Oujda capitale de la culture arabe 2018: Tenue à Casablanca d’une conférence sur « le mouvement culturel à Oujda: contours et perspectives

Une conférence intitulée « Le mouvement culturel à Oujda: contours et perspectives » a été organisée samedi à Casablanca à l’occasion de la sélection de la ville d’Oujda comme capitale de la culture arabe pour l’année 2018. Lors de cette conférence traitant des créations dans le domaine historique, théâtrale et poétique dans l’Oriental, le chercheur Badr Elmoqri, a indiqué que d’après le maréchal Lyautey qui a occupé la ville d’Oujda en mars 1907, la position géographique de cette ville lui a conféré une identité plurielle, puisqu’elle sert de trait d’union entre la mer méditerranée et le fleuve Niger.

El Moqri a ajouté que Oujda a servi d’appui aux dirigeants de la révolution algérienne contre le colonialisme français et à l’élite politique et militaire de ce pays, évoquant les nombreuses visites effectuées par les leaders des mouvements de libération à travers le monde, à l’instar d’Amilcar Cabral, d’Agostinho Neto et de Frantz Fanon qui a théoriser l’idée du tiers-monde avec des nationalistes marocains lors de son séjour dans cette ville en 1960.

Le professeur de théâtre Mustapha Ramdani a relevé pour sa part qu’Oujda est la première ville marocaine visée par la colonisation française, ajoutant qu’elle aussi la première ville à disposer d’une gare ferroviaire, d’un musée et de la première association culturelle en 1921 qui a représenté le Maroc au théâtre des nations à Paris en 1930. Il a en outre souligné que la ville a vu la naissance de la première compagnie théâtrale amateure, faisant observer que 67% des prix des festivals nationaux de théâtre ont été remportés par des troupes d’Oujda qui représente 80% de l’expérience théâtrale au Maroc et que 70 des 400 textes publiés au niveau national appartienne à des auteurs de l’Oriental.

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De son côté, le poète Yahya Amara, a mis en avant les spécificités de la ville tant au niveau du dialogue culturel africain-arabe, arabo-arabe et arabo-méditerranéen, ainsi que le rôle du poète Tahar Elhadani dans la poésie en prose et de Mounib Elbormi dans le travail sur le concept de fiction spatiale. Il a relevé que le mouvement poétique dans la ville a été influencé par les visites de poètes arabes comme Ahmed Abdelmaâti Hejazy, Said Youssef et Chaouki Bzigh, signalant l’influence de la situation géographique de la ville (entre mer et désert) dans l’émergence de certaines perceptions poétiques qui traduisent « l’esprit de la ville« .

Le chercheur en anthropologie culturelle, Ayad Ablal, a quant à lui, indiqué qu’Oujda a connu des expériences inédites en matière d’art plastique, déplorant l’absence de galeries permettant d’exposer les œuvres des artistes locaux. La 24è édition du SIEL, qui prend fin dimanche est placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, a connu la participation de nombreux intervenants dans les champs culturel, artistique et d’édition.

Cet événement est organisé par le ministère de la Culture et de la Communication, en collaboration avec l’Agence marocaine pour le développement des investissements et des exportations.

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