ONU : 50% des Marocaines mariées approuvent les violences conjugales

Chouaki Oulkhir 

Cela paraît inconcevable mais d’après le rapport de l’ONU Femmes présenté à Beyrouth, mardi dernier, la moitié des femmes marocaines affirment qu’il est de leur devoir d’épouses de supporter la violence de leurs maris, pour préserver leurs foyers !

Le rapport révèle qu’environ 62% des Marocains jugent qu’il est du devoir de leurs épouses de faire avec les violences conjugales. Plus étrange encore, près de la moitié des Marocaines approuvent.

Ce qui explique que certaines femmes vivent la violence conjugale pendant des années. Et malgré ce qu’elles endurent, elles restent avec leur conjoint et refusent parfois l’aide de leur entourage.

Par ailleurs, les violences conjugales partent souvent des menaces et des agressions verbales à la violence. Et bien que les blessures physiques puissent être le danger le plus évident, les conséquences émotionnelles et psychologiques sont également sévères.

D’ailleurs, des recherches ont donné plusieurs causes pour ces violences dans le couple, mais toutes ces causes et facteurs de risques ont une relation commune sous-jacente : l’agresseur ressent le besoin d’exercer un contrôle total sur sa partenaire. Certaines études indiquent qu’une cause de violence familiale provient d’une intersection des facteurs environnementaux et individuels. L’agresseur a recours à des tactiques abusives comme la peur, la culpabilité, la honte, le mépris de l’autre afin de garder sa conjointe sous son emprise.

Le rapport de l’ONU a révélé, par ailleurs, que plus de 60 % des hommes ont subi des violences dans le cadre familial quand ils étaient enfants et 80% ont été violemment traités par leurs instituteurs, alors que les filles étaient moins violentées corporellement à l’école.

Nombre d’experts pensent que la psychopathologie, développée en grandissant dans un ménage violent et abusif, fait que la violence familiale continue à être un héritage générationnel. Témoigner l’abus en tant que norme, ou être abusé, détruit la capacité de l’enfant à faire confiance aux autres et sape sa capacité à contrôler ses émotions. Cela produit des personnes hostiles et émotionnellement insécurisées avec une faculté profondément altérée à développer et à maintenir des relations saines.

Le rapport a fait étalage de 4 pays arabes : le Maroc, le Liban, l’Egypte et la Palestine. Le but étant de dresser le profil des hommes plus susceptibles  à appuyer les principes d’égalité et de la parité. Des facteurs économiques, culturels et sociologiques, différencient les hommes qui soutiennent l’égalité et leurs compatriotes qui s’accrochent à une vision archaïque de la femme. Le rapport onusien souligne qu’une grande majorité des Marocains est convaincue que l’éducation et l’enseignement restent les seuls outils en mesure de lutter contre la violence et l’ignorance.

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