Rabat-Salé-Kénitra: 61 pc des hommes non-mariés pour le travail de leurs futures conjointes après le mariage

 Quelque 61 pc des hommes non-mariés dans la région de Rabat-Salé-Kénitra considèrent qu’il est important que la future conjointe travaille après le mariage, une opinion qui est partagée par 73 pc des femmes se trouvant dans la même situation familiale, a dévoilé une enquête dont les résultats ont été présentés mardi à Rabat.

Dans le monde du travail, la grande majorité des hommes (80 pc) et plus encore des femmes (93pc) sont en faveur de l’égalité des salaires, a affirmé cette enquête menée en 2016 au niveau de la région, dans le cadre du programme « Hommes et Femmes pour l’égalité des sexes », mis en œuvre par le bureau régional d’ONU-Femmes pour les États arabes. De même, 70pc des hommes accepteraient de travailler sous la direction d’une femme (contre 87pc des femmes), alors que 41pc des hommes considèrent que les femmes sont trop émotives pour être dirigeantes (contre 36pc des femmes), souligne l’enquête intitulée IMAGES sur « les masculinités et l’égalité des sexes » et qui a porté sur un échantillon de 2.889 ménages.

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Par ailleurs, les femmes défendent davantage que les hommes la légitimité de leur rôle dans le monde du travail et la vie publique, observe l’enquête, précisant que 67pc des hommes considèrent que les femmes devraient occuper des postes de responsabilité politique, contre 91 pc des femmes. Toutefois, « ceci vient contredire l’idée selon laquelle le rôle le plus important pour une femme est de s’occuper de son foyer, affirmée au début de l’enquête, et confirmée par l’idée qu’il est plus important pour une femme de s’occuper de sa famille plutôt que de faire carrière », observe-t-on.

Ainsi, l’enquête a démontré que les hommes « ont une perception largement patriarcale des rôles au sein du ménage », précisant qu’un peu plus de 70pc d’entre eux affirment que « la responsabilité la plus importante de la femme est de s’occuper de la maison et que l’homme devrait avoir le dernier mot dans les décisions de ménage ». Dans le même sens, les hommes se considèrent comme responsables des femmes, étant donné que plus de 75pc d’entre eux estiment avoir un devoir de tutelle à leur égard, affirme-t-on.

Concernant les lois en faveur de la femme, l’étude a montré que seulement 1/4 des hommes et 1/3 des femmes connaissent les dispositions de loi sur la violence à l’égard des femmes, le divorce, le mariage précoce et le quota pour la représentation politique des femmes au parlement. La majorité des répondants, plus les femmes que les hommes (respectivement 87 pc et 56 pc), s’accorde à affirmer que davantage de travail et d’efforts devraient être fait pour promouvoir l’égalité entre les sexes, tandis que la moitié des interviewés, hommes et femmes (respectivement 50 pc et 48 pc) pense que l’idée de l’égalité entre les sexes ne fait pas partie des traditions et de la culture marocaine.

Intervenant à cette occasion, le directeur du bureau régional d’ONU-Femmes pour les États arabes, Mohammad Naciri a indiqué que les résultats de cette étude, réalisée simultanément au Maroc, en Égypte, au Liban et en Palestine, démontrent le changement que connait la société arabe en matière d’égalité entre les sexes et la prise de conscience autour de l’importance de cette question. « En dépit du développement enregistré, il reste encore du travail à faire pour changer la perception patriarcale et les stéréotypes et préjugés qui réduisent le rôle de la femme », a-t-il insisté, appelant l’ensemble des composantes de la société, notamment les médias, à s’engager dans ce processus pour « promouvoir une image positive sur la masculinité ». 

Il a, aussi, souligné les efforts déployés par le Royaume en faveur de l’autonomisation de la femme et l’égalité des sexes, à travers l’adoption de plusieurs lois et stratégies, notant que le Maroc se veut un modèle dans la région en la matière. De son côté, la Représentante du Bureau Multi-pays de l’ONU Femmes pour le Maghreb, Leila Rhiwi a fait savoir l’objectif de cette enquête est de mettre en lumière les perceptions des hommes sur leur identité masculine.

Il s’agit également d’évaluer les connaissances et les attitudes des hommes et des femmes, entre autre, en matière de loi et de politiques concernant l’égalité entre les sexes, l’emploi et les quotas politiques pour les femmes, l’autonomisation économique des femmes et la violence, a-t-elle affirmé. A noter que les unités d’observation retenues dans le cadre de ce travail sont constituées des ménages comportant au moins une personne âgée de 18 à 59 ans. L’enquête a porté sur un échantillon de ménages représentatif de la grande région de Rabat-Salé-Kénitra et réparti sur 80 communes urbaines (grandes, moyennes et petites) et rurales appartenant aux provinces et préfectures de Rabat, Salé, Kénitra, Skhirate-Témara, Khémisset, Sidi Kacem et Sidi Slimane.

Cette enquête, mise en œuvre avec l’appui financier de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement, propose une lecture comparée de la vie des hommes en tant que fils, maris et pères, à la maison et au travail dans la vie publique et privée, pour mieux comprendre comment ils aperçoivent leur statut d’hommes et leurs attitudes et actions en faveur de l’égalité entre les sexes.

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