Un rapport du Sénat français s’interroge sur la réelle appétence de l’Algérie pour le libre-échange, en l’absence de diversification de son économie

Un rapport d’information de la Commission des Affaires européennes du Sénat français s’est interrogé sur la réelle appétence de l’Algérie pour le libre-échange, en l’absence de diversification de son économie.

Intitulé: « Le volet méditerranéen de la politique de voisinage : le cas de l’Algérie », le document, rendu public récemment, souligne que « la nature des échanges commerciaux laisse apparaître une dissymétrie entre l’Algérie, État rentier n’exportant que ses hydrocarbures, et l’Union européenne, puissance commerciale au panel de produits plus développé ».

Le démantèlement des barrières tarifaires annoncé par l’accord d’association entre l’UE et l’Algérie devait à l’origine être progressif, mais le gouvernement algérien a rapidement estimé qu’une ouverture totale de ses barrières douanières pourrait fragiliser les productions du pays, principalement tournées vers le marché intérieur, et contribuer à la dégradation de sa balance commerciale, ajoute le rapport, notant que c’est dans ce contexte qu’il est possible d’analyser la lenteur des négociations pour parvenir à une libéralisation progressive des échanges.

Les autorités algériennes ont ainsi gelé en 2010 les concessions tarifaires accordées à l’Union européenne, relève la même source qui note que le scepticisme sur les avantages de l’accord de libre-échange reste cependant de mise.

Cette stratégie a pu étonner tant la part de marché de l’Union européenne qui s’était légèrement dégradée entre 2005 et 2009 (52,79 % en 2009 contre 55,11 % en 2005), alors même que les importations en provenance de pays tiers ont considérablement augmenté sur la même période.

Par ailleurs, le rapport indique que la fermeture de la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc et l’instauration concomitante d’une procédure de visa entre les deux pays depuis 1994 apparaissent comme les symboles de l’absence d’interconnexion dans cette région et les limites évidentes à la libre circulation des personnes et des marchandises, estimant que cette fermeture contribue à l »inexistence d’un marché économique régional à la hauteur des enjeux ».

Le coût du non-Maghreb est d’ailleurs estimé entre 1 et 2 points de croissance pour chacun des États concernés, rappelle le rapport, soulignant que le commerce entre les cinq pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) ne représente, quant à lui, que 3 pc de leurs échanges globaux, ce qui en fait la région la moins intégrée au monde.

Cette absence d’unité fragilise même la logique de projets de l’Union pour la Méditerranée, observe le rapport.

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