La question de l’adaptation aux changements climatiques, un axe central de la feuille de route de la présidence marocaine de la COP22

La question de l’adaptation aux changements climatiques figure parmi les axes centraux de la feuille de route de la présidence marocaine de la COP22 en raison d’abord de sa sensibilité, mais également du lien entre les dérèglements climatiques et les Objectifs de développement durable (ODD), a affirmé, mardi à Skhirat, le Commissaire de la COP22, Abdeladim Lhafi.

S’exprimant à l’ouverture de la Journée scientifique autour des « Métriques de l’Adaptation: une mesure pour des résultats concrets », M. Lhafi a souligné que l’enjeu de cette rencontre n’était pas de dresser « l’acte notarié de phénomènes des changements climatiques » mais plutôt d’identifier les types d’actions à mener pour permettre de mesurer les impacts de l’adaptation, d’une part, et d’élaborer des politiques nationales à même de répondre aux vulnérabilités liées aux dérèglements climatiques, de l’autre. En ce sens, le Commissaire de la COP22 a plaidé en faveur de la conciliation d’approches thématiques, dites classiques (ressources hydriques, terres…), des approches sectorielles (tourisme, urbanisation…) et de l’approche territoriale, expliquant que si l’atténuation des changements climatiques a un caractère universel, la question de l’adaptation se conçoit à l’échelle locale ou régionale. A cet égard, l’expert de l’Adaptation et du Climat au sein de l’Agence française de développement (AFD), Nicolas Rossin, a fait savoir au cours d’un panel autour des « Métriques d’adaptation pour le secteur financier: opportunités et défis », que les bailleurs de fonds doivent se doter des moyens d’analyser en quoi les actions qu’ils financent permettent aux pays ou à la collectivité locale soutenus de mieux intégrer les enjeux de vulnérabilité aux changements climatiques au sein des différents processus d’élaboration de projets, de planification d’investissements et de prise de décision. « A la suite de la COP21, beaucoup d’institutions de financement et de développement ont pris des engagements assez ambitieux en termes de financement de l’adaptation », a-t-il dit, notant que si ces financements dédiés à l’adaptation ne sont pas accompagnés d’un contrôle de qualité, il y a « un risque majeur » que les résultats restent en deçà des ambitions. « Le contrôle de qualité des financements de l’adaptation à l’aide d’une métrique ou d’une méthode est absolument essentiel », a-t-il martelé, constatant que beaucoup d’efforts ont été fournis en faveur d’une harmonisation des mesures mais qu’il n’existe pas encore, à ce jour, de métrique commune aux institutions de financement et aux banques dans ce domaine.

Même son de cloche chez Josef Haider, économiste sectoriel senior au centre de compétence sur l’Environnement et le Climat au sein de la Banque de développement KfW, qui a relevé que l’une des méthodes utilisées actuellement repose sur le nombre de personnes bénéficiant des projets de résilience aux dérèglements climatiques, soulevant toutefois que cette approche demeure très limitée car elle ne permet pas de mesurer l’étendue des projets d’adaptation ni le nombre exact des personnes bénéficiaires.

Organisée par le Comité scientifique de la COP22 et présidée par Nizar Baraka, cette Journée scientifique vise à promouvoir le débat technique et scientifique sur le sujet de l’Adaptation aux changements climatiques, en se focalisant en particulier sur les indices de mesure.

Les métriques sont un instrument décisif pour évaluer et débloquer des niveaux de financement supérieurs afin de permettre la mise en place d’actions concrètes en faveur de l’Adaptation. Toutefois, à la différence de l’Atténuation, il n’existe pas d’indicateur quantitatif unique ni universel pour l’Adaptation, et aucun consensus n’existe sur des critères simples et homogènes.

Selon ses initiateurs, cette conférence vise à proposer plusieurs voies de mesure et d’évaluation des projets d’adaptation, et d’établir un consensus autour de ces outils de mesure.

Cette rencontre s’articule autour de quatre panels abordant la problématique des mesures des métriques de l’adaptation sous l’angle du secteur financier, du concept de résilience, des approches sectorielles et des liens avec les ODD, outre un panel de clôture. Les résultats de cette conférence seront présentés à la communauté internationale lors de la COP22, en novembre prochain à Marrakech.

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