Trump à la Maison Blanche : A quelque chose malheur est bon ?

Quelque 230 millions de citoyens américains étaient appelés à voter mardi 8 novembre pour élire le 45ème président des Etats-Unis et choisir entre Hillary Clinton et Donald Trump. La grande surprise est de voir ce dernier remporter le scrutin , et largement creusant , malgré les sondages, l’écart entre lui et sa rivale. A quatre heures du matin, heure marocaine, Donald Trump gagnait 290 grands électeurs sur les 270 nécessaires, contre 218 à sa rivale démocrate Hillary Clinton. Le scrutin a connu une participation de 54,2% , confirmant une nette abstention constatée déjà en 2012.

La victoire du candidat républicain se configurait  au fil d’une nuit folle au cours de laquelle, les yeux rivés sur les écrans, le monde entier suivait l’annoncé des résultats. Donald Trump a remporté la grande majorité des « swing-states », ces Etats-clés qui décident du  résultat final : la Floride (29 grands électeurs), la Pennsylvanie (20 grands électeurs), l’Ohio (18 grands électeurs), la Caroline du Nord (15 grands électeurs), l’Iowa (6 grands électeurs).

Il l’a également emporté dans l’Alaska, l’Arizona, l’Utah, le Montana, l’Idaho, le Wyoming, le Kentucky, l’Indiana, la Louisiane, le Missouri, la  Géorgie, la Virginie-Occidentale, le Tennessee, l’Oklahoma, le Mississippi, la Caroline du Sud, le Dakota du Nord et le Dakota du Sud, le Nebraska, le Kansas, le Texas, l’Arkansas, le Wisconsin et l’Alabama. Les Etats de la Caroline et de la Floride, décisifs dans le vote, lui ont offert 44 grands électeurs, ce qui a infligé à sa concurrente un coup sévère.

Ce résultat spectaculaire démentait ainsi tous les pronostics et surtout les sondages qui avaient pris l’habitude de donner sa rivale gagnante et même triomphalement gagnante. Sans doute grisé par son succès, mais réalisant la nouvelle responsabilité – ce qu’on appelle « le fardeau du monde sur les épaules du président de la première puissance » – Trump a pris soin de prononcer une allocution, la toute première, pour se montrer consensuel et mettre les invectives au vestiaire. Il a déclaré mercredi matin qu’il sera « le président de tous les Américains », au terme d’une campagne particulièrement acrimonieuse. Confirmant sa décision d’entreprendre de grands travaux et promettant de se mettre au travail   pour le bien du peuple américain, il a souligné que « les laissés pour compte ne seraient plus oubliés aux Etats-Unis, et s’est dit prêt à  travailler avec tous les pays qui y seraient disposés, afin de privilégier   le partenariat plutôt que le conflit ».

La presse internationale, dans sa diversité, ressentait pour la plupart ce résultat comme un séisme, chacun des commentateurs y allant de son couplet. Cependant, « le New York Times » a fini lui-même par lui reconnaître pas de 90% de chances de gagner. Maintenant que le 45ème président des Etats-Unis a été élu, mettant fin à une course infernale qui aura coûté la bagatelle de pas moins de 7 milliards de dollars, comme aussi à des spéculations ayant tenu en haleine le monde entier, les interrogations pointent : quelle politique étrangère , Donald Trump va-t-il mettre en œuvre ? De quoi est-il également capable, du pire comme aussi du bien ? Félicité vivement par Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, quels seront les rapports entre les deux hommes ? Quelle sera également la vision de Trump à l’égard de la Chine, troisième puissance mondiale ? Ses rapports avec l’Europe s’amélioreraient-ils un tant soit peu , sachant que les dirigeants socialistes en France ne le portent guère dans leur guère.

Remettrait-il vraiment en cause le traité que Barack Obama a signé avec la République islamique de l’Iran sur le nucléaire  et qui a demandé des années de négociations ? Les relations avec l’Arabie saoudite, mises à mal par l’Administration démocrate, retrouveront-elles leur splendeur d’antan ? La nouvelle donne sur le climat et la protection de l’environnement cessera-t-elle d’être placée sous les Fourches caudines de Trump qui est hostile à l’accord de Paris signé en 2015 sur le climat ? Quelle place aura l’Afrique émergente, relais de croissance à fort potentiel, aura dans la vision du nouveau président américain.

Si les analystes continuent et s’emploient à jauger sa politique à travers les prismes suggérés, parfois abusivement lors de la longue et violente campagne électorale, Donald Trump , lui, apprendra à faire de la politique, conforté par le vote de confiance de l’Amérique profonde. La Realpolitik sera au rendez-vous pour le confronter aux réalités du monde, du nouveau monde que son élection vient de faire émerger….

 

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