SM le Roi scelle à Abidjan le pacte fondateur d’un partenariat Afrique-Europe solidaire et responsable

 Le message adressé par SM le Roi Mohammed VI au 5ème sommet Union africaine – Union européenne à Abidjan est porteur d’une vision fondatrice d’un partenariat nouveau, solidaire et responsable entre les deux grands groupements régionaux.

Tous les traits d’un message royal historique ouvrant un nouveau chapitre dans les relations entre l’Europe unie et l’Afrique émergente sont là : le moment est en effet venu pour que la logique d’assistanat verticale cède le pas à un véritable partenariat transversal.

« Il est indispensable que le dialogue courageux et responsable, entre les anciens pays colonisateurs et les anciens pays colonisés, demeure franc et direct. Et il est aujourd’hui essentiel de lui donner un nouvel élan », a insisté le Souverain à l’adresse des chefs D’État et de gouvernement des deux continents voisins.

Dans la conception royale, il est question aujourd’hui d’accorder les violons des deux ensembles en vue de jeter les bases solides d’une coopération mutuellement bénéfique en mesure de relever concrètement les challenges communs.

Sans attendre, Européens et Africains sont appelés à donner corps à un partenariat poussé, réaliste et équilibré par le biais d’une compétitivité, d’une co-localisation des entreprises, d’une mobilité humaine régulée et d’échanges culturels plus denses.

Le continent africain n’a donc plus besoin d’assistance. Il a plutôt besoin de partenariats construits, que SM le Roi appelle de ses vœux, fondés sur le principe d’égalité, de mutualisation des efforts et des ressources qui permette à tout un chacun de sortir gagnant, ainsi que de projets qui éradiquent sur le terrain le sous-développement, la précarité et la pauvreté là où ils prévalent.

Les opérateurs économiques devraient ainsi s’adapter aux changements sur les deux continents, saisir les nouvelles opportunités qui s’offrent et proposer des pistes alternatives à la logique de l’assistance et du simple commerce de base. Ces pistes alternatives devraient avant tout se concentrer sur des projets innovants et concrets couvrant les secteurs prioritaires, dans le cadre d’une dynamique de co-développement et d’intéressement mutuellement bénéfique.

L’autre dossier de poids dans les relations euro-africaines est celui de la migration, qui ne doit pas être perçue, comme l’a affirmé SM le Roi, sous un angle idéologique, passionnel, voire xénophobe.

Sur ce registre, le Souverain pointe du doigt les actes odieux de ceux qui, en Libye, sont responsables de traite d’êtres humains, pratiques incompatibles avec les droits humains les plus élémentaires. Dans ce contexte, la facture du non Maghreb a été lourde de conséquence pour la région.

L’absence d’intégration régionale est l’un des facteurs à l’origine des déferlements massifs des migrants en direction de la rive nord de la Méditerranée.

Seule une action collective revigorée pourra faire avancer la lutte contre les réseaux criminels qui exploitent au quotidien le drame des migrants, et en même temps la logique de méfiance qu’entretiennent les États.

« Peut-on trouver des solutions efficaces, ou sommes-nous condamnés à rester dans une logique de méfiance ? », s’est interrogé le Souverain qui juge inévitable un changement de la politique européenne en la matière.

En tant que modèle en matière de gestion de la migration en Afrique, le Royaume développe un Agenda africain à soumettre au prochain sommet de l’Union africaine.

Le Maroc, qui a foi dans la capacité des Africains d’impulser leur propre élan, est convaincu que l’Afrique doit parler d’une seule voix sur un dossier aussi primordial que la migration.

C’est la raison pour laquelle SM le Roi a lancé un appel pressant aux pays africains pour prendre « leurs responsabilités dans la garantie des droits et de la dignité des migrants africains sur leur sol ».

Par Abdallah Chahboun

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