Projet de loi sur l’immigration et l’asile : le ministre de l’Intérieur reste ferme face aux critiques des associations

Le ministre français de l’Intérieur Gérard Collomb reste ferme sur les orientations du projet de loi sur l’immigration et l’asile, face aux critiques des associations qui jugent que ce texte est déséquilibré. 

C’est un projet de loi totalement équilibré, a estimé M. Collomb dans un entretien publié dimanche par le quotidien Le Parisien, expliquant qu’il reprend deux grands principes : la France doit accueillir les réfugiés, mais elle ne peut accueillir tous les migrants économiques.

Cette année, 100 000 personnes ont déposé une demande d’asile, 85 000 n’ont pas été admises aux frontières, a-t-il rappelé, assurant qu’il est impossible d’accueillir dignement 185.000 personnes par an.

Interrogé sur l’augmentation du nombre d’expulsions, prévue par le texte qui sera présenté en février en Conseil des ministres, M. Collomb a noté que les éloignements ont augmenté de 14 % en 2017.

« Pour ceux que l’on appelle les « dublinés », nous avons fait + 100 %. C’est très important, car nous estimons aujourd’hui, en Europe, le nombre de déboutés du droit d’asile à 500.000 », a-t-il fait observer, précisant que « si tous se disent qu’ils peuvent venir faire une seconde demande d’asile en France et que nous ne pouvons pas les éloigner dans des durées brèves, nous serons impuissants ».

Concernant le raccourcissement des procédures de demande d’asile, le ministre a indiqué que l’objectif est de pouvoir examiner les demandes dans un délai moyen de six mois.

Evoquant la question de l’amélioration de l’intégration, M. Collomb a affirmé que dans le texte de loi, le gouvernement prévoit un allongement de quatre ans de certaines cartes de séjour, la facilitation de l’accès à la carte de résident de dix ans pour les parents d’un réfugié mineur, l’extension de la réunification familiale aux frères et sœurs d’un réfugié mineur, des dispositions protectrices sur le droit au séjour des victimes de violences conjugales ainsi que pour les jeunes filles qui pourraient être menacées d’excision.

Il a en outre fait savoir que de nouveaux centres d’accueil seront créés, soulignant que des nouveaux centres d’hébergement qui concilient hébergement et examen administratif, des CAES (NDLR : centres d’accueil et d’examen de situation) ont été expérimentés.

« Face au succès de ce dispositif, nous allons ouvrir dans les mois qui viennent 200 places par région », a-t-il dit, ajoutant qu’à ce jour, 1.300 places sont déjà ouvertes.

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