Séisme en Italie: 247 morts, le bilan ne cesse de grimper

Des dizaines de secouristes ont fouillé des tonnes de décombres toute la nuit de mercredi à jeudi dans l’espoir de retrouver des survivants, plus de 24 heures après le séisme qui a fait au moins 247 morts dans le centre de l’Italie.

Le bilan des victimes n’a cessé de s’aggraver depuis la secousse meurtrière qui a ravagé et partiellement détruit plusieurs villages de montagne, à 03H36 (01H36 GMT) mercredi matin.
Et rien n’indique qu’il soit définitif voire même proche de se stabiliser.

« A Amatrice on est déjà au-dessus des 200 morts« , a assuré jeudi matin Sergio Pirozzi, le maire de ce petit village, presque rayé de la carte, cité par les médias italiens. Ce chiffre n’a toutefois pas été confirmé officiellement.

La protection civile n’a toujours pas donné d’indication sur le nombre de disparus, mais son chef, Fabrizio Curcio, interrogé mercredi soir sur la télévision publique Rai, a cité l’exemple d’un hôtel à Amatrice où une trentaine de personnes étaient logées. Seules deux d’entre elles ont été retrouvées mortes et deux vivantes, avait-il précisé.
Son collègue, sur le terrain, Luigi D’Angelo, a toutefois indiqué jeudi matin que le propriétaire de cet hôtel avait assuré aux secouristes que nombre de ses clients étaient parvenus à se mettre à l’abri au début du tremblement de terre.

Les secouristes italiens ont travaillé sans relâche toute la nuit dans le froid, la température étant tombée dans cette région montagneuse sous les dix degrés, et dans l’inquiétude. Des dizaines de répliques ont été ressenties dans la nuit, dont une assez forte vers 05H20 (03H20 GMT), qui a provoqué de nouveaux dégâts, selon le témoignage de journalistes sur place.
Il n’a pas été possible d’obtenir confirmation sur d’éventuels survivants retrouvés pendant la nuit dans les décombres.

Mercredi, après plus de quinze heures de travail acharné, les pompiers italiens ont extrait vivante une fillette d’une dizaine d’années. La petite Georgia, sans une égratignure mais couverte de poussière, est restée impassible dans les bras de son sauveteur qui l’emportait au loin sous les vivats de la foule, selon des images de la télévision italienne. En revanche sa petite soeur a été retrouvée morte.

Des dizaines de touristes ou d’habitants, ayant vu leur maison réduite à l’état de ruines, ont passé la nuit dans des villages de tentes et pour certains dans leurs voitures.
Plus de 24 heures après le drame, des questions se posent aussi sur le pourquoi d’un bilan aussi lourd dans une zone relativement peu peuplée et composée uniquement de villages.
En 2009, un tremblement de terre à L’Aquila, non loin de la zone du séisme de mercredi, avait fait plus de 300 morts. Mais il s’agissait alors d’une ville de plusieurs dizaines de milliers d’habitants.

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, interrogé mercredi sur ce point, a évoqué la présence de nombreux touristes à cette période de l’année. Amatrice, où est née la recette des spaghetti all’amatriciana, s’apprêtait à fêter ce weekend la 50e édition d’un festival dédié à ce plat.

Il a également souligné une caractéristique de très nombreux villages et bourgs italiens: l’existence de centres historiques datant de plusieurs siècles, « très beaux, mais qui risquent beaucoup plus ».

Certains experts s’interrogent toutefois sur l’insuffisance de la prévention dans un pays pourtant très exposé aux risques sismiques. « Nous, géologues, nous disons depuis des années que nous sommes encore bien loin d’une culture de prévention », a ainsi déclaré le président du Conseil des géologues italiens Francesco Peduto.
Le Premier ministre italien, qui s’est rendu sur les lieux mercredi après-midi, doit présider jeudi en fin d’après-midi un conseil des ministres qui décidera l’état d’urgence pour les régions touchées par ce séisme.

« Un travail sérieux, continu, constant sera nécessaire au cours des prochains mois », a promis M. Renzi. « L’objectif est de construire et de repartir », a encore assuré le chef du gouvernement italien.

Les Italiens ont commencé également à se mobiliser. Plusieurs centres destinés à recueillir des dons, des vêtements ou des produits de première nécessité ont été ouverts à travers le pays et notamment à Rome.

 

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