La presse digitale a changé les règles de la pratique diplomatique

Les participants à un colloque, organisé mercredi à Salé, ont mis l’accent sur l’évolution spectaculaire des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et leur rôle dans la promotion des politiques extérieures des pays, notamment la presse digitale qui a changé les règles de la pratique diplomatique.

Les intervenants lors de ce colloque, initié par le centre Organisation and Method Consulting en partenariat avec le journal « Le globe économique » et l’Association Amal Al Mostakbal sous le thème « La diplomatie et les médias: quelle relation », ont souligné que la presse digitale a ouvert la voie à la participation des peuples à l’élaboration des politiques extérieures et la prise des décisions, ce qui exige des diplomates l’accompagnement de cette évolution rapide des NTIC et l’interaction instantanée avec les nouveaux moyens de communication.

Dans ce sens, le Chef de Cabinet du ministre de la Communication, Saâd Loudiyi, a relevé qu’il y a un lien étroit entre la presse traditionnelle et moderne et la diplomatie, marquée par plusieurs intervenants (ministère des Affaires étrangères, la société civile, d’autres départements, parlementaires…), ce qui requiert la coordination des efforts de toutes les parties.

Et d’ajouter que le ministère, conscient du rôle joué par la presse digitale dans l’appui de l’action diplomatique, a pris une série de mesures, notamment la formation des jeunes afin de plaider, via la presse digitale, pour la cause du Sahara marocain et de fournir des données numériques sur cette cause.

Dans ce cadre, il a rappelé la publication par le ministère de la Communication de la série « Cahiers du Sahara » et d’un ouvrage intitulé « Marocanité du Sahara, réalités et contrevérités sur le conflit » en versions française, arabe, anglaise et espagnole.

Le ministère encourage la production documentaire sur la cause nationale et œuvre à diffuser une image réelle sur le Maroc et les grands chantiers et réformes entrepris à travers les médias étrangers, tout en suivant les informations publiées sur le Maroc afin que ce département puisse contribuer, à son tour, à la diplomatie populaire, a-t-il poursuivi.

Pour sa part, la présidente du Centre international de diplomatie, Karima Rhanem, a souligné que les ministères des affaires étrangères font face actuellement à des sociétés numériques qui constituent une force de pression et exercent une influence sur les politiques extérieures, notant que le diplomate est désormais en contact avec un large public et dans plusieurs pays à la faveur de la presse digitale.

Les grandes puissances, qui ont tracé des stratégies diplomatiques numériques, associent les médias dans le débat et la gestion des questions se rapportant à la diplomatie, a-t-elle fait savoir, ajoutant que certaines ambassades ont choisi les réseaux sociaux pour faire connaître leurs politiques extérieures avec la création de représentations diplomatiques connues sous le vocable « Ambassades numériques ».

La présidente du Centre international de diplomatie a souligné la nécessité de se doter d’une culture digitale, notant, à cet égard, que le Maroc se positionne à la 90ème place à l’échelle mondiale en matière d’utilisation des NTIC selon certaines études.

La diplomatie digitale « est juste un outil », a-t-elle dit, expliquant qu’elle ne se traduit pas nécessairement par une « capacité d’exercer une influence ». De son côté, le secrétaire général de l’Union des consuls honoraires au Maroc (UCHM), Ali Bajaber, a mis en exergue « l’interaction » imposée par les médias digitaux, relevant que le diplomate « réagit et interagit » avec les citoyens, « chose qui n’était pas à la portée auparavant ».

L’évolution des NTIC fait que la diplomatie est désormais « soumise à la reddition des comptes », a-t-il affirmé, ajoutant que cela pose de nombreux défis à la diplomatie traditionnelle.

Les médias sont un outil diplomatique particulièrement efficace car « de petits pays » sont parvenus à se forger une réputation grâce aux médias, a-t-il fait savoir, expliquant que « les guerres sont menées aujourd’hui à travers des médias puissants qui fragilisent les adversaires ». Selon ses initiateurs, cette conférence vise à livrer un diagnostic sur la réalité de la relation entre la diplomatie et les médias et sur la capacité de la diplomatie à accompagner l’évolution rapide et spectaculaire des NTIC, tout en mettant en exergue le rôle des médias dans la promotion de la politique extérieure des pays. Ce colloque a été marqué par la présence de représentants du corps diplomatique, de l’UCHM, de personnalités médiatiques, politiques et de la société civile.

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