Procès d’un banquier turc à New York, Ankara dénonce un verdict « honte juridique »

Le ministère turc des Affaires Étrangères a dénoncé, jeudi, le verdict du procès de Hakan Atilla, ancien directeur-général adjoint de la banque publique Halkbank, poursuivi aux États-Unis pour « violation de l’embargo américain contre l’Iran » en le qualifiant de « honte juridique ».

Le tribunal de New York a reconnu l’ex cadre de l’établissement coupable de 5 chefs d’accusation dont le « non-respect de l’embargo américain sur l’Iran », « tentatives visant à tromper les États-Unis » et « fraude auprès des banques américaines », tout en le déclarant non coupable pour les accusations de « blanchiment d’argent ».

« C’est une décision injuste et malheureuse », a ajouté Ankara, expliquant que le tribunal a procédé à « un jugement en se basant sur des prétendues preuves, fausses et propices à une exploitation politique, pour débattre des affaires internes de la Turquie sur la base d’un scénario irréel ».

Il s’agit « d’une ingérence dans les affaires internes de la Turquie comme il n’y en avait jamais eu de précédent jusqu’à nos jours », s’est indigné le ministère, qui a aussi dénoncé l’usage par le tribunal « de faux témoignages et documents présents par des membres de l’organisation terroriste FETO » (acronyme du mouvement de Fethullah Gülen acccusé par Ankara d’avoir fomenté le putsch avorté de juillet 2016 et qui vit en exil volontaire en Pennsylvanie).

Hakan Atilla avait été arrêté, le 27 mars dernier, à l’aéroport JFK de New York alors qu’il s’apprêtait à rentrer en Turquie. Il avait été inclus dans le procès contre Reza Zarrab, un turco-iranien, poursuivi pour violation de l’embargo sur l’Iran.

Ce dernier, arrêté par la justice américaine en 2016 et ayant plaidé coupable en reconnaissant avoir enfreint les lois américaines, avait décidé de coopérer et a conclu un accord avec le parquet, Atilla devenant le seul accusé du procès.

Zarrab s’était retrouvé en 2013 au cœur d’une présumé scandale de corruption, impliquant des ministres et des cercles proches du pouvoir, dans une affaire de ventes d’or en échange de pétrole iranien frappé par les sanctions américaines.

Il avait alors été détenu pendant plus de deux mois en Turquie avec d’autres personnes proches du pouvoir avant que les poursuites ne soient abandonnées.

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