La santé et la sécurité au travail, éléments indissociables du développement humain

La thématique de la santé et de la sécurité au travail, élément indissociable du développement humain, est au cœur des préoccupations du gouvernement, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre de l’Emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki.

« Le droit à un milieu de travail sûr et salubre doit être assuré pour tous les travailleurs », a souligné le ministre, lors d’une journée d’étude sur l’exercice de la médecine du travail au Maroc, organisée par le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), notant que le gouvernement, les employeurs et les travailleurs doivent s’employer activement à garantir un « milieu de travail sain et digne » par la mise en place d’un système de droits, de responsabilités et d’obligations bien défini, et où le principe de prévention se voit accorder la plus haute priorité.

Il a aussi précisé que son département a adopté une politique dont les lignes directrices sont en harmonie avec les conventions internationales, dont la convention 187 relative au cadre promotionnel de la sécurité et de la santé au travail, notant que cette convention a pour objectifs de promouvoir l’amélioration continue de la sécurité et de la santé au travail et de prendre des mesures actives en vue de réaliser progressivement un milieu de travail sûr et salubre.

M. Seddiki a mis en avant les 4 axes de la stratégie nationale pour la promotion de la santé et de la sécurité au travail, à savoir, la mise à niveau du cadre législatif et réglementaire en matière de santé et de sécurité au travail, le renforcement et l’amélioration du contrôle de l’application des dispositions législatives et réglementaires, le renforcement du dialogue social et la promotion de la culture de prévention.

De son côté, le ministre de la Santé, Houssaine Louardi, a affirmé, dans une allocution lue en son nom, que son département a veillé sur la santé des fonctionnaires à travers la mise en place de programmes de santé dédiés à la prévention contre les maladies en milieu professionnel, en créant des unités de santé dans les différentes délégations provinciales relevant du ministère chargées du contrôle de la santé des fonctionnaires et des opérations de vaccination, entre autres, a-t-il ajouté.

Il a assuré que le ministère est « disposé à œuvrer avec l’ensemble des acteurs en vue de développer l’exercice de la médecine du travail, à travers la mise en place d’une politique et d’une stratégie nationale pour la santé et la sécurité professionnelles, conformément à la convention internationale de travail 187 relative au cadre promotionnel de la sécurité et de la santé au travail adoptée par le Maroc depuis 2013 ».

M. Louradi a également relevé l’impératif de mettre en place des mesures fixant les heures du travail pour les médecins du travail et de revoir le système de santé professionnelle pour une réforme globale en harmonie avec les recommandations de de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation internationale du travail (OIT), appelant à encourager la formation dans les domaines de la médecine de travail et de créer des départements dédiés à la santé et à la sécurité professionnelles, en offrant des postes budgétaires pour les professeurs désireux d’exercer dans ce domaine.

Pour sa part, le Pr. Houcine Maaouni, président du CNOM, a indiqué que le Conseil, en collaboration avec les ministères de la Santé et de l’Emploi et des affaires sociales, a créé des commissions pour la mise en place d’une stratégie nationale en vue de trouver des solutions adéquates pour les nombreuses problématiques qui se posent, en matière de statuts, de la formation disparate et des textes de lois, relevant la nécessité d’instaurer une médecine de travail dans le secteur public et de renforcer les missions des inspecteurs de travail.

« Le Maroc dispose d’à peine 1.000 médecins de travail, alors qu’il a besoin de 4.000 médecins », a fait savoir M. Maaouni, notant que pour « 12 millions de la population active, il y a à peine 500 déclarations de maladies, d’où l’importance de la stratégie que le CNOM veut mettre en place.

Le président du Collège national des médecins du travail du Maroc (CONAMET), Tariq Essaid, a, quant à lui, estimé que l’application des dispositions du code de travail relatif à ce volet « n’est pas très avancée, compte tenu de plusieurs facteurs », ajoutant que la médecine du travail est une discipline qui « mérite une attention particulière pour bénéficier d’un statut qui la rehausse au même niveau que les autres spécialités et pour que son exercice soit bénéfique pour le salarié et pour les médecins qui l’exercent ».

Au programme de cette journée d’étude, à laquelle ont pris part des responsables des ministères de la Santé et de l’Emploi et des affaires sociales, des universitaires et différentes associations œuvrant dans le domaine de la médecine du travail, ainsi que des représentants des Conseils régionaux de l’Ordre des médecins, figurent des exposés portant sur « le Cadre législatif et réglementaire de l’exercice de la médecine du travail » et « l’état des lieux de l’exercice de la médecine du travail au Maroc: Dysfonctionnements et perspectives d’amélioration », « le Plan d’action original pour un meilleur exercice de la médecine du travail » et « le nouveau contrat type de médecine du travail ».

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