« Miloud Labied ou le parcours exceptionnel d’un artiste chercheur », thème d’une conférence au Musée de Bank Al-Maghrib

Le Musée de Bank Al-Maghrib a organisé, jeudi à Rabat, une conférence intitulée « Miloud Labied ou le parcours exceptionnel d’un artiste chercheur » à l’occasion de la parution du beau-livre « Miloud Labied, un art magistral de l’ellipse », édité en marge de l’exposition rétrospective consacrée à l’artiste peintre et qui se poursuit jusqu’au 31 mars.

Miloud Labied, qui aimait sonder les vertus du silence tout en prêtant une oreille attentive à ses interlocuteurs et entourage, avait exercé plusieurs métiers, notamment celui de barbier et jardinier, avant de se lancer dans l’univers de la peinture, mais alors en tant que peintre naïf, a indiqué l’écrivain et critique d’art Moulim El Aroussi à cette occasion, ajoutant que le défunt s’était ensuite inscrit dans les ateliers de Mme Jacqueline Brodksis à Maâmora, où il a rencontré plusieurs artistes à l’instar de Mohamed Kacimi, Bouchaïb Habouli et Ahmed Louardigui.

Illettré, feu Labied, portait un grand intérêt à la chose intellectuelle et culturelle et s’était engagé à cette époque, à la suite de l’influence de l’œuvre de l’artiste Ahmed Cherkaoui, dans la voie du signe populaire amazighe, a souligné El Aroussi, notant que cet engagement a radicalement transformé sa compréhension de la peinture, le transportant du simple artisan qui faisait confiance à ses souvenirs et son « onirisme », à l’artiste qui prend position et donne un sens à son travail.

De son côté, le plasticien Bouchta El Hayani a abordé lors de cette conférence, dirigée par l’écrivain et critique d’art et commissaire de l’exposition Abderrahman Benhamza, trois aspects de la personnalité de feu Labied, en l’occurrence son humanisme, son rapport à la création artistique ainsi que la forte amitié qui les a liés, rappelant leurs collaborations, notamment à travers l’exposition « Cinq plasticiens à Milano » en 1970 en Italie.

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Né en 1939 à Kelâa Sraghna et décédé à Rabat en 2008, Miloud Labied avait commencé depuis 1963 l’organisation de plusieurs expositions individuelles à Rabat et Casablanca et à participer dès 1958 à un nombre d’expositions en groupe, notamment au Liban, en Irak, en Espagne, en France, en Belgique et en Allemagne de l’Est. Depuis sa première exposition collective en 1958 au musée des Oudayas à Rabat, puis personnelle en 1963 à Bab Rouah, jusqu’à son décès, l’artiste n’a eu de cesse de renouveler constamment son style et d’explorer différentes formes. Il débute sa carrière par un art taxé à l’époque de « naïf » par ce qu’on appellera plus tard le Groupe de Casablanca (Belkahia, Chebaâ, Hariri).

Feu Labied comprend rapidement que « la figuration ne mène à rien » et se met à développer dans les années 70 du siècle dernier, en tant que « peintre chercheur » comme il se définissait, un style qui aboutira à une abstraction de type d’abord géométrique proche du cubisme, puis lyrique avec des formes courbes, circulaires récurrentes, selon les organisateurs de l’exposition. Cette conférence s’inscrit dans le cadre de exposition des travaux de feu Miloud Labied autour du thème « Un art magistral de l’ellipse », organisée actuellement au Musée de Bank Al-Maghrib dans le but de rapprocher le public de la personnalité de l’artiste à travers l’exposition d’une cinquantaine de ses plus belles œuvres qui marquent les différentes étapes de son parcours artistique riche en création.

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