Les plaidoiries des avocats de la partie civile ont mis en avant les atrocités infligées aux éléments des forces de l’ordre

Les plaidoiries des avocats de la partie civile ont mis en avant les atrocités commises à l’encontre des éléments des forces de l’ordre lors des incidents ayant accompagné le démantèlement du camp de Gdim Izik, a affirmé, mercredi soir, le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat, Hassan Daki.

Dans une déclaration à la presse, Me Daki a indiqué la Chambre criminelle près la Cour d’appel à Salé, qui examine le procès de Gdim Izik, a donné la parole, lors de l’audience de mercredi, à la défense de la partie civile. Six avocats, y compris deux du barreau de Paris dont un ancien bâtonnier, ont présenté des plaidoiries dans lesquelles ils ont évoqué le contexte général du camp Gdim Izik qui a été le théâtre d’une série de crimes atroces.

Ils ont souligné que la Cour a réussi à consacrer un procès équitable pour tous les justiciables, de l’avis unanime des observateurs internationaux, et que les expertises médicales, ordonnées par la cour en réponse à une requête des accusés avant leur retrait du procès dans le sillage de l’évaluation de la crédibilité des PV de la police judiciaire, ont été réalisées conformément aux standards internationaux et ont conclu que les prévenus n’ont été victime d’aucune torture, a poursuivi Me Daki.

Il a indiqué que le recours, introduit par les accusés concernant l’incompétence de la Cour pour le lieu conformément au droit international humanitaire, est clairement contraire à l’article 66 de la Convention de Genève IV qui ne correspond pas à cette affaire.

Selon la même source, la défense de la partie civile s’est attardée sur la crédibilité des pièces à conviction présentées et discutées par la Cour, notamment les vidéos authentifiant les violences, les dépositions des témoins, ainsi que les PV des communications téléphoniques interceptées.

Me Daki a aussi indiqué que la Cour a décidé de reporter le procès au jeudi 08 mai à 10h du matin pour poursuivre les plaidoiries des avocats de la partie civile, avec ordre au greffier de notifier aux accusés le déroulement de l’audience.

En exécution de l’ordre de la cour, le greffier s’est rendu au local destiné aux détenus au sein de la Cour pour procéder à la lecture du PV des débats devant les prévenus. Mais, dès qu’il a commencé la lecture, ces derniers l’ont interrompu comme d’habitude en scandant des slogans, ce qui l’a empêché d’accomplir convenablement sa mission. Par la suite, il s’est rendu à l’établissement pénitentiaire pour notifier aux autres accusés s’y trouvant le déroulement de l’audience.

Par ailleurs, le procureur général du Roi a indiqué que les accusés en détention ont été transférés à la Cour mercredi à l’exception de deux. L’un à cause d’un certificat médical réalisé par le médecin de l’établissement pénitentiaire et l’autre devait passer les épreuves du baccalauréat comme candidat libre.

Ont pris part à l’audience également les deux accusés poursuivis en état de liberté, les avocats commis d’office pour défendre les accusés dans le cadre de l’assistance judiciaire et la défense de la partie civile. Les prévenus en état de détention ont refusé de rejoindre la salle des audiences pour comparaitre devant la cour qui a adopté à nouveau l’article 423 du code de la procédure pénale et poursuivi l’examen du procès en leur absence, en prévoyant de notifier le déroulement du procès par le greffier à la fin de l’audience.

Toutes les mesures ont été prises pour faciliter l’accès à toute personne désirant assister à ce procès, suivi mardi par certains proches des victimes et des accusés et des observateurs et des médias nationaux et étrangers, a souligné M. Daki.

Le procès de Gdim Izik se tient devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel à Salé, après la décision de la Cour de cassation d’annuler le verdict prononcé contre les mis en cause par le tribunal militaire en 2013.

Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité contre les accusés dans ces événements, poursuivis pour « constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité ».

Les événements de Gdim Izik avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l’ordre et quatre parmi les civils, ainsi que d’énormes dégâts matériels au niveau des établissements publics et des biens privés.

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