Un panel de l’ONU condamne les exécutions d’enfants en Arabie saoudite

Un panel d’experts de l’ONU a exhorté vendredi l’Arabie saoudite à abroger immédiatement les lois autorisant l’exécution d’enfants et les châtiments contre les mineurs, comme la lapidation, l’amputation et la flagellation.

Dans un rapport publié vendredi, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU accuse l’Arabie saoudite de condamner les enfants à des peines aussi lourdes que celles des adultes, comme les châtiments corporels et même la peine de mort.

Les experts fustigent par ailleurs Ryad pour sa discrimination systématique des jeunes filles, dont les droits sont limités, et qui peuvent être mariées de force dès l’âge de neuf ans.

Ils expriment aussi leur « profonde préoccupation » face au fait que l’Arabie Saoudite « juge les enfants de plus de 15 ans comme des adultes et continue de condamner à mort des personnes pour des actes qui auraient été commis alors qu’elles avaient moins de 18 ans ».

Le comité, composé de 18 experts indépendants chargés de surveiller l’application de la Convention relative aux droits de l’enfant, a notamment relevé que 4 des 47 personnes qui ont été exécutées le 2 janvier avaient moins de 18 ans lorsque leur peine a été prononcée.

Il demande par ailleurs à Ryad de ne pas procéder à l’exécution de ceux qui sont dans les couloirs de la mort et qui étaient mineurs au moment des faits pour lesquels ils ont été condamnés, citant notamment Ali Mohammed Baqr al-Nimr, Abdullah Hasan al-Zaher et Salman Bin Ameen Bin Salman Al-Qureish.

Le président du Comité de l’ONU, Benyam Mezmur, a précisé aux médias que l’Arabie saoudite était l’un des cinq seuls pays au monde – aux côtés de la Chine, de l’Iran, du Pakistan et des Maldives – pour lesquels le comité avait eu à un moment ou à un autre des inquiétudes relatives aux exécutions d’enfants.

« C’est une question très, très grave », a-t-il dit.

Le comité a par ailleurs condamné les bombardements effectués par la coalition arabe, dirigée par l’Arabie saoudite, au Yémen, soulignant que ces attaques avaient tué des centaines d’enfants et détruit des écoles.

Il a fustigé l’usage de « tactiques » de guerre « interdites », comme « l’usage de la famine », et appelé à une enquête internationale.

En mars 2015, Ryad a pris la tête au Yémen d’une alliance pour enrayer l’avancée des rebelles Houthis, soutenus par l’Iran et fidèles à l’ancien président Ali Abdallah Saleh.

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