FBI marocain qui assure une veille continue et décourage en principe toute velléité d’attentat. En moins de deux ans, le visage de la lutte antiterroriste au Maroc s’est transfiguré, pour nous dévoiler une réalité souterraine, nous livrant les secrets d’un phénomène d’autant plus méconnu qu’il participait d’une profonde déstabilisation : 159 cellules dangereuses, animées de desseins criminels, actives et dormantes ont été démantelées ces dernières années, des centaines d’arrestations opérées à travers le Royaume, une mobilisation à nulle autre pareille, une veille stratégique aussi dont on peut, en effet, se prévaloir et s’enorgueillir.

Le modèle sécuritaire du Maroc a tout pour faire ses preuves : la coordination, le renforcement des structures, la coopération des populations et la sollicitude royale. On peut y ajouter l’admiration que ne cessent de nous témoigner plusieurs pays à l’étranger et non des moindres, qui n’hésitent pas à solliciter le soutien de nos services et le savoir-faire dont ils font preuve. Or, s’il est un meilleur hommage à l’endroit de forces de sécurité du Maroc, c’est bel et bien celui que Sa Majesté le Roi leur a rendu dans le discours du Trône qu’il a prononcé samedi 30 juillet à Tétouan. «  Je tiens, a dit le Souverain, à exprimer aux différents Services de sécurité notre considération pour les efforts inlassables et les sacrifices énormes qu’ils consentent dans l’accomplissement de leur devoir national. Je salue également l’efficacité qui caractérisent l’action qu’ils mènent pour anticiper et mettre en échec les menées terroristes qui tentent désespérément d’effrayer les citoyens et de porter atteinte à la sécurité et à l’ordre public ». Voici en effet un témoignage d’une limpidité et d’une grandeur humaine exprimée par un Roi qui prend la mesure de la mission et des dangers qu’encourt la famille sécuritaire qui veille à la stabilité du pays et à la tranquillité des citoyens. De la même manière, le Souverain affirme avec solennité et fierté que «  sur le plan extérieur, la coopération et la coordination des Services sécuritaires de notre pays avec leurs homologues dans un certain nombre d’Etats frères et amis, ont contribué à déjouer de nombreux attentats terroristes et à épargner de grands drames humains à ces pays ». On en veut pour preuve le soutien apporté par nos Services aux pays européens, les appels à la coopération lancés par des pays comme les Etats-Unis, la Russie même…

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